Vulgar Unicorn - Jet Set Radio

Sorti le: 25/09/2004

Par Djul

Label: Cyclops Records

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Ce binôme anglais propose son troisième album, après deux oeuvres remarquables mais fort peu remarquées. Bruce Soord, que l’on entend aussi dans Pineapple Thief, et Neil Randall ont de fait toujours incarné les moutons noirs d’une certaine frange conservatrice du progressif qui les considèrent comme de l’easy listening au format prog’. Pourtant aventureux avec des morceaux longs aux ruptures incessantes et des instrumentations variées, le duo commet aux yeux de certains le sacrilège le plus impardonnable : il construit des morceaux fondamentalement pop, avec des refrains qui ne lâchent plus et pire encore, au vrai potentiel commercial !

On se retrouve sans aucun point de repère entre « This Is Where It All Began », sorte de « Shine On Your Crazy Diamond » un peu groovy, alternant passages planants, acoustiques et pop, et « Scherzo in C minor », où pour plaire à Hitchcock, Elend aurait emprunté à Atom Heart Mother ses chœurs diaphanes. Le sentiment est réel de croire que l’on a écouté un seul et même groupe, à tort avec cette formation à géométrie variable : sur ce disque pas moins de trois chanteurs – on regrette sur ce point la disparition de l’excellent Tony Busby du casting – des saxophonistes, des trompettistes, des percussionnistes… !
Il faut dire que Vulgar Unicorn.a quelque peu raccourci son discours tout en travaillant ses morceaux pour rendre l’ensemble fluide et naturel. Le délai de livraison de l’album s’en trouvait donc naturellement maintes fois rallongé, après le (déjà) fabuleux Sleep With The Fishes et le le prometteur mais plus uniforme Under The Umbrella. Autre nouveauté : la place toujours plus grande offerte aux synthés et à l’électronique qui renforce l’aspect novateur de l’ensemble.

Le disque met, certes, du temps à décoller, les trois premiers morceaux étant assez down tempo, mais vous aurez droit au cours de ces soixante-et-une minutes de folie à des errances spatiales et instrumentales , à de la pop symphonique superbement arrangée, des guitares plombées et trafiquées et à un final retentissant à la limite de la new wave. Notons au passage que les titres des morceaux ne sont pas en reste, preuve qu’outre le fait d’être des valeurs ignorées, nos deux amis ne restent pas sérieux longtemps comme le prouve la biographie présente sur leur site internet : encore un motif de dénigrement des gardiens d’un certain culte prog’désuet !