Harmony in Diversity - Trying

Sorti le: 17/01/2007

Par Jérôme Walczak

Label: Autoproduction

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Il est si tentant de commencer par un mauvais jeu de mots, alors allons-y, parce que cette chronique sera sans doute la partie la plus vivante et animée de cet album. Trying est juste un galop d’essai, plutôt morne, tant cet album ne décolle jamais. Heureusement d’ailleurs, car il est court, 40 minutes à peine.

Au bout de quelques écoutes, on se demande finalement si on n’est pas en train d’assister à la réunion d’une bande de joyeux amis décidant de nous faire partager leurs ambiances atmosphériques, orientalisantes, langoureusement allongé dans un Buddha Bar rétro en sirotant des Vodka tièdes.

Harmony in Diversity, c’est le groupe de Peter Banks, ancien guitariste de Yes avant que n’arrive le fougueux Steve Howe. Le bonhomme est donc connu, il a aussi œuvré un temps avec Phil Collins ou Rick Wakeman, mais dans l’histoire du prog, sa personnalité reste évanescente, ce qui se conçoit aisément à l’écoute de ses œuvres en solitaire.

On assiste donc à un patchwork jazz-rock assez convenu, oscillant entre ambiances orientales (« No Harm ») et atmosphères plus jazzy et enfumées, aux rythmes lents de la basse et de la batterie (« After You »). Cet album instrumental rappelle le projet Iris mené par Peter Trewavas et Sylvain Gouvernaire, qui n’avait guère convaincu. Et ce n’est pas qu’une question de style. Tout cela sent le projet bâclé, fait rapidement. Certains titres, comme « Mind the Doors », ne semblent pas terminés et s’achèvent en plein vol. La structure des morceaux reste définitivement prévisible : on choisit une tonalité et on la poursuit sur une bonne dizaine de minutes en ajoutant, de temps en en temps, quelques instruments pour faire joli.

N’allez pas chercher dans cet album la moindre mélodie, la plus petite ébauche de construction esthétique : on est là pour faire montre de technique. Les amateurs de jazz-rock doivent connaître ce genre d’album absolument passe-partout, idéal pour illustrer un mouvement social sur une station de radio du service public. Et s’ils ont de l’oreille, ils auront vraisemblablement choisi de ne pas dépenser leur précieux argent pour cette grosse demi-heure ennuyeuse.