Final Conflict - Redress the Balance

Sorti le: 19/03/2004

Par Julien Van Espen

Label: Gaïa records

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Formé en 1985 en Angleterre, Final Conflict se veut être le défenseur d’un néo-progressif fidèle à la tradition. Après la sortie de deux albums sur cassette, (Channel 8 en 1987 et The Time Has Arrived deux ans plus tard) pour le compte de son propre label, Future Records, la formation décide de franchir un cap en signant avec Gaia, qui leur offre une distribution européenne. Précédé d’une bonne réputation due à la qualité de ses concerts, le groupe enregistre Redress The Balance en 1991.

En tant que premier album distribué à grande échelle, il lui incombe de faire découvrir au monde (plus exactement à l’Europe) la musique de Final Conflict, un néo-progressif dans la droite lignée de Marillion. Le groupe semble d’ailleurs être resté bloqué sur l’année 1985 : il respecte certes à merveille les grandes règles néo-progressives, mais il se limite beaucoup trop aux clichés du style, tant du côté de la composition, que de la production ou de l’interprétation. Les morceaux reprennent des recettes mille fois utilisées et si les mélodies sont accrocheuses et faciