DECOUVERTE: Jetliner

 

Origine : Etats-Unis
Style : Rock Melodique
Formé en :1998
Line-up :
Adam Paswkowitz – chant, piano
Jeff Kluesner – guitare et chœurs
Michael Kujawa – basse et chœurs
Rob Jones – batterie et chœurs
The Duke – orgue et chœurs
Discographie :Jetliner (2003)
Space Station (2005)

Afin de continuer à œuvrer pour l’ouverture d’esprit en matière musicale, Progressia vous propose cette année un nouveau rendez-vous mensuel: des découvertes ou des playlists qui ont pour objectif de donner un coup de projecteur sur des groupes ou des albums qui ont attiré l’attention d’un de nos rédacteurs. Pour ouvrir le bal, Dan se propose de vous initier à Jetliner, un héritier aussi aérien que son illustre modèle, Queen !

On le sait, les clones arrivent rarement à la hauteur de l’original, quel que soit le style musical. Or, Progressia est en mesure d’affirmer le contraire avec un spécimen nommé Jetliner, qui mérite vraiment qu’on s’y attarde. Néanmoins, nous recommandons d’approcher l’animal avec des gants ou des pincettes.

Si jusque-là nous martelions qu’ACT est le digne héritier de Queen, force est de constater, et ce sans leur manquer de respect et sans mettre d’écueils au talent des Suédois, que Jetliner est sans aucune contestation un digne prétendant à la couronne. Originaire de Californie, Jetliner n’en est pas, avec Space Station à son coup d’essai. Né sous l’impulsion d’Adam Paskowitz, pianiste et homme de scène, le groupe est avant tout constitué d’une bande d’amis avec Jeff Kluesner à la guitare et The Duke aux orgues.

Paskowitz, avait, avant de monter Jetliner, sorti quelques singles – dont un qui figura un temps au top 5 – et signé deux contrats avec deux grandes maisons de disques et s’est même payé le luxe d’ouvrir pour les Rolling Stones. Beau CV tout de même. Après avoir rassemblé un groupe, Paskowitz compose comme un acharné, avec l’aide de Jeff Kluesner, les treize titres qui figureront sur l’album éponyme du groupe. Dès lors, les influences sont flagrantes mais malicieusement mélangées. Imaginez un mix entre le piano d’un Elton John au sommet de son art, des harmonies vocales très seventies et des refrains pop-rock qui se retiennent sans prise de tête comme ceux de « The Good Times » ou « Fast As I Can » qui accuse un certain cousinage avec le « Love Is All Around » de Wet Wet Wet. Rien de nouveau en soi nous direz-vous, et il est vrai que tout ceci ne semble pas avoir une once d’originalité. Ce qui nous conduit à la question : quel intérêt peut bien avoir Jetliner ?

La réponse se trouve sur Space Station, deuxième chapitre discographique du groupe. Le piano façon Elton John a été remisé au placard même si les touches d’ivoire sont bien présentes. Dès l’intro « Entity », on peut croire que Brian May a joué sur cet album ! Soyons réaliste, le groupe ne peut probablement pas s’offrir May sur un titre ! Mais le décor est planté avec cette intro et l’on va de surprise en surprise avec « Lush », synthèse à lui seul de « Dragon Attack », « Ogre Battle » et « Fat Bottomed Girls », tous issus de la discographie de la Reine. De même, il vous sera impossible de ne pas penser à « Tie Your Mother Down » à l’écoute de « The Reaction ». Le piano de « Almost » et « Let Me Down » fait respectivement penser à « Play The Game » et « Nevermore ».

Et la même question revient encore : quel intérêt y a-t-il à acquérir ce disque ? Le point développé ici va permettre de différencier Jetliner d’autres formations comme ACT ou The Darkness qui revendiquent haut et fort l’influence de Queen. Jetliner puise là où ne sont pas allé les groupes précités, c’est-à-dire à la racine. A l’inverse d’ACT et de The Darkness, c’est le Queen des débuts qui, visiblement, a traumatisé les commanditaires de ce, disons-le tout de go, très réussi plagiat. Les rythmiques, les harmonies (vocales et guitaristiques) et la production très typée vous replongent vraiment dans l’époque des années 1970, à tel point que même le mythique « Life On Mars ? » de David Bowie a subi un traitement sympathique afin de rentrer dans le « moule ». Vous pensiez avoir tout entendu ? Hé bien non. Ecoutez le titre éponyme « Space Station » qui fera penser à une très célèbre rhapsodie. Certes, les points précités pourraient en temps normal ne pas faire pencher la balance dans le bon sens. Or là, c’est l’exception qui confirme la règle. Toutefois, la prudence reste de mise car de telles similitudes peuvent provoquer soit l’indignation, soit la reconnaissance.

Après de multiples écoutes, on en arrive à penser que c’est peut-être cet album que Queen aurait dû sortir après The Game. Les fans de la Reine qui ont renié le groupe au début des années 1980 y trouveront sans aucun doute leur compte. Et paraîtrait-il que le groupe prend sa véritable dimension en concert. On espère donc les voir débarquer prochainement chez nous… À bon entendeur.

Dan Tordjman

site web : http://www.jetlinermusic.com

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