Zhorn - Z Comes First

Sorti le: 23/08/2005

Par Jean-Philippe Haas

Label: Generation Records

Site:

Zhorn est une entité bicéphale composé de Stefan Zoerner, ex-Lanfear, et d’Andy Horn, producteur entre autres de ce même groupe et multi-instrumentiste à ses heures perdues. Entre pop-rock moderne et hard-rock mélodique fortement influencé par les années quatre-vingt, le tout très parcimonieusement agrémenté d’un peu de néo-progressif, Zhorn est un cousin éloigné de Saga, Asia, A.C.T. voire de Savatage. Passé inaperçu lors de sa sortie en 2003, Z Comes First mérite pourtant que l’on s’y attarde au moins un bref instant.

Le penchant hard-rock FM du binôme allemand s’exprime certes le plus souvent mais les compositions sont dans l’ensemble d’une grande richesse et plutôt efficaces. « Man Of 1000 Words » en est un exemple représentatif : rythme entraînant, refrain imparable, et ce petit quelque chose qui donne un cachet particulier au morceau. La plupart des titres sont par ailleurs très différents les uns des autres et suffisamment courts pour ne pas ennuyer. Et lorsque nos deux compères se décident à composer quelque chose de plus proche des canons du rock progressif comme « The Fair Game », ils s’en sortent plutôt bien : introduction néo-progressive à souhait, montée en puissance métallisée, alternance et reprise de thèmes, etc. A noter le sympathique « A l’aube d’un soir (At The End of a Day) » interprété avec une chanteuse dans un duo anglais/français, qui clotûre l’album à la manière d’un Pendragon,.

Au rang des défauts majeurs, on trouve le chant, encombré d’un fort accent germanique sur certaines compositions bien que du point de vue purement vocal, Stefan Zoerner s’en sorte fort honorablement. Par ailleurs, l’album souffre par moments de sonorités eighties un peu défraîchies – c’est particulièrement flagrant sur « Of Swords and Kisses » – qui rendent les compositions incriminées difficiles à digérer sans grimace. Fort heureusement, une production plutôt moderne contribue la plupart du temps à faire passer la pilule. Dernier défaut et non des moindres : l’utilisation d’une boîte à rythme, de surcroît programmée avec un manque flagrant d’originalité.

On peut décemment hésiter à classer Z Comes First dans le rock ou hard-rock dit « progressif » malgré quelques tentatives dans ce sens et la variété des compositions. Zhorn a de toute évidence voulu proposer un album très accessible. Néanmoins, il fait preuve d’une richesse plutôt inhabituelle dans son registre et si quelques horripilantes tares lui collent à la peau, il affiche malgré tout une fraîcheur qu’il convient de saluer.