Pelican - City of Echoes

Sorti le: 07/08/2007

Par Aleksandr Lézy

Label: Hydra Head Records

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Chicago est la ville de Tortoise, mais c’est aussi celle des quatre membres du groupe Pelican [NdlR. : ils sont établis en Californie actuellement]. Sous le nom d’un oiseau, Pelican offrait jusqu’à maintenant un savoureux mélange de rock lourd et de post rock. Le nouvel œuf du groupe se nomme City of Echoes et devient le troisième album du groupe ainsi que le plus court : quarante deux minutes pour huit titres … Si les noms d’animaux peuvent être porteurs, les noms d’oiseaux eux, peuvent s’avérer être en certaines circonstances de mauvais augure !

Totalement instrumental et composé de deux guitares avec Laurent Schroeder-Lebec et Trevor de Brauw, d’une basse et d’une batterie avec les frères Herweg, respectivement Bryan et Larry, le groupe déçoit dès la première écoute. Des morceaux courts, sans réelle personnalité, gardant l’esprit des albums précédents sans pourtant montrer d’envie de renouveau. Pire encore, on se demande pour certains morceaux où ils veulent en venir.
Avec son deuxième album The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw, Pelican avait marqué les esprits par sa richesse sonore, ses riffs accrocheurs, ses longues pistes montant progressivement en intensité et en intentions, faisant mouche à chaque essai. Pourquoi alors, dès cette première écoute de City of Echoes et ce premier morceau « Bliss in Concrete », la déception est-elle immédiate ?

Même si Pelican n’a jamais brillé par la qualité sonique de sa production, l’effet sale et approximatif leur donnait une marque de fabrique et une couleur particulière collant parfaitement à leur musique. Mais là, il subsiste un problème flagrant qui dénature complètement les compositions. De plus, les développements sont moins intéressants, on tourne souvent autour de deux voire trois riffs sans décoller. Les intentions n’y sont pas et Pelican donne malgré ces deux années pour composer, l’impression d’un disque non réfléchi et très peu abouti. Les alternances des modes mineurs et majeurs très présentes sur les deux albums précédents ont été mises sur la touche. Mais l’élément perturbateur en plus d’une production qui laisse penser que l’album a été enregistré en direct est sans conteste et au-delà de la qualité intrinsèque des morceaux, l’extrême médiocrité du jeu de batterie. Mises en place approximatives, son de grosse caisse déplaisant et parties sans imagination dignes d’un débutant, décrédibilisent le travail des guitares. On retiendra cependant le milieu du disque avec trois morceaux qui se démarquent du lot « Winds With Hands », « Dead Between the Walls » et « Lost in the Headlights » par leurs atmosphères et la teneur de leurs riffs hargneux.

Cette fois-ci, Pelican s’est cassé une aile, l’envol est impossible. Rien de dramatique cependant, car, comme le phoenix, Pelican a la capacité de renaître de ses cendres. La musique est semée d’obstacles et il faudra beaucoup d’ambition pour satisfaire à nouveau leur public. La baisse actuelle est imputable au groupe, d’une part, à raison de son batteur peu inventif et, d’autre part, à l’ingénieur son qui se plante complètement sur le mixage sonore – on ne le répètera jamais assez – probablement de ce pauvre Larry Herweg. Décidément …