Kalo - Spiral Dream

Sorti le: 05/04/2004

Par Aleksandr Lézy

Label: Musea

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La scène progressive japonaise reste féconde, et Kalo, qui propose avec Spiral Dream son premier album, en apporte une nouvelle preuve. D’ordinaire, les groupes de ce courant proposent peu de nouveauté mais font preuve d’une indéniable qualité. Reste donc à savoir si Kalo se montre fidèle à ces principes.

Ces Japonais développent un progressif symphonique majestueux, tout à la fois romantique et énergique, principalement instrumental et conduit par une guitare pleine d’envolées lyriques. Les atmosphères très spatiales ouvrent les portes d’un univers féerique, développant des mélodies simples mais assez faciles à retenir, et fait d’une musique calme et douce permettant à l’auditeur de s’évader dans des contrées proches de celles de Kitaro, Vangelis ou même Mike Oldfield.
On pourrait penser, en jetant une oreille distraite sur ce disque, que la guitare en constitue l’élément principal, dont les soli sont magnifiques. Cela serait sans compter les claviers omniprésents – un peu trop ? – tissant des nappes et mélodies souvent proches elles aussi du solo. Le comble vient de ce que Masahiro Uemura, le guitariste, est également auteur et exécutant des parties de clavier et des programmations, ce qui permet de se demander si l’équilibre entre tous ces éléments n’est pas habilement calculé.
Par opposition, la basse, parfois étonnante de dextérité, a un son tellement synthétique que l’on peut par moments s’interroger sur la réalité de l’instrument, sans parler de la batterie… Quant à la voix féminine de Miori Naritomi, on l’entend trop peu pour avoir le temps de l’apprécier. Chantant sur seulement trois titres, elle ne laisse qu’une impression certes agréable, mais en demi-teinte, de déjà entendu et d’approximation.
Malgré ces importants écueils, l’ensemble tient tout de même la route avec un enchaînement de beaux thèmes ponctués par des soli de guitares et de synthés. La production, très respectable, laisse cependant des doutes sur la présence physique de certains instruments lors de l’enregistrement, sans doute remplacés par des échantillons.

Kalo enfante donc d’un premier disque linéaire avec, pour seule ligne conductrice, une ambiance planante, évoluant quelque part dans les sphères intergalactiques.Spiral Dream n’ouvre pas la voie à de nouveaux mondes étranges du progressif, mais l’ensemble est bien mené et peut être plaisant.