Pseu - Pseu (rééd.)

Sorti le: 09/10/2004

Par Aleksandr Lézy

Label: Musea

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Pseu est un groupe issu de la scène rock progressive bordelaise, appartenant à la famille musicale composée alors d’Uppsala, Sombre Reptile, Edelweiss, Aura, Minimum Vital et Xalph, et dans d’autres contrées, d’Art Zoyd, Zao, Weidorje, Univers Zero, Magma, etc. Pseu n’a sévi qu’entre 1979 et 1983, laissant pour seul témoignage des cassettes audio restaurées par magie et donnant à nouveau vie à sept morceaux sur disque compact.

Pris dans la tourmente d’un genre peu prolifique au début des eighties, Pseu n’a pas su s’imposer à l’époque. Pourtant, nul doute que cette formation aurait dû récolter les fruits de son labeur car leur musique ambitieuse ne manque nullement d’intérêt. Bien que de conception similaire à celles de Magma, grâce à des lignes de basse gonflées par exemple, les ambiances paraissent plus sombres, les parties guitares plus dissonantes et les développements moins longs même si trois morceaux dépassent les dix minutes. Les textes en français théâtral dans un esprit cynique rappellent ceux de Christian Descamps (Ange), alors que quelques onomatopées font office d’harmonies tandis que les claviers alternent phrasés répétitifs et mélodies captivantes.

Deux parties de ce disque sont à confronter. Les quatre premiers titres offrent à l’auditeur un son propre à cette musique, une particularité évidente au sein du mouvement progressif, des rythmiques innovantes pleines de dissonances et d’harmonies tourmentées à l’intérieur de morceaux relativement courts pour ce genre. Les trois derniers morceaux, beaucoup plus longs – ils durent à eux seuls plus d’une demie heure de musique – manquent paradoxalement de personnalité et rappellent étrangement un Magma en petite forme et un manque d’inspiration réel, même si le discours sonore propose des développements construits. Ils n’arrivent malheureusement pas à surprendre.

Testament d’un groupe méconnu, ce seul et unique album de Pseu alimentera les discothèques des fanatiques de zeuhl, qui oublieront aisément les ressemblances avec les enregistrements de « la lave en fusion ». Mention spéciale tout de même au travail de restauration des bandes redonnant qualité et fraîcheur à l’ensemble des compositions.