Pink Floyd - Meddle

Sorti le: 01/01/2008

Par Djul

Label: EMI

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Emancipé des influences de Syd Barret, en prouvant son caractère avec A Saucerful of Secrets et surtout Atom Heart Mother l’année précédente, Pink Floyd doit alors lui trouver un successeur. Et plutôt que de s’enfermer dans ce style symphonique que certains n’hésitent pas à qualifier de pompeux, le groupe décide de franchir un nouveau pallier en matière de psychédélisme. On ne parle plus ici des chansons pop trempées dans l’acide, mais plus de morceaux atmosphériques, planants, sur une instrumentation à nouveau rock.

Meddle sort en 1971 et s’inscrit incontestablement dans cette veine. Seul le premier titre « One of These Days » est réellement entraînant, avec son rythme effréné et ses guitares très en avant, sur lesquels le batteur Nick Mason répète la phrase « One of These Days I Will Cut You in Litlle Pieces » . A partir de là, on s’allonge sur le dos, on prend une tisane et on plane très haut : « A Pillow of Winds » et ses arpèges toutes en douceur bercent l’auditeur et s’enchaîne avec « Fearless » , dans le même genre. « San Tropez » , hymne en l’honneur de notre ville de la Côte d’Azur donnerait envie d’aller siroter un martini au bord de la plage en mini-short seventies… mais je m’égare. Enfin le bluesy « Seamus » introduit un nouveau genre de chanteur, en la personne du chien de Rick Wright qui hurle à la mort !

Le morceau de bravoure tient en un mot mais sur une face entière : « Echoes » . Démarrant sur fond de « bip » entêtant, le groupe démarre lentement, et les claviers de Richard Wright sont enfin mis en avant. David Gilmour enchaîne les soli de guitares tout en retenue, comme il sait si bien les faire, et les couplets mélancoliques, tandis que de façon originale, le refrain est lui… instrumental ! Au cœur du disque, une très longue plage ambient fait la part belle à Wright, mais aussi à Waters qui fait parler sa basse, avant que Mason ne rythme le tout de ses toms. Nous en sommes déjà à une quinzaine de minutes et la guitare de Gilmour nous révèle un riff d’anthologie mis en valeur par la basse saturée de Waters et… le groupe retombe sur ses pattes pour repartir comme au début du morceau (à noter que ce fameux riff était en fait repris quasiment jusqu’à la fin du morceau en live, soit jusqu’à la vingtième minutes).

Si ce disque contient de bons morceaux, il n’aurait jamais eu une telle reconnaissance sans « Echoes » et au final, ce Meddle un peu déséquilibré se fera « éclipser » par Dark Side of the Moon.