The Flower Kings - The Rainmaker

Sorti le: 01/10/2004

Par Djul

Label: InsideOut Music

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Volonté de battre le fer tant qu’il est encore chaud ou acharnement créatif, Roine Stolt continue à pondre un album par an, via le groupe qu’il a formé ou via Transatlantic. On est presque étonné de constater que ce n’est pas un double album ! Certes, on ne boudera pas son plaisir, mais cette cadence ne restreint-elle pas la maturité du groupe et la maturation des compositions ? C’est la question que l’on est amené à se poser à l’écoute de The Rainmaker. Pour commencer, il faut immédiatement signaler que ce disque se place au dessus de Space Revolver, que l’on pouvait trouver très patchwork et sans réelle unité.

Ici, le côté épique des Flower Kings est en exergue, Stolt mettant de côté son penchant le plus pop (une excellente chose) au profit du pompeux. Même les ballades, comme « Elaine », contiennent suffisamment d’émotion et de trouvailles – comme cette jam centrale basse / saxo étonnante – pour ne pas se transformer en comptine ennuyeuse. Tout ceci explique les trois gros pavés, assez semblables dans leur construction puisque bâtis autour d’un thème central, développé à l’infini, le meilleur résultat allant au morceau introductif, « Last Minute On Earth ».
Pour ce qui est de la partie lourde – parce qu’après tout, on a pu être d’abord un abruti de hardos avant de devenir un délicat progueux ! – le riff d’entrée sabbathien est trompeur car les climats sont plus émotionnels et calmes que violents, et ce malgré les efforts de Jaime Salazar, qui semble aimer la double grosse caisse. Bref, voilà une longue heure passée trop rapidement ! Roine s’est dépassé qualitativement, égale parfois les classiques épiques du groupe (comme sur Stardust We Are), et la richesse des titres, leur aspect plus introspectif offrent une perspective intéressante pour tout amateur du groupe.

On ne ressort cependant pas de cette écoute sans reproches. Connaissant la palette instrumentale des FK, on aurait espéré encore plus de matière et d’originalité. C’est d’ailleurs ce dernier point qui est le plus gênant, et fait revenir à la première question : The Flower Kings est-il encore capable de mûrir ou va-t-il en rester aux conceptions visiblement un peu trop arrêtées de Stolt ? Arriver à un tel niveau d’écriture et d’accomplissement est une chose. Mais le transcender en se remettant en question peut en être une autre pour Roine.