Black Bonzo - Sound of the Apocalypse

Sorti le: 04/10/2007

Par Aleksandr Lézy

Label: The Laser's Edge

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Black Bonzo est la nouvelle signature suédoise du label américain Laser’s Edge ! Le groupe avait déjà sorti en 2004 un premier album Lady of the Light, apparemment très bien vendu par B&B Records. Avant de se former sous ce nom, Black Bonzo jouait sous le nom de Gypsy Sons of Magic, un octuor psychédélique. Chronique d’une future grosse pointure.

Black Bonzo ne tarde pas à annoncer la couleur, puisque dès les premières secondes du disque, leur côté rock progressif s’affirme clairement. Voilà un groupe qui a compris qu’au vingt-et-unième siècle, il est possible de créer un rock progressif teinté « seventies » avec une production moderne, comme si Gentle Giant et Uriah Heep avaient fusionné dans les années 2000.
La musique est typique du genre, avec tous les éléments qui lui sont propres. La voix de Magnus Lindgren est douce et mélodique. Son timbre fait penser à celui du très respectable Brett Kull de Echolyn. On y trouve les incontournables orgues Hammond, Mellotron et autres synthés analogiques que Niklas Ahlund a l’intelligence d’utiliser de manière fine et éclairée. Loin d’en faire étalage, chaque son est approprié et fait mouche à chaque apparition. En ce qui concerne les autres instruments, le jeu est encore une fois typique des années soixante-dix. Les guitares de Joakim Karlsson mènent le bal avec leur façon d’aborder les riffs à la Ritchie Blackmore de Deep Purple : légère saturation ou guitare acoustique appuyant de belles rythmiques sautillantes. Tout cela est fort bien soutenu par Anthon Johansson à la basse musclée et la batterie surprenante de Mike Israel toute aussi puissante, proche d’un Ian Paice de Deep Purple ou d’un Pete Charles de Ram Jam.
Jamais démonstratifs, les musiciens de Black Bonzo montrent pourtant de sérieuses compétences en matière de composition. Tous les morceaux sont étonnants de rigueur et de vigueur à l’instar d’« Ageless Door » ou « Thorns Upon a Crown ». Les seuls moments de calme se trouvent judicieusement placés au centre du disque – « Intermission : Revelation Song », morceau court folklorique et psychédélique servant comme son nom l’indique d’intermède – et à sa fin, avec le titre éponyme de douze de minutes « Sound of the Apocalypse » qui monte d’intensité en une belle mélodie cyclique.

Black Bonzo délivre un très bon album, huit titres explosifs de rock progressif moderne. A coup sûr, ce groupe va faire de nombreux adeptes parmi les fans de Flower Kings et Beardfish qui voudraient voir ces deux groupes être un peu plus incisifs. Black Bonzo est la réponse avec ce Sound of the Apocalypse à ceux qui pensent que le rock progressif est resté empêtré dans une sorte de cliché qui ne peut évoluer. Les bases subsistent, se consolident et se perpétuent avec l’époque dans laquelle elles évoluent, et ce n’est pas trop tôt !