James LaBrie

06/06/2005

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Par Dan Tordjman

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Site du groupe :

CONCERT : JAMES LABRIE – EVERGREY

 

Lieu : Paris, Elysée Montmartre
Date : 1er mai 2005
Photos : Dan Tordjman


James LaBrie est en tournée. Non, pas Dream Theater mais bien James LaBrie ou si vous préférez Le James LaBrie’s Band. « The Voice Of Dream Theater » a donc sillonné l’Europe pour une petite escapade solo. Accompagné pour l’occasion des Vikings d’Evergrey, cette affiche a tenu toutes ses promesses. A tous ceux qui ont préféré voir des stars du metal se faire couvrir de trophées, nous leur proposons un résumé de cette soirée.

Set-list : Crucify – Alone – Oblivious – Venice Burning – Confronting The Devil – Slightly Out Of Reach- Memories (Marco Sfogli) – Undecided – Pretender – Falling – Drained – Lost – Listenning – Shores Of Avalon – Solo John Macaluso – Save Me – Freaks – A Simple Man – Rappel : Stranger – In Too Deep – Invisible

Et quelle surprise devant un Elysée Montmartre en configuration club… James LaBrie a beau être le chanteur du Théâtre Onirique, seules trois cents places furent vendues pour ce soir ! Car Monsieur Vestapatch a préféré voir Dani Filth recevoir un trophée ou les frères Cavannagh (Anathema) s’offrir une séance unplugged. Une cruelle désillusion, rendue plus grande encore par le départ de spectateurs après la prestation d’Evergrey.

Parlons-en justement d’Evergrey : en dépit de la maigre assistance, Tom Englund et ses complices ont donné une belle leçon de secousse de tête. Vu que les Suédois n’ont que quarante-cinq minutes pour fatiguer les esprits c’est l’option énervée qui est choisie et « Blinded » ouvre le concert. Le son est là, présent même si Rikard Zander et ses claviers sont légèrement en arrière. Les cinq hommes en noir se déchaînent, les classiques qui font mal s’enchaînent : « She Speaks To The Dead », « End Of Your Days », « I’m Sorry », « Mark Of The Triangle », « Recreation Day »… autant de tubes en puissance que les vikings balancent comme des boules de bowling en accumulant les strikes auprès du public. Mention speciale à Jonas Ekdahl, qui cogne sur un kit bien plus reduit qu’à l’accoutumée : pour des questions de logistique, Ekdahl et John Macaluso jouent sur le même instrument, et surtout à Henrik Danhage, croisé avant le concert affaibli par un virus contracté sur la tournée, et qui le contraint à ne pas chanter ce soir. Mais sur scène on a l’impression que Danhage a laissé son virus dans les loges tant il se démène comme un diable. Trois quarts d’heure et puis s’en vont c’est sur « The Masterplan » qu’Evergrey laisse la scène vacante. Pas le temps de se dire qu’on n’a pas eu droit à « Solitude Within » : le groupe est déjà parti pour un autre concert.

Il est assez inhabituel de voir dans le métro parisien des affiches « James LaBrie en concert ». Vu qu’Elements Of Persuasion est un album qui sort des sentiers battus tout en divisant les fans, le fait de voir le chanteur canadien en tête d’affiche demeure intéressant en dépit encore de la maigre assistance. Pour beaucoup ce concert sera l’occasion de découvrir de très bon musiciens : à la basse, Andy DeLuca (Aghora, ex-Symphony X), Marco « Cauet » Sfogli à la guitare, et surtout Matt Guillory, pour la première fois en concert à Paris. Rappelons que Matt est co-compositeur de tous les albums du chanteur. A la batterie, c’est également un vrai plaisir de revoir John Macaluso dans la capitale. Des les premières secondes de « Crucify » c’est un déluge sonore car heureuse surprise : le son est énorme.

Reste cependant l’inconnue  » LaBrie  » : ce dernier n’arrivant que rarement a convaincre en concert avec Dream Theater, qu’allait-il en advenir ce soir ? Force est d’avouer que tout l’auditoire a été bluffé car The Voice of… se place d’entrée au taquet et impeccable de bout en bout, comme sur « Alone » qui fait décoller le public.
Juste après « Oblivious » le chanteur annonce la couleur : Si vous vous attendez à ce qu’on joue des titres de Dream Theater ce soir, je suis au regret de vous dire : même pas en rêve les amis ! Tout le repertoire de Mullmuzzler et d’Elements Of Persuasion est interprété ce soir et curieusement, le Mullmuzzler 2 est le mieux mis en avant avec Elements. Notons un énorme « Pretender »qui fut sans doute le moment fort de la soirée.

Les regards sont souvent tournés vers Marco « Cauet » Sfogli pour une leçon de virtuosité : si la comparaison à John Petrucci est évidente, on découvre néanmoins un grand guitariste. Matt Guillory, aux fausses allures de Ron Thal avec son bonnet, demeure d’un calme olympien derrière ses claviers. Mais l’attraction de la soirée, hors La Voix, est sans doute John Macaluso. L’ex-batteur de Ark qui doit à Mike Portnoy sa place sur la tournée, n’est pas loin de voler la vedette avec un jeu spectaculaire qui atteint son sommet sur un solo de batterie laissant tout le monde pantois.
Pas question de laisser retomber l’ambiance, « Freaks » provoque encore des secousses. Le rappel, simple formalité, clôturera le concert comme il avait commencé : violent avec « Invisible », sur lequel le Canadien et sa troupe quittent la scène de l’Elysée Montmartre et une soirée riche en riffs. Beaucoup ont redécouvert un grand James LaBrie ce soir.

Dan Tordjman

site web : www.jameslabrie.com

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