– Queen (pt.2)

DOSSIER : Queen

4. Queen + Paul Rodgers On Tour

La première tournée de Queen depuis 1986 débute fin mars 2005, à la très fameuse Brixton Academy de Londres. Le groupe se produit avec le chanteur Paul Rodgers (ex-Free, ex-Bad Company). D’emblée, Brian May et Roger Taylor insistent sur le fait qu’il s’agit d’une tournée de « Queen + Paul Rodgers », et non pas de Queen avec un nouveau chanteur. En effet, Paul n’est pas là pour remplacer Freddie mais pour tenir compagnie à Brian et Roger. Quant à John Deacon, il déclare sa retraite officielle du music business, attristant évidemment de nombreux fans.
Les musiciens choisis pour accompagner le groupe sur la route sont le bassiste Danny Miranda (ex-Blue Oyster Cult), et le claviériste Spike Edney. Eternel cinquième musicien de Queen en live, celui-ci est également un ancien membre de The Cross et du Brian May Band, et un membre du SAS Band. Un autre ancien du Brian May Band, le guitariste Jamie Moses, complète l’équipe.

La tournée est essentiellement européenne, et des villes comme Paris, Madrid, Milan, Cologne, Budapest, ou Leipzig sont visitées. Le succès est au rendez-vous ! De nombreuses salles affichent complet. C’est le cas notamment du Zénith de Paris (cf. le live report de Progressia) , et ce malgré le prix des places exorbitant. Au sein du public, les fans de la première heure côtoient ceux, plus jeunes, qui ont récemment découvert le groupe. Une image restera de cette grande soirée, celle des larmes versées par May au moment d’entamer « Love Of My Life ». Des larmes de bonheur, car après tant d’années d’absence le public répond toujours présent.

Autant dire que le groupe et son chanteur du moment étaient attendus au tournant. Comment Paul allait-il se conduire sur scène ? Roger Taylor, rendu bouffi par des années d’inactivité, parviendrait-il à tenir le rythme ? Quelle serait la set list ?
Mettons d’emblée les choses au point. Paul Rodgers est non seulement un grand chanteur mais aussi un grand professionnel qui a bien compris son rôle sur cette tournée. Point d’imitation de Freddie, Paul est lui-même. Il sait se mettre sur le devant de la scène aux bons moments, et se retirer lorsque Brian et Roger prennent le relais au chant. Son registre vocal lui permet d’interpréter avec brio les titres joués, tout en y gardant son propre style influencé par la soul.
Quant à Roger, il est clairement taillé la scène. Bouffi et visiblement fatigué au début de la tournée, il la termine sur les chapeaux de roues, aminci et tonifié. Son jeu est d’une grande justesse et son chant très plaisant, l’émotion atteignant son comble à chaque interprétation de « These Are The Days Of Our Lives ». Et que dire de Brian May, si ce n’est qu’il reste un grand guitariste, ne cessant de remercier son public pour sa fidélité.

La set list retrace en partie l’histoire musicale du groupe. Les concerts s’ouvrent avec le vieux tube « Tie Your Mother Down », auquel s’enchaîne une collection de titres digne d’un Greatest Hits : « I Want To Break Free », « Another One Bites The Dust », « Radio GaGa »…
De belles surprises sont également au rendez-vous : « Fat Bottomed Girls », rarement jouée depuis la fin des 70’s, mais aussi « I Want it All », « The Show Must Go On », « These Are The Days of Our Lives »… Autrement dit, des titres issus des deux derniers albums studio du groupe (Miracle et Innuendo), qui n’avaient jamais été joués sur scène du temps de Mercury. Ces titres sont néanmoins trop peu nombreux au goût des fans.
Le spectacle comprend également des titres issus de la carrière de Paul Rodgers, et très bien accueillis par le public : « Can’t Get Enough », « All Right Now », « Wishing well »… Brian déclare même au début de la tournée que ce sont les titres de Paul qu’il a le plus de plaisir à jouer sur scène.

Le concert de Hyde Park, planifié à l’origine le lendemain des attentats de Londres, doit être repoussé au 15 juillet. Le groupe y dédicace « We Are The Champions » à toutes les victimes de ces attaques terroristes.
La fin de la tournée arrive très vite, et suite au succès obtenu le groupe se lance un nouveau défi : faire des dates aux Etats-Unis et au Japon, où il n’a respectivement plus joué depuis 1982 et 1985. Deux shows sont programmés aux USA : un dans le New Jersey et un autre à Los Angeles. Au Japon ce sont les villes de Tokyo, Yokohama, Nagoya et Fukuoka qui sont choisies. Et une fois de plus, le groupe gagne son pari ! A tel point que Brian se déclare impatient de préparer une tournée nord-américaine [NDR : qui a eu lieu ce printemps].

Ce nouveau chapitre dans l’histoire du groupe est donc une nouvelle fois un succès. Paul Rodgers se montre très convaincant, même si aux yeux de tous le véritable chanteur du groupe était, est, et restera à tout jamais Freddie Mercury. Plus qu’un chanteur, celui-ci était une véritable diva du rock’n’roll. La Reine est morte, vive la Reine !

5. Sélection d’albums, vidéos et livres

S’il ne fallait posséder que 3 albums de Queen, il faudrait sans aucun doute retenir A Night At The Opera, News Of The World et Innuendo. Mais la discographie du groupe contient une vingtaine d’albums dont l’excellent The Game, le plus commercial, A Kind Of Magic et la pierre angulaire du groupe, Queen II. Un conseil si vous voulez vous pencher sur cette œuvre : prenez-les dans l’ordre et appréciez chaque moment.

Pour ce qui concerne les vidéos, il est à noter qu’avant l’apparition des DVD, aucun enregistrement en concert disponible en VHS n’était complet. Il est donc recommandé de préférer les éditions DVD, complètes. Ainsi, on peut conseiller de se procurer le Live At Wembley et le magnifique Live At The Bowl, en attendant la parution d’un concert des années 1970. Il existe bien entendu en DVD les Greatest Hits truffés de bonus superbes et d’interviews qui raviront les fans comme les novices. Le concert de Sheffield de la dernière tournée fut enregistré et est disponible en CD et DVD. A noter aussi que la grande partie des citations de ce dossier provient justement de ces différents DVD.

Il existe des centaines de livres consacrés à Queen. Certains très bons, comme L’Opéra Rock de Stan Cuesta, et le Queen – As It Began de Jacky Gunn-Smith et Jim Jenkins. Pour les fans qui voudraient en savoir un peu plus sur la vie de Freddie Mercury, il est conseillé de se procurer Freddie Mercury: An Intimate Memoir by the Man Who Knew Him Best, l’excellent livre de Peter Freestone, alias « Phoebe ». Peter était l’assistant personnel de Mercury de 1978 à 1991. Il donne là quelques anecdotes intéressantes et porte un regard discret sur sa vie intime. Malheureusement ce livre n’est disponible que dans sa version originale, en Anglais.

Dossier réalisé par Dan Tordjman & Nicolas Barthélemy