Andromeda

27/01/2007

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Par Julien Damotte

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : ANDROMEDA

 

Artiste : Andromeda
Lieu : Paris, Nouveau Casino
Date : 11 septembre 2006
Photos : Dan Tordjman

A l’heure où les suédois planchent sur leur premier DVD, Progressia a décidé de revenir sur la venue d’Andromeda dans la capitale fin 2006. Après une prestation courte mais remarquée la veille au festival de Raismes, c’est en tête d’affiche qu’Andromeda remet le couvert pour le public français ce soir-là.

Set-list : Periscope – In The Deepest Of Waters – Mirages – II=I – The Hidden Riddle – Chameleon Carneval – Solo Thomas Lejon – Inner Circle – No Guidelines – In The End – Eclipse – Rappel : The Words Unspoken

Partenaires de tournée, ce sont les Danois de Manticora qui ont à charge de chauffer un public clairsemé, timide mais attentif. Mais malgré les efforts acharnés du chanteur charismatique Lars Larsen pour haranguer la foule et les T-shirts à l’effigie du groupe lancés dans le public, la prestation n’attirera que très peu l’attention. Comme la veille au festival de Raismes, le chant n’est pas toujours très juste et les parties instrumentales quelque peu redondantes. Il n’y a pas à en douter, la centaine de mélomanes présents est là pour Andromeda.

Les suédois ne jouant que trop peu souvent dans notre pays, il aurait été dommage de manquer ça. Le groupe place d’entrée la barre très haut avec un « Periscope » énergique et parfaitement exécuté, effaçant d’emblée les doutes. Le chant est impressionnant de justesse et d’intensité et la performance de David Fremberg est tout simplement l’intérêt principal de la soirée. Evidemment, les musiciens ne sont pas en reste, puisque leur maîtrise technique est sans faille. Les nombreux fans ayant manqué la prestation du groupe en 2002 se voient rassurés : Andromeda n’est pas un simple groupe de studio comme il en existe un certain nombre dans le metal progressif, incapable de rejouer les parties les plus techniques de son répertoire sur scène. La preuve en est avec « Chameleon Carneval », l’instrumental le plus technique du groupe issu de leur premier album Extension Of The Wish qui est, comme la veille à Raismes, joué ce soir à la perfection. Trois autres titres seront d’ailleurs tirés de cet album contre cinq pour le petit dernier Chimera. On regrettera que l’excellent et plus progressif II=I n’ait pas été mis autant en valeur, puisque seuls « Mirages » et le titre éponyme ont été joués.

Autre aspect frappant du concert, le côté « roots » de cette tournée. Outre le tour bus aux allures de fourgon militaire et les concessions que les suédois ont dû faire pour rentrer dans leurs frais, c’est le matériel présent sur scène qui dénote par rapport à la démesure observée habituellement. Le groupe a amené le strict minimum et on est loin des batteries monstrueuses à la Mike Portnoy ou des quinze guitares de John Petrucci. Johan Reinholdz est branché directement dans la sono via un préampli et ne change qu’une fois de guitare pour les besoins évident de l’accordage alambiqué du très lourd « No Guidelines » au riff dévastateur à la Freak Kitchen. Quant à Thomas Lejon, dont certains ont fait la connaissance lors du dernier concert de A.C.T. en date à Versailles (cf. le compte rendu de Dan Tordjman), il maltraite une batterie rudimentaire de façon écoeurante, comme lors de son impressionnant solo, exercice boudé par les uns mais toujours apprécié par les autres. Enfin, l’intérimaire de luxe qu’est Robert Engstrand aux claviers démontre lui aussi une technique hors pair et une très bonne présence scénique. Qu’ils soient improvisés ou fidèlement reproduits, les solos de claviers sont remarquables, même si certains ont dû regretter la présence du génie Martin Hedin, retenu en Suède, selon l’aveu de Fremberg la veille à Raismes pour « concevoir » son deuxième enfant !

Nous avons donc assisté à une prestation sans faille d’Andromeda, digne des plus grands groupes de metal progressif, le budget en moins. Le DVD provisoirement intitulé « Playing Off The Board », filmé en Pologne en décembre dernier, promet de grands moments.

Julien Damotte

site web : http://www.andromedaonline.com

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