No Name - 4

Sorti le: 14/01/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: Musea

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Aussi petit soit-il, le Luxembourg a trouvé moyen d’enfanter un groupe de prog, et plus précisément de néo-progressif. Et pas n’importe lequel, puisque No Name compte déjà plus d’une quinzaine d’années d’existence avec quatre albums au compteur. C’est d’ailleurs grosso modo tout ce qu’on retiendra (et encore) de ce groupe, tant le contenu musical de ce 4 est d’une incroyable platitude. A croire que l’effet lissant des directives européennes touche également la créativité déjà limitée du néo-prog.

Autant le dire d’entrée de jeu, si vous êtes hostiles au Marillion des années 80, à Pendragon ou à IQ, épargnez-vous la lecture de cette chronique, car No Name relève du cas d’école. Du haut de ses dix minutes, « The Curse » donne d’ailleurs le ton d’entrée de jeu : guitares et claviers typés, passages instrumentaux pompeux, alternance de phases calmes et plus dynamiques, tous les clichés du néo y passent.
Rien n’a vraiment changé depuis 1993 et Zodiac, si ce n’est ce petit durcissement de bon aloi ces dernières années : un peu plus de saturation dans les guitares, mais pas trop pour ne pas décourager/décevoir les allergiques au « vroum-vroum ». Si l’epic « A Recollection Of Dreams » se laisse écouter sans grimace grâce à des parties assez variées, on ne retient réellement RIEN de cette composition ni des cinq autres. Aucun instrument ne se distingue, et la voix de Patric Kiefer, bien que maîtrisée, offre une tessiture très limitée, ce qui a pour effet de rendre encore plus lassantes des compositions déjà sans relief. C’est dans ces moments-là que la voix plaintive de Peter Nicholls ou les soli de Mini-Moog de Clive Nolan nous manquent !

La production, quant à elle, si elle est très professionnelle, reste bien sagement entre les jalons posés par les tenants du genre cités plus haut. Les instruments sonnent comme ils doivent sonner sur ce type d’albums, sans aucune chaleur, la batterie délivre un son synthétique à la limite de la boîte à rythme parfois. On en vient même à regretter le côté un peu cheap mais si authentique d’un Tales From The Lush Attic, par exemple.

4 est un album très propre, très consensuel, sans inventivité aucune. Et ce n’est pas sa pochette tape-à-l’œil (spéciale dédicace aux trentenaires : le logo fait vraiment penser au générique du vieux dessin animé « Les 4 Fantastiques », non ?) qui lui permettra de se distinguer de la cohorte de groupes similaires.