Devil’s Slingshot – Devil’s Slingshot

ENTRETIEN : DEVIL’S SLINGSHOT

  Origine : Etats-Unis
Style : Metal progressif instrumental
Formé en :2006
Composition :
Tony Mac Alpine – guitare, synthé
Billy Sheehan – basse
Virgil Donati – batterie
Dernier album : Clinophobia (2007)

Un an après leur première venue en France, les trois virtuoses et figures incontournables de la scène rock sont de retour au New Morning. Ne pouvant pas passer à côté de cet événement une seconde fois, Progressia est parti à la rencontre d’un Tony Mac Alpine très joueur, un peu avant le concert pour parler de Devil’s Slingshot et de l’album que les trois compères sortent cet année : Clinophobia .

Progressia : Avant toute chose, pouvez-vous nous dire d’où vient le nom « Devil’s Slingshot » (NdlR : traduction : le lance-pierre du diable) pour les Français que nous sommes?
Tony Mac Alpine :
En fait nous ne comprenons pas ce nom non plus, il faudrait peut-être que nous pensions à le changer… Non, je plaisante ! (rires). Durant notre dernière tournée nous avons passé pas mal de temps en Espagne. Un jour nous sommes tombés nez à nez avec un énorme morceau de bois qui ressemblait à un lance-pierre géant…

Le lance-pierre du diable, donc…
Oui, voilà ! Je n’aime pas trop prononcer le mot « diable », mais bon, c’est notre nom !

Quand avez-vous décidé de monter ce trio ? Est-ce à la suite de votre tournée avec Steve Vai ?
Oui sûrement… Ou peut-être l’idée nous est-elle venue avant cette tournée… (NdlR : à ce moment-là, Virgil Donati agite une banane devant la caméra, ce qui fait beaucoup rire Billy Sheehan, assis dans un coin de la salle, son ordinateur portable sur les genoux). On la refait, désolé ! (rires). Billy et moi avions déjà travaillé ensemble en 1984… enfin j’ai eu la chance de travailler avec lui…
Billy Sheehan : Non, non, c’est moi qui ai eu la chance de travailler avec toi.
Tony Mac Alpine : (s’adressant à Billy)Excuse-moi vieux, mais c’est MON interview, ok? Alors reste dans ton coin !
Billy Sheehan Désolé… (rires)
Tony Mac Alpine : (rires) Nous avons enregistré Edge of Insanity tous les deux et avons toujours voulu retravailler ensemble depuis. L’opportunité s’est enfin présentée quand on nous a appelés pour jouer avec Steve Vai il y a quatre ou cinq ans. Nous nous sommes ensuite décidés à monter un projet ensemble en commençant par réadapter d’anciens morceaux issus de nos discographies respectives. Cela a donné une première tournée de Devil’s Slingshot l’an dernier. Cette année, nous avons souhaité écrire de nouveaux titres et enregistrer un album dans la foulée : Clinophobia .

Qui sortira le 22 octobre…
Oui c’est bien ça. Nous allons en jouer plusieurs titres ce soir comme « Nederland »…

Que l’on peut écouter sur votre page myspace.
Oui en effet.

Qui a composé les titres ?
Nous avons tous contribué au processus d’écriture, nous sommes un groupe.

Mais avez-vous composé tous les titres à trois, où vous êtes-vous réparti les tâches ?
Tout n’a pas été écrit au même endroit. D’ailleurs, tout n’a pas été enregistré au même endroit non plus. Les parties de guitares, par exemple, ont été enregistrées un peu partout en France pendant la tournée avec Michel Polnareff.

Avez-vous joué du clavier sur ce disque ?
Oui.

Et allez-vous en jouer ce soir (NdlR : Tony avait seulement joué de la guitare l’an dernier) ?
Oui mais seulement quelques nappes par-ci par-là.

Pour en revenir à Clinophobia, comment définiriez-vous cet album ?
Je le définirais comme un mélange de metal instrumental et de jazz, avec un arrière goût de fusion mais en plus énergique.

Il y a des rumeurs sur les forums comme quoi vous auriez prévu de filmer un concert en vue d’un DVD…
Non pas du tout. Je ne vois pas de quoi vous parlez.

Comment avez-vous choisi la set list de ce soir ? Tenez-vous compte des différents projets de chacun ?
Nous jouons ensemble dans tellement de projets que nous avons vraiment l’embarras du choix. Le groupe est composé de trois entités à part entière et il faut évidemment en tenir compte. Nous allons interpréter des titres que nous avions déjà joué la dernière fois, auxquels vont s’ajouter de nouveaux. Nous jouons des extraits des albums solos de Billy comme « Suspense » ou « Taj », qui mettent en valeur son jeu de basse. Virgil a aussi le droit a son morceau fétiche « Dog Boots » de Planet X, qui est vraiment très sympa à interpréter. Il en faut pour tout le monde.

