Biffy Clyro

27/10/2007

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Par Djul

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CONCERT : BIFFY CLYRO

  Artiste : Biffy Clyro
Lieu : Paris, La Maroquinerie
Date : 8 octobre 2007
Photos : Djul

Après France-Ecosse et OL-Rangers, des Ecossais reviennent dans notre pays pour nous mettre une raclée, plus musicale que sportive, celle ci ; on l’accepte avec plaisir et, même plus, on tend l’autre joue ! Retour sur une soirée anthologique à Paris, l’une des premières pour le groupe.

Set-list : Bodies in Flight – Who’s Got a Match – Saturday Superhouse – My Recovery Injection – A Whole Child Ago – The Kids from Kibble and the Fist of Light – Questions & Answers – Love Has a Diameter – Living is a Problem Because Everything Dies – Justboy – Get Fucked Stud – Machines – Now I’m Everyone – Glitter and Trauma – Rappel : Joy, Discovery, Invention – There’s No Such Thing as a Jaggy Snake

On avait eu un avant-goût de ce que pouvait donner Biffy Clyro sur scène aux Rock en Seine 2007, toute fin août. Un concert pourtant bien trop court (40 minutes à peine) pour pleinement apprécier le groupe et notamment son dernier album Puzzle. Il n’aura fallu patienter qu’un mois pour avoir la chance de revoir le trio, ce qui comblera les fans qui ont attendu une nouvelle tournée trois ans durant.

C’est donc dans le cadre accueillant et (relativement) intime de la Maroquinerie que nous avons pu assister au premier « vrai show » de la nouvelle tournée. Nous passerons rapidement sur la première partie lyonnaise, à laquelle nous n’avons malheureusement pas pu assister. Premier constat à la vue du public remplissant copieusement la salle : le groupe se démocratise à vue d’œil, et les hurlements de furies sur le single « Saturday Superhouse » tendent à prouver que cela ne va pas se calmer. Un auditoire plutôt jeune et déchaîné qui tranche sans doute aussi avec sa fan-base historique.

Le trio compense son manque d’attrait visuel (deux membres bougeant sur la scène, pas d’image sinon un drapeau avec le logo « BC » du groupe) par une énergie de tous les instants. A ce titre, Simon Neil fait preuve d’une folie communicative et se déchaîne régulièrement sur les morceaux les plus endiablés du répertoire. Tout comme lors des Rock en Seine, il navigue entre deux micros, dont l’un est situé près de la batterie, quand il ne s’ébroue pas entre deux passages chantés : perdant probablement un bon litre d’eau par concert, son destin semble bel et bien de mourir sur scène… électrocuté ! Les jumeaux Johnston ne sont pas en reste, en plus de leurs participations souvent importantes aux chœurs (surtout sur les compositions les plus anciennes, comme l’introductif « Bodies in Flight »). Si Mike Vennart (le leader d’Oceansize, qui suit le groupe et fait la seconde guitare sur certaines dates) avait pu participer au concert, nul doute que la fête aurait été parfaite, mais ce dernier avait sans doute nombre d’obligations à la suite de la sortie du magnifique Frames ce mois-ci.

Force est de constater que Puzzle passe fort bien le test de la scène, même si ses compositions plus ramassées et accessibles, sans aucun doute moins tordues aussi, semblaient déjà taillées pour l’exercice. Certaines nous ont cependant bluffés, comme « Get Fucked Stud » un peu perdue en fin d’album et qui retrouve une place de choix en concert, l’émouvant « Love Has a Diameter » et son refrain épique où chacun des trois musiciens a droit de cité ou encore l’extatique « Now I’m Everyone », avec une performance impressionnante de Ben Johnston à la batterie, du départ brinquebalant jusqu’au final tourbillonnant d’un des meilleurs titres de Puzzle. Si l’interprétation reste fidèle aux versions studio, notons tout de même un petit écart avec « Living is a Problem », sur lequel le trio s’amuse du départ sans cesse retardé du titre, et recompose à deux voix la chorale qui intervient sur album.

Les morceaux plus anciens ne sont pas oubliés, en particulier ceux issus de l’incroyable Infinity Land, album « incompris » s’il en est. Il est vrai qu’à l’écoute de brûlots tels que « Glitter and Trauma » (presque disco !) et surtout « There’s No Such Thing as a Jaggy Snake », on sent bien que Biffy Clyro a changé de registre depuis 2004. Les amateurs auront aussi apprécié « The Kids from Kibble and the Fist of Light » et son splendide passage central aérien, repris par le public. Les autres citations du passé sont plus éparses, mais toujours choisies dans le registre le plus énergique, comme les « tubes » « Questions & Answers » et « Justboy ».

Finalement, « Machines », le dernier single, aura été la seule accalmie de la soirée, sur une heure et vingt minutes de mur de son en continu. Cependant, la maîtrise instrumentale ainsi que celle des mélodies, toujours présente, font parfaitement passer cette set-list sans compromis. Reste à ne pas attendre encore trois ans pour le prochain rendez-vous : Biffy Clyro a clairement intérêt à surfer sur la vague qu’il vient d’initier pour en faire un raz-de-marée !

Djul

site web : http://www.biffyclyro.com

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