Innerchaos - Different Stories

Sorti le: 15/03/2005

Par Dan Tordjman

Label: Brennus Music

Site:

Et si l’un des plus beaux bluffs de ce début d’année était signé Innerchaos ? Si Neopolis jetait les bases d’une identité musicale mélangeant groove et puissance avec des jolies envolées guitaristiques entre Satriani et Pantera le tout saupoudré de quelques touches de gothique, il y avait encore bien des choses à revoir. L’écoute de Different Stories pose l’évidence : un grand pas en avant a été fait par Bertrand Drécourt et son gang (NdRC : Dan reviendrait du Canada ?…).

Revenons à notre question : Pourquoi Different Stories serait-il un coup de bluff ? Peut-être parce qu’il ne s’agit pas d’un concept décliné dans ce disque mais de deux concepts. Il n’est déjà pas facile d’en assimiler un alors deux… et pourtant la sauce prend.

Après le titre fétiche du groupe “Into The Pit“ que la formation interprète régulièrement en concert, rentrons dans le vif du sujet : Le premier desdits concepts – “War“ – traite comme son nom l’indique de la guerre. Ce triste sujet d’actualité se trouve développé sur cinq titres. D’une sérieuse noirceur, il ferait bonne figure sur la bande son d’un film d’épouvante.
La série débute avec “Leaving Home“, un instrumental très bien senti, sur lequel la guitare est reine. Mais les autres instruments ne sont pas mis sur le banc des remplaçants : Les claviers se chargent de donner la chair de poule et la section rythmique martèle les esprits comme un pilon le bitume avant de laisser place à un magnifique moment de sensibilité : l’instrumental “Letter From Home“, dont les parties de piano et de guitare – remarquablement ciselées – laissent deviner un certain accent “painofsalvationesque“. Même traitement pour “Wings Of Death“, où violence côtoie douceur. Et la voix de Bertrand Drécourt se fond parfaitement dans ce décor sonore. D’ailleurs ses lignes de chant rappellent par moments Brian Molko de Placebo (NdD : pas taper, Bertrand, pas taper) notamment sur le premier interlude “Post“ qui, ô surprise est interprété dans la langue de Molière.

Second interlude avec “The Ratrace“ encore un instrumental où l’on retrouve Drécourt qui cherche à surfer avec l’Alien. Avant de repartir de plus belle sur le deuxième concept présenté sur Different Stories : (NdD : à ce moment, le nom de l’album est parfaitement justifié) “The Tale Of John Kastner“ où le morceau “Night Terrors“ fait office de lame à double tranchant. Ça commence avec une guitare thrash pour s’enchaîner avec un passage techno, un peu à la façon de Time Curve Symmetry avec “Calling The Wrong Name“. Clin d’œil ou culot ? Difficile à dire, soyez votre propre juge ! Il convient néanmoins de saluer la prise de risque d’Innerchaos qui gomme quelques erreurs de jeunesse faites avecNeopolis. Un seul point sombre à noter cependant : une production un peu brouillonne qui ne rend pas justice aux instruments, notamment à la basse. Ceci étant, il est probable que nous tenions ici l’un des premiers candidats aux Progressia Awards dans la catégorie du “Plus Joli Coup de Bluff de l’Année“. Qui va bien pouvoir rivaliser ?