Liquid Trio Experiment - Spontaneous Combustion

Sorti le: 12/11/2007

Par Julien Damotte

Label: Magna Carta

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Ne pas se réjouir trop vite, il ne s’agit malheureusement pas du troisième album du supergroupe monté par Mike Portnoy il y a près de dix ans. En octobre 1998, lors de l’écriture du deuxième album, la femme de John Petrucci accouche prématurément, laissant Jordan Rudess, Tony Levin et Mike Portnoy seuls dans un studio déjà réservé. Pour s’occuper, ce trio improvisé décide de jammer et de continuer à créer sans leur compère guitariste. De ces bœufs naîtront quelques perles comme « When the Water Breaks », « 914 », « Liquid Dreams » ou « Chewbacca » sur lesquelles John Petrucci rajoutera de la guitare après coup et qui figureront sur le deuxième album du supergroupe. Mais la majorité des enregistrements de ces jams improvisées disparaissent bizarrement et ne voient jamais le jour sous une forme officielle. Heureusement (ou malheureusement, selon le point de vue), Portnoy a pour habitude d’enregistrer absolument tout sur un DAT deux pistes. Ainsi, neuf ans après, ces enregistrements sont enfin présentés au public, de façon volontairement brute et non retravaillée.

N’y allons pas par quatre chemins. Si la virtuosité et la créativité débordantes de ces trois musiciens n’est plus à prouver, ces treize plages (il est difficile de parler de « chansons ») n’ont qu’un intérêt très limité. Seuls les fans invétérés y trouveront leur compte en agrandissant leur collection avec un disque qu’ils n’écouteront qu’une ou deux fois avant de le ranger sur l’étagère. En effet, la plupart des titres traînent en longueur et malgré quelques bonnes idées ça et là, n’ont aucune réelle cohésion. Il faut par conséquent prendre ce disque pour ce qu’il est : un témoignage live et brut, d’improvisations plus ou moins réussies, et non un véritable album. Spontaneous Combustion donnera également l’occasion aux guitaristes confirmés de participer virtuellement à ces jams sessions en jouant par dessus le disque, même si la tâche s’avère assez ardue tant les morceaux partent dans tous les sens.

Le seul effet positif de cette production sera vraisemblablement de refaire parler de ce groupe légendaire, qui prévoit d’ailleurs de se reformer le temps d’un concert le 21 juin prochain au Nearfest. Espérons que cela leur redonne envie d’enregistrer un nouvel album, un vrai cette fois-ci…