Quelle est la part d’improvisation dans vos concerts ?
Selon moi, l’improvisation est un moyen de se libérer des contraintes techniques et de s’exprimer librement à travers son instrument, d’être créatif et d’explorer d’autres univers. C’est ce que nous faisons tous les soirs avec Devil’s Slingshot. Parfois c’est Virgil qui change quelque chose et nous le suivons. Quelquefois nous ne jouons pas les mêmes chansons quand nous n’arrivons pas à lire la set list et dans ce cas de figure, mieux vaut être doué en improvisation pour retomber sur le bon morceau! (rires)

Parlons un peu de votre tournée aux côtés de Michel Polnareff. Comment vous êtes-vous retrouvé à jouer avec lui ?
Michel Polnareff est venu voir mon groupe C.A.B. plusieurs fois en concert à Los Angeles avec sa femme. C’est Bunny Brunel (NdlR : le bassiste) qui me l’a présenté et peu de temps après il nous a invité à jouer sur son nouvel album. Tourner ensemble était la suite logique. C’est un mec génial et nous nous sommes beaucoup amusés. C’est une légende vivante et cette opportunité ne se présente qu’une fois dans une vie.

Quelle a été votre liberté d’expression lors de cette tournée?
Les chansons de Michel Polnareff sont tellement connues du public qu’il a souhaité les arranger différemment. Nous avons donc tous travaillé ensemble pour donner une autre vie à ces titres sur scène en changeant quelques rythmiques, quelques accords ça et là pour apporter de nouvelles couleurs. Michel est très ouvert d’esprit et il adore le rock.

Que préférez-vous : jouer la musique de quelqu’un d’autre dans d’immenses stades ou vos propres compositions mais dans des salles plus petites comme ce soir ? Qu’est-ce qui est le plus gratifiant pour vous ?
Pour moi ce qui est gratifiant est de jouer devant un public qui apprécie ce que vous faites, peu importe la taille de la salle et si vous jouez vos compositions ou autre chose. En faire son métier est déjà quelque chose d’énorme, mais si en plus le public aime ce que vous faites, c’est encore mieux !

Vous êtes en quelque sorte la « dream team » de la virtuosité ? Que vous reste-t-il encore à prouver dans ce domaine ?
C’est vraiment une question difficile. Je ne pense pas que nous ayons quoique ce soit à prouver, à part peut-être d’essayer de donner le meilleur de nous-même. Nous sommes notre propre concurrence, nous ne nous mesurons à aucun autre musicien. D’ailleurs ce sont tous nos amis, de près ou de loin. Pour nous la musique n’est pas une compétition, nous nous contentons d’apporter notre pierre à l’édifice, album après album, projet après projet.

Vous avez tous les trois joué avec un nombre incalculable d’excellents musiciens. Y a –t-il des artistes avec qui vous aimeriez travailler ?
Il y a tellement de musiciens avec qui j’aimerais jouer, il m’est impossible de tous les citer…

Tout est une question d’opportunités…
Oui d’opportunités et de temps aussi. Nous avons tous des emplois du temps très serrés entre les tournées et les enregistrements. A part lors d’une convention comme le Namm Show, il est difficile de rencontrer d’autres artistes.

Quelle est votre meilleur souvenir jusqu’à présent, et quel est le pire ? Ce n’est pas une question facile.
Oui, c’est votre spécialité les questions difficiles, non ? (rires) Mon pire souvenir est sûrement d’être tombé de la scène pendant un concert avec Steve Vai. J’ai fait une chute derrière la scène et vu la hauteur, j’ai vraiment eu peur. Quant à mon meilleur souvenir… vous savez, jouer devant vous chaque soir me comble de bonheur, alors si en plus je le fais sans tomber ! (rires)

Quels sont les projets du groupe en tant que tel et vos projets individuels ?
Après cette tournée, je pars jouer en Inde avec C.A.B. au mois de décembre. Ensuite j’envisage d’enregistrer un nouvel album solo.

Avez-vous commencé à écrire des titres pour cet album ?
Non.

Comment définiriez-vous vos relations avec les deux autres membres du groupe ?
Strictement platoniques (rires).

Non, ne nous dites pas ça… Nous sommes vraiment déçus…(rires) .
Plus sérieusement Virgil et moi avons déjà joué ensemble tant de fois et dans tant de projets différents comme Planet X, Ring Of Fire, C.A.B. ou encore son projet solo, que nous sommes devenus non seulement des amis mais aussi des frères spirituels. Quant à Billy et moi, nous nous connaissons depuis toujours et nous nous amusons toujours autant. C’est le premier musicien professionnel avec lequel j’ai fait un album et je ne pourrai jamais le remercier assez pour ça. Nous sommes devenus de vrais amis et jouer ensemble est toujours un énorme plaisir, que ce soit dans le Steve Vai Band ou ce soir avec Devil’s Slingshot.

Devil’s Slingshot est une réunion entre amis, alors.
Oui, exactement !

C’était la dernière question. Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Un message pour ceux qui liront cette interview sur Progressia.net ou regarderont la vidéo sur Guitars-Attitude.com : merci pour votre attention et votre soutien ! Peace !. (NdlR : l’entretien a été filmé par FX et vous pouvez retrouver la vidéo sur son site : http://www.guitars-attitude.com rubrique « interviews »).

Propos recueillis par Julien Damotte et FX

site web : http://www.myspace.com/devilsslingshot

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