Pink Floyd - More

Sorti le: 05/02/2005

Par Djul

Label: Virgin Records

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Après avoir sorti l’excellent A Saucerful of Secrets et enfoncé le clou avec le concert/studio/solo Ummagumma, Pink Floyd s’attelle à un genre en devenir : la composition de musique de film. Barbet Schroeder propose en effet aux Anglais d’écrire la bande originale de More, description des limites de la vie dans les communautés hippies de l’époque.

Mais, plutôt que d’assigner le groupe à une simple musique d’ambiance, le metteur en scène a la bonne idée de le laisser libre… mais avait-il seulement le choix ? De ce fait, Pink Floyd propose bien plus que l’accompagnement sonore d’images. C’est paradoxalement sur ce disque de commande que le Floyd commence enfin à fournir une musique totalement cohérente, et fait bloc pour mieux illuminer de tout son talent. Car More s’avère un véritable album de sa discographie qu’il serait une erreur d’oublier.

L’ensemble est assez sombre, malgré une variété étonnante, entre passages exotiques, ballades évanescentes et moments glauques. Sur cet album figurent notamment des classiques du répertoire du groupe, à commencer par le sauvage « The Nile Song ». Ici, la violence Ummagummienne est tempérée par un David Gilmour qui se lâche enfin tant à la voix qu’à la guitare, le groupe proposant un final sans concession.

Comment ne pas évoquer également les ballades qui parsèment le disque ? « Cymbaline » est un moment magique, avec son refrain pop et son riff de basse tout en rondeur et dont la version scène durait plus de dix minutes, le groupe rentrant parfois en backstage tout en continuant à jouer ! On peut noter également le doux « Green is the Colour », sur lequel les progrès de Gilmour au chant sont flagrants. Le reste du disque est hélas un peu moins inspiré : les titres sont soit plus insignifiants, tels « Party Sequence » ou le longuet « More Blues », soit cassent le rythme de More à l’image de « A Spanish Piece ».

Et de fait, il existe une bonne raison à cela : More alterne des pièces d’anthologie, qui ont en plus le mérite d’être concises et accessibles, et des passages superflus avant tout destinés à respecter la cohérence du film et illustrer les nombreuses scènes de « trip » filmées par Schroeder. Un seul morceau manque finalement à l’ensemble : on entend en effet « Seabirds », écrit par Waters, dans le long-métrage. Mais il n’apparaîtra jamais sur le disque.