Nightwish - Once

Sorti le: 06/05/2004

Par Julien Weyer

Label: M10

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L’année dernière, nous nous demandions si Nightwish ferait encore l’objet d’une chronique dans ces pages tant le Century Child de 2002 ne dépassait guère les frontières convenues du heavy-metal mélodique. A la première écoute, Once ne change pas véritablement la donne, mais… ces cordes, ces ambiances, voire deux morceaux qui avoisinent la dizaine de minutes donnent à réfléchir ! Et que lit-on sur la fiche promo de l’album ? Nightwish verserait désormais dans le symphonic metal, et s’est adjoint les services du London Session (non pas « Symphony », il y a des limites…) Orchestra, celui-là même qui a participé à la B.O. du troisième volet du Seigneur des Anneaux.

Pour exprimer la grandiloquence, les anglophones utilisent un adjectif qui se passerait presque de traduction : bombastic. De fait, le premier titre a vite fait d’exploser aux oreilles et pose une bonne partie du décor à venir : des riffs presque thrash, une rythmique lourde, des chœurs à la Carmina Burana, cordes et cuivres à l’unisson, quelques touches roots, le cliché à la Rhapsody n’est pas loin. Les réfractaires se verraient renforcés dans leurs convictions, sourire narquois aux lèvres dès la première minute, mais les amateurs, eux, risquent d’être séduits, une fois de plus !
L’orchestre et les arrangements restent présents sur la plupart des titres, faisant office de sixième instrument, et l’influence de la musique de film se fait nettement sentir : les différentes ambiances évoquent nettement les récits d’heroic fantasy. C’est la clé de la réussite sur ce disque, qui développe ainsi des ambiances très variées non seulement d’un titre à l’autre mais aussi au sein d’un même morceau. Il ne faut cependant pas s’attendre à une grande subtilité car plus que jamais, Nightwish cherche à susciter l’empathie et n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Le chant de Tarja, moins lyrique mais nullement amoindri, reste l’un des principaux atouts du groupe. Elle partage le micro avec Marco Hietala, un peu plus souvent que sur Century Child, et les hurlements du bassiste sont cette fois mieux intégrés aux compositions (« Wish I had… »), créant un effet de contraste assez vivifiant entre les deux voix.

Même si aucun titre ne semble surpasser les sommets du groupe (« Dead Boy’s Poem », « Sleeping Sun »…), la variété de Once tant sur la forme que sur le fond, donne à cet album de bonnes chances de figurer en tête de liste dans les préférences des fans, et peut-être d’élargir encore le public du groupe. Sans se réinventer, Nightwish enrichit son style pour maintenir l’intérêt des « métalleux/ses » fleur bleue. Pourquoi demander plus ?