Minus the Bear – Minus the Bear

ENTRETIEN : MINUS THE BEAR

  Origine : Etats-Unis
Style : Pop progressive
Formé en : 2001
Composition actuelle :
Dave Knudson – guitare
Jake Snider – chant, guitare
Erin Tate – batterie
Cory Murchy – basse
Alex Rose – claviers
Dernier album : Planet of Ice (2007)

A l’occasion de la sortie de Planet of Ice, pour lequel une chronique et un morceau en écoute se trouvent sur nos pages, nous revenons avec le groupe de Seattle sur ses racines et l’étonnant mélange de pop et de prog que propose leur nouvel album.

Progressia : Bonjour Jake ! Tout d’abord, quel est ton passé en tant que musicien ?
Jake Snider (chant, guitare)
: Je joue de la musique depuis mes 13 ans et fais partie de groupes depuis l’âge de 15 ans. Nous avons tous été dans d’autres groupes par le passé : Dave avec Botch, Erin et Cory dans Kill Sadie, Alex joue encore dans un autre groupe du nom de Model Photographer, et pour ma part, j’étais membre de Sharks Keep Moving.

Avant Menos el oso, quel a été le parcours du groupe ?
Composer, sortir des disques, ad lib ! Nous avons sortis trois albums, trois EP et un album de remix. Nous avons tourné dans le monde entier : Etats-Unis, Canada, Japon, Europe et même Islande! De sacrés voyages !

Depuis Menos el oso, le groupe semble avoir changé de ton pour devenir plus sérieux…
En quelque sorte… Je crois que nous avons surtout voulu explorer de nouvelles textures. Il y a toujours quelque chose à découvrir et à améliorer.

Vous incluez aussi beaucoup d’éléments électroniques. Comment s’équilibre l’instrumentation entre l’électrique et l’électronique ?
Nous employons beaucoup moins de boîtes à rythmes aujourd’hui. La plus grande partie de ce qui sonne « électronique » sur le disque est élaboré à partir d’échantillonnages de guitares, découpés et retraités pour sonner bizarrement. Nous recherchons juste des moyens d’utiliser la technologie en notre faveur, pour jouer de la guitare, de la basse ou des claviers de manière différente…

Et où se place Planet of Ice dans cette évolution ?
C’est un élargissement encore plus grand, comparé à ce que nous avons composé auparavant. L’apport d’Alex (Rose) aux claviers a été décisif de ce point de vue. Il crée de nombreuses atmosphères inédites ainsi qu’une approche encore plus mélodique dans la composition des morceaux.

Le dernier album est aussi plus directement rock que Menos el oso
Je suis d’accord. Il y a plus de riffs de guitares.

Quelle est la place de Minus The Bear au sein des scènes post rock, math rock et new prog rock ?
Aucune idée ! Et je ne crois pas que quiconque puisse lui attribuer une place en ce moment.

Progressia est un webzine consacré aux musiques dites progressives. Qu’est-ce que cela te fait d’y être associé ?
La progression, dans son véritable sens, est le moteur qui nous fait avancer. Nous avons toujours essayé, avec une réussite plus ou moins grande, de repousser nos limites au-delà de celles que nous avions établies auparavant. La progression consiste à créer de la nouveauté, ou d’utiliser quelque chose d’ancien d’une nouvelle manière.

Penses-tu que des groupes comme Tool ou Mars Volta ont contribué à décomplexer la génération suivante à progresser, sans risquer de se voir taxer de l’infamante étiquette progressive ?
Absolument. Mais je ne crois pas que cette étiquette progressive mérite qu’on s’y arrête plus que cela. Les journalistes aiment pouvoir mettre un mot ou une phrase pour résumer ce qu’ils perçoivent comme étant un genre de musique.

Un mot sur « Knights » en écoute sur notre site ?
C’est l’un des titres qui fait le pont entre notre ancien et notre nouveau répertoire.

Quant à votre morceau à la Dark Side on the Moon, « Lotus » ?
« Lotus » devait avoir ce type d’ambiances pour fonctionner. C’est un morceau pour le moins épique.

Techniquement, vous êtes assez impressionnants mais jamais démonstratifs. Quelle est l’importance de la technique au sein du groupe ?
Je crois que nous aurions tous voulu être techniquement plus doués que nous le sommes… Nos titres sont plutôt difficile à jouer ! Et un certain niveau d’aptitude est requis pour les interpréter correctement.

« Dr Lling » contient notamment quelques parties en tapping : allez-vous continuer à développer des titres aussi complexes ?
Dave a toujours été doué pour trouver de nouvelles manières de jouer et notamment pour utiliser la technique du tapping. Avoir recours à celle-ci comme une structure mélodique plutôt que comme un outil en solo. Le fait de jouer des soli est assez nouveau pour nous et ils consistent le plus souvent en des duels entre Dave et moi, même si certaines parties ne sont jouées que par l’un d’entre nous.

Quelle idée figure derrière le titre et la pochette du disque ?
Nous avions juste trouvé que cela sonnait bien. Rien de trop recherché. Il suffit de voir la pochette pour savoir qu’elle est tirée du titre.

Sur le plan des paroles, nous comprenons qu’il est question des relations humaines et de la façon dont elles interagissent ?
C’est le thème principal. D’autres paroles traitent également du rôle de la religion dans le monde politique.

Pour la production, vous avez eu recours à votre ancien claviériste, Matt Bayles (Isis, Mastodon). Quel a été son rôle ?
Nous avons travaillé avec Matt sur 90 % des compositions. Il nous connaît autant que nous le connaissons et nous lui faisons confiance quand il s’agit de notre son. Sur Planet of Ice, il a justement pu se focaliser uniquement sur les aspects de la production.

Avez-vous prévu un disque de remix pour ce nouvel album, comme vous l’aviez fait pour Menos el oso ?
Pas pour le moment.

Vous êtes bien plus connus aux Etats-Unis qu’en Europe. Qu’allez-vous faire pour changer cet état de fait ?
Cet hiver, nous serons en tournée en Europe [NdJ : uniquement en Grande Bretagne pour le moment]. Le disque sera disponible sur tout le continent, dans une version contenant quelques titres non présents sur l’édition américaine.

Le mot de la fin ?
Merci pour cette conversation, en attendant de vous voir lors d’une tournée dans votre pays !

Propos recueillis par Djul

site web : http://www.minusthebear.com

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