Jean-Luc Payssan - Pierrots & Arlequins

Sorti le: 10/08/2006

Par Justin Poolers

Label: Musea

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Jean-Luc fut le fondateur avec son frère Thierry du groupe Minimum Vital, il y a vingt ans déjà. Groupe mythique et représentatif de la scène française, leur musique est faite de mélanges typiques de la vague « néo prog », leur particularité étant d’écrire et de chanter leurs textes dans une langue inventée. Avec Pierrots et Arlequins, Jean-Luc propose une musique assez éloignée de celle à laquelle nous sommes habitués.

On connaît l’amour du musicien pour les instruments à cordes les plus variés, et c’est pour leur rendre hommage qu’il a composé les quatorze pièces de l’album, débuté il y a déjà…neuf ans ! Patient, l’homme a su attendre le bon moment, entre deux projets parallèles, et a peaufiné l’œuvre jusque dans les moindres détails. On y entend de la guitare classique, acoustique, du théorbe (sorte de grand luth du seizième siècle), ainsi que de la mandole, du cistre et de la mandoline. Non, point d’électricité dans ce disque dédié à la musique classique, médiévale ou encore folklorique, mises à part les quelques touches de claviers dispersées çà et là par le frère jumeau. De quoi s’inquiéter de prime abord ? Certes, surtout si l’on n’est ni fan, ni spécialiste des genres sus-cités… Et bien pas de quoi ! Cet homme nous ment quand il nous dit être juste un autodidacte à la technique peu étendue. Les morceaux contenus dans ce Pierrots & Arlequins sont tous de haute volée, parfaitement exécutés et composés, avec une production très claire et sans à peu près. On est loin du rock, sûrement, mais n’y a-t-il que le rock dans la vie ? A certains moments du jour, le plus fervent amateur de musique musclée a besoin d’un peu de douceur, alors pourquoi ne pas choisir cet album ? Une solution efficace de surcroît pour rester dans la sphère progressive !

Tout est beauté dans ce recueil de courtes pièces, des instruments utilisés jusqu’à la voix de Jean-Luc Payssan. La recherche d’originalité n’a certes pas été le fil conducteur à sa création, mais certains disques se suffisent à eux mêmes, sans que l’on se pose la moindre question quant aux mécanismes de leur réalisation. Pierrots & Arlequins est de ceux là, et la magie qu’il délivre en fait un objet précieux et rare.