U.K. - In the Dead of Night

Sorti le: 09/06/2005

Par Djul

Label: E.G. Records

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UK est l’un des derniers groupes progressifs à être apparu dans les années soixante-dix, émanation de plusieurs grands de l’époque : Bill Bruford (batterie) et John Wetton (basse) sont en deuil de King Crimson et de Genesis, Eddie Jobson (claviers) a quitté Roxy Music et Allan Holdsworth (guitares) sort de l’expérience Gong.

Tout ce petit monde se retrouve donc pour former, le temps d’un disque, ce qui deviendra l’un des premiers albums de hard progressif. A ce stade, certains amateurs de UK risquent de défaillir, ce qui oblige à préciser cette prise de position : oui, de par le son de guitare saturé et le rythme souvent rapide des titres, ce disque peut être qualifié de hard, appellation qui, d’ailleurs, commence à faire son apparition à l’époque.

Le groupe se distingue par sa musique très technique, un aspect bien plus mis en avant chez UK que dans les groupes dont ses membres proviennent. Par ailleurs, on est ravi de retrouver le caractère de chaque protagoniste sur tous les titres : Bruford se répand avec son jeu de caisse claire en contretemps, Holdsworth régale avec ses solos si caractéristiques, mi-jazzy, mi-rock, et montre un nouvel aspect de son talent en rythmique où il suit les riffs de Jobson, particulièrement bavard aux claviers et aux violons. Quant à Wetton, sa voix plaintive et un peu éraillée ramène à l’époque de Red du Krimson, tandis que son jeu de basse est bien souligné. On retrouve d’ailleurs une partie de la tension et de l’ambiance de Red chez UK : voilà qui devrait en convaincre plus d’un d’y jeter une oreille.

Le talent déborde de ce disque, c’est indéniable. Mais il est vrai qu’en contrepartie, on sent bien le groupe tiraillé par les individualités qui le composent, entre un Holdsworth au rôle un peu bancal – il intervient surtout en solo, et parfois à des moments inattendus – et un Wetton qui cherche visiblement à composer des titres efficaces. Alors qu’ils composent beaucoup des titres du second album, Bruford et Holdsworth finissent d’ailleurs par quitter le navire, mais laisseront ce disque, hélas un peu oublié et difficile à trouver, à la postérité.