A Day's Work - A Home in the Rain

Sorti le: 18/04/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: Dawa Records

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Les choses vont bon train pour ce jeune groupe hollandais. En effet, après avoir assuré les premières parties de Marillion fin 2005, on les retrouve sur quelques dates de la tournée Somewhere Else, dont Paris. A l’instar du dernier album des vénérables britanniques, A Home in the Rain est une collection de chansons directes, très rock. Mais la ressemblance s’arrête là. La fougue délivrée par A Day’s Work est sans commune mesure avec la puissance toute en retenue de Marillion.

A Day’s Work est à rapprocher de formations comme Kino (« What You Believe In »), Simple Minds ou U2 (« Runaway », « Welcome Home »), Dredg (« A New Line ») voire Placebo. A Home in the Rain plaira donc à ceux qui apprécient les groupes sus-cités et plus généralement aux amateurs de rock mélodique, mais sans doute beaucoup moins à ceux qui ne jurent que par les compositions alambiquées où la simplicité est persona non grata. Avec un son résolument moderne à base de grosses guitares, de belles mélodies et de refrains imparables (« A New Line », « My Ambulant Caress » et « Runaway » sont de ce point de vue les titres les plus réussis), les hollandais ont tous les atouts en main pour concurrencer les ténors du genre… si ce n’est peut-être qu’il leur manque une personnalité bien affirmée. Si dans l’ensemble leur musique navigue assez constamment dans les mêmes eaux, elle fricote, dans son expression la plus énervée, avec le métal (« Open Up My Eyes ») tout comme elle peut s’apaiser au point de devenir acoustique (« My Sad Day Ends »). La voix de Paul Glandorf rappelle celle d’Alan Reed (Pallas), par son timbre et son côté émotionnel mais aussi par la lassitude qu’elle peut provoquer sur la durée, bien que le bonhomme la pousse très épisodiquement dans d’étonnants retranchements (« Open Up My Eyes »).

Certes, l’originalité n’est pas la qualité première de A Home in the Rain et quelques titres restent plutôt dispensables, particulièrement dans le ventre mou de l’album, mais l’enthousiasme avec lequel sont interprétées ces dix chansons fait plaisir à entendre, d’autant plus qu’elles sont servies par une production très actuelle. L’album passe comme un After Eight après un double expresso, laissant un arrière-goût agréable, corsé et suave à la fois. Il reste maintenant à A Day’s Work à nous concocter des saveurs plus personnelles pour son prochain album.