Persona Non Grata - The Fine Art of Living

Sorti le: 20/12/2004

Par Djul

Label: Cyclops Records

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En 2002, Vulgar Unicorn, annonçait dans nos pages l’existence d’un successeur à l’excellent Jet Set Radio, beaucoup plus heavy. Fin 2004, le duo réapparaît dans un nouveau projet, mais après une écoute attentive, il semble bien que The Fine Art of Living soit en fait issu des sessions studio de ce fameux successeur. Pourquoi un autre projet alors? Parce que malgré la « patte » V.U., ces dix morceaux forment incontestablement un tout plus cohérent que Jet Set Radio.

Rappelons d’abord que ce duo est composé de Bruce Soord, désormais plus connu en tant que meneur de Pineapple Thief, et de Neil Randall dont le dernier projet en date, Schloss Adler, consistait à écrire une musique pour des jeux de survival horror. En quelques disques, Vulgar Unicorn s’est taillé une place à part en combinant des influences de manière inédite et une approche typiquement pop, ce qui ne l’empêchait pas de pondre des pavés de plus d’un quart d’heure. L’aboutissement de cette ébullition créative fut sans conteste Sleep With The Fishes, sorti en 1998 et aujourd’hui introuvable malgré les nombreuses demandes de rééditions.

Avec un tel passif, il y avait de quoi s’attendre à un « progressif sucré » et plein de clins d’œil et d’humour en glissant The Fine Art of Living dans le mange-disque. La surprise est grande et bonne : de gros riff dissonants rappellent que Randall est – aussi – un amateur de musiques méchantes. Cela se sent à de nombreuses reprises sur le disque, comme sur « The Only Person I Hate More Than You Is Me », première incursion Krimsonienne du duo. Néanmoins, et c’est une constante chez le groupe, les contrastes sont exploités à fond au sein d’un même titre, dont des couplets psychédéliques du meilleur effet.
Globalement plus rock et rentre-dedans que tout ce que le duo a proposé jusqu’à présent, l’album persiste ainsi à faire cohabiter des ambiances variées, même si le brassage des styles est moins prononcé ici : titres mélancoliques faisant la part belle au piano de Randall – « Lament for Mayer » – ou ritournelle quasi new wave avec « Parfait Amour », tube du disque avec sa mélodie crescendo.

A noter que, joint à cet album, un second disque propose les premières démos de Vulgar Unicorn, inédites en CD. Une occasion de découvrir les versions primitives des titres du premier album, Under The Umbrella , et des inédits dont seul « Kill Your Darlings », vraisemblablement tiré des sessions de Persona Non Grata, vaut vraiment le détour.

Voici donc un disque moins éclectique que les productions V.U., mais sur lequel les mélodies de Soord et les expérimentations de Randall restent immédiatement reconnaissables. Plus sombre et plus cohérent, il opère une synthèse réussie de quinze années de composition.