Steve Lukather

27/09/2005

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Par Dan Tordjman

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : STEVE LUKATHER

 

Lieu : Paris, Elysée Montmartre
Date : 1er juillet 2005
Photos : Dan Tordjman


C’est l’histoire de Toto… hum… non, celle de son guitariste, qui voulait se faire un petit plaisir en solitaire et tourner en Europe avec une bande de copains. Et puis, un jour, il a décidé de venir à Paris. Et comme il est super connu, c’est un Elysée Montmartre plein comme un œuf qui l’a accueilli pour un concert en totale décontraction et une très belle leçon d’interprétation.

Set-list : Dismemberment – Freedom – I’m Buzzed – Hero With A 1 000 Eyes – Classical Moment – Little Wing – Led Boots – Joy To The World – Brush With The Blues

On ne pensait pas que Steve Lukather reviendrait en solo dans notre belle capitale. Entre toutes ses obligations en studio et avec Toto, le guitariste tatoué doit avoir un agenda rempli à ras-bords. Luke, semblant prendre un malin plaisir à nous faire mentir, sillonne de fait l’Europe en compagnie de son nouveau groupe, pour une tournée récréation avant de finir le nouveau disque de Toto. Il n’était donc pas question d’espérer revoir la formation qui l’accompagnait en 1994 sur la tournée Candyman et qui comprenait entre autres Simon Phillips et le claviériste David Garfield. Si les musiciens qui l’entourent cette fois ne sont pas des plus renommés, ils n’ont pas à rougir de la comparaison avec leurs illustres prédécesseurs. Beaucoup ont ainsi découvert la frappe chirurgicale de Joey Heredia, le groove implacable d’Oscar Cartaya et les doigts de fée de Steve Weingart. A priori, peu de titres sont prévus ce soir, mais le mot d’ordre est « fun » et l’on s’attend à de longues magnifiques improvisations. C’est en jean, t-shirts et baskets, sourire aux lèvres, que le guitariste de Toto monte sur scène avec ses comparses pour un « Dismemberment  » qui donne le ton : un gros son et quatre gamins sur scène, époustouflants de virtuosité.

Bonsoir Paris ! Ça va ? Vous êtes chauds ? C’est par ces mots prononcés dans la langue de Molière que Luke entame sa fameuse reprise de «  Freedom » de Jimi Hendrix, avant de retomber dans une plage impro avec «  I’m Buzzed » avant une sublime version de « Hero With A 1 000 Eyes » (extrait de Candyman) reprise en chœur par le public. C’est après ce titre que Steve Weingart montre l’étendue de son talent, en reprenant rien moins que l’étude révolutionnaire de Frédéric Chopin. L’escapade classique en laisse plus d’un bouche bée.

Vint ensuite le moment fort du concert, où l’émotion fut vraiment à son comble : « Little Wing ». On sait Steve Lukather fan de Jimi Hendrix devant l’Eternel, mais force est de constater que sa version surpasse de loin l’original du maître. Longue de dix minutes, elle montre un Lukather dans un registre très lyrique, faisant chanter sa guitare avec grand art, bien loin de ce qu’avait pu faire Toto avec son album de reprises.

Un autre titre donne littéralement le tournis au public : « Led Boots », lorsque les musiciens enchaînent les soli les uns à la suite des autres. On ne sait plus où donner de la tête et on s’esbaudit devant tant de facilité. Le temps d’une bière et l’on revient sur scène pour « Joy To The World » où Luke souhaite bien en avance un joyeux Noël à l’assistance. Ce titre figurant sur Santa-Mental est à la base une collaboration entre Lukather et Nuno Bettencourt (ex-Extreme). De là à se prendre à espérer que le second rejoindra le premier sur scène, il n’y a qu’un pas, mais ce vœu ne sera hélas pas exaucé. Enfin y a-t-il plus belle manière que de finir sur un «  Brush With The Blues » endiablé dédié à Jeff Porcaro ? Assurément non, et c’est après une heure trente d’un concert passé aussi vite que l’éclair que les quatre gamins quittent la scène. Une soirée riche en émotions qui donne envie d’arriver vite en 2006, pour la prochaine tournée mondiale de Toto. Pour sur, nous y serons.

Dan Tordjman

site web : http://www.stevelukather.net

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