Dream Theater

09/09/2007

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Par Julien Damotte

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : DREAM THEATER

  Artiste : Dream Theater
Lieu : Clermont-Ferrand, La Coopérative De Mai
Date : 26 juin 2007
Photos : David Marsaudon (http://metaldav.free.fr)

Deux jours après le Festival de l’Enfer (traduction littérale de « Hellfest » pour des raisons évidentes), Dream Theater a décidé de s’offrir une deuxième étape plus tranquille dans une petite salle de Clermont-Ferrand. Loin de la boue et la pluie, c’est à la Coopérative De Mai, à la surprise générale, que les cinq américains ont décidé de s’exiler le temps d’un concert. Et quel concert! Résumé d’une soirée d’anthologie.

Set-list : Overture 1928 – Strange Deja Vu – Panic Attack – Constant Motion – Forsaken – Pull Me Under – Another Day – Take The Time – Surrounded – Metropolis – Under A Glass Moon – Wait For Sleep – Learning To Live – Rappels : The Spirit Carries On – As I Am

Juste après la sortie de Systematic Chaos, Dream Theater a décidé de s’offrir une mini tournée européenne, alternant festivals de metal et univers plus intimistes en tête d’affiche. Mais pourquoi avoir choisi Clermont-Ferrand et surtout une salle ne pouvant accueillir que 1500 personnes, alors que les cinq compères auraient facilement rempli le triple? Premier élément de réponse, le groupe sera au Zénith de Paris en octobre prochain avec Symphony X. Enfin, deuxième raison à ce choix: cette salle bien connue des Clermontois qui a déjà accueilli le théâtre du rêve en 2000, est réputée pour son acoustique impeccable et ses dimensions humaines.

Accompagné du Charlie Dominici Band sur quelques dates, c’est avec Riverside que le groupe a décidé de tourner sur la majorité des dates en tête d’affiche. Assez peu connu par le grand public mais apprécié par les amateurs de rock progressif, ce groupe polonais allie énergie à mélancolie. Malheureusement, une bonne partie du public, vraisemblablement impatiente de voir les héros de la soirée, ne retiendra que la deuxième caractéristique, d’où un accueil poli mais plutôt timide. Souhaitons leur néanmoins le même succès que leurs prédécesseurs (Spock’s Beard, Pain Of Salvation ou encore Porcupine Tree…excusez du peu!).

C’est à 21h40 que la bande son du film « Psychose » se fait entendre, suivie de peu par l’hymne qu’est « Overture 1928 » et son successeur logique « Strange Déjà Vu ». D’ores et déjà, les 1500 veinards comprennent que le son est nettement meilleur que celui des concerts parisiens. Le mur de son qu’est « Panic Attack » se voit enchaîné par le très attendu « Constant Motion », premier extrait du petit nouveau Systematic Chaos. Personne n’en doutait, ce morceau est taillé pour la scène. Quand à « Forsaken », deuxième et dernier extrait du nouvel album, il remplit lui aussi son rôle de « tube », les paroles étant déjà sur les lèvres des fans dévoués. Début de concert sur les chapeaux de roues, certes, mais la véritable surprise du concert reste à venir.

James Labrie, qui entre de plus en plus dans son rôle de frontman, annonce que le groupe a décidé de fêter les quinze ans de la sortie d’ Images And Words en jouant l’album dans son intégralité. Lors des premières notes de « Pull Me Under », le spectateur lambda comprend qu’il assiste à un concert d’anthologie: l’album phare du groupe, celui-là même qui a marqué tous les esprits en 1992 par l’avènement d’un nouveau genre, va être joué de bout en bout, dans une salle de taille moyenne et avec un des meilleurs sons que le groupe a eu en France. Si l’on ajoute à cela un James LaBrie au meilleur de sa forme… En effet, le Canadien du groupe, après des années de critiques acerbes concernant ses prestations scéniques, critiques souvent méritées il faut l’avouer, semble avoir enfin retrouvé ses cordes vocales et le lyrisme insolent de ses débuts. Les notes impossibles à atteindre dans « Surrounded » ou encore « Learning To Live » sont habituellement les moments redoutés du public qui se demande si James va essayer de pousser un cri horrible pour les atteindre ou s’il va tenter de se racheter une conduite en changeant la mélodie. Ce soir-là, on se souviendra de ces notes en particulier, et de la prestation du canadien d’une manière plus générale, comme étant le clou du spectacle.

Tous les tubes atemporels que sont « Metropolis », « Take The Time », « Learning To Live » ou encore « Under A Glass Moon », ceux-là même que les fans espèrent entendre à chaque concert du groupe, sont enchaînés sans temps morts, si l’on excepte les deux courtes interventions solo de Jordan Rudess avant « Wait For Sleep » et la fabuleuse version de « Surrounded ». En effet, après une intro au mellotron, nouveau jouet du père Rudess, le groupe livre une version très différente de ce titre, le mêlant habilement à « Mother » (Pink Floyd) et « Sugar Mice » (Marillion).

Ce concert mémorable de deux heures « seulement » s’achèvera avec l’hymne fédérateur « The Spirit Carries On » et le rouleau-compresseur « As I am », parfait pour finir sur une touche plus metal. Les cinq New Yorkais ont donc livré un show impeccable, tout en feeling et énergie, et surtout sans artifice. Ni grand écran, ni set-list à rallonge, ce concert de « seulement » deux heures restera sûrement dans les annales et évidemment dans la mémoire des heureux présents. Rendez-vous le 5 octobre prochain pour la suite des aventures oniriques.

Julien Damotte

site web : http://www.dreamtheater.net

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