Klimt 1918 - Dopoguerra

Sorti le: 23/05/2007

Par Djul

Label: Prophecy Production

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Quelle belle référence de nommer son groupe en hommage au merveilleux Gustav Klimt, peintre autrichien célèbre pour ses œuvres mêlant références antiques et érotiques, et incorporant des couleurs chatoyantes et des motifs à la dorure. Un artiste qui a d’ailleurs fait l’objet d’une magnifique exposition au Grand Palais de Paris il y a un peu plus d’un an… . Mais revenons au sujet du jour, à savoir Klimt 1918, trio italien qui ne manque donc pas de goût !

Leur présence dans nos pages s’explique d’ailleurs par cette tendance (similaire à l’artiste précité) à sophistiquer une musique qui, de prime abord, n’a rien de progressif. En effet, sur le fond (les mélodies et les structures), ce deuxième album renvoie d’abord à U2 (« They Were Wed By The Sea ») pour ses guitares cinglantes et à Interpol pour ses atmosphères sombres (« Nightdriver »), tout droit tirées de la new-wave. Cependant, interprétation et arrangements proposés sont très éloignés du format rock ou pop. On peut citer comme illustration immédiate l’excellent « Snow of ’85 », qui imbrique les influences électroniques et rock de la même manière (novatrice) que les excellents The Cooper Temple Clause. De même, il semble assez évident que Klimt 1918 n’est pas étranger à des groupes comme Anathema ou même Landberk, sur les passages les plus calmes, où Davide Pesola démontre qu’il connaît bien les quatre cordes de sa basse. Ce dernier a d’ailleurs formé un projet parallèle versant dans ces musiques plus dépressives, The Foreshadowing. Les deux autres compères s’ont également à l’honneur, notamment Marco Soellner, au chant très assuré et sans accent proche de celui du vocaliste de Dredg et qui a la bonne idée de parsemer chaque titre d’enluminures guitaristiques proche de celle de The Edge (« La Tregua »). Un travail qui oblige d’ailleurs le groupe à recourir à un second guitariste sur scène.

Sur ce Dopoguerra énergique et ramassé, on se plaît donc à passer d’un titre à l’autre sans temps mort, malgré une baisse de régime assez net en milieu de parcours (le fameux « ventre mou » qui plombe tant de disques…). Reste la question de la prise de risque, pas assez prononcée ni compensée par une qualité de composition qui permettrait de passer outre. Un défaut tout ce qu’il y a de plus banal pour un deuxième album, et que l’on espère vite oublié sur son successeur, en cours de composition et attendu dès cette année.