To the Vanishing Point - This is Where it All Began

Sorti le: 18/02/2008

Par Mathieu Carré

Label: Saïko Records

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To the Vanishing Point est un trio helvète plutôt contemplatif qu’il conviendra de ne pas confondre avec leurs quasi-homonymes de Vanishing Point, plus énervés et surtout plus australiens. Annonçant clairement la couleur This is Where it All Began, le premier album de cette formation, date de 2005. Travail des textures sonores, ambiances vespérales, arpèges soignés viennent soutenir la voix juste brisée de Jeff A qui peut par moment rappeler celle de Tom Yorke. Contemplation, guitares, arpèges, inutile de donner d’autres indices ou de faire un dessin, To the Vanishing point est bien un groupe de post-rock. En tout état de cause, ils le prétendent.

Cependant, excepté sur « To the Vanishing Point », agréablement mis en valeur par une montée en puissance efficace, le terme le plus approprié serait plutôt celui de post-pop. En effet, les morceaux restent courts, limpides et assez légers pour ne pas donner des idées suicidaires à l’auditeur. Cinématographiquement parlant, on se rapproche plus d’une comédie sentimentale en noir et blanc que d’un film catastrophe violent et inéluctable. La sobriété et l’équilibre général des compositions séduisent, et si par bonheur les voix se superposent avec plaisir comme lors de l’inaugural « Crows », on tombe définitivement sous le charme. Sensuelle et un peu enfumée, la voix de Jeff convainc et part rarement dans de grandes chevauchées fantastiques, et cette modération semble bienvenue car les quelques passages plus violents de l’ensemble ne manquent pas de tomber dans un consensualisme moins séduisant (« To Quiet Son »).

Si To the Vanishing Point n’est pas à proprement parler un groupe de post-rock, ses trois musiciens, propres, modérés et précis comme des horlogers, peuvent difficilement renier leurs origines suisses. Ce premier disque admirablement produit et rempli de berceuses délicieusement électrifiées comme « The Monsters Hiding Under my Bed » constitue un point de référence intéressant. On leur souhaite donc pour la suite de capitaliser sur leurs indéniables qualités plutôt que de rejoindre le troupeau des suiveurs d’un genre qui ne souffre pas la médiocrité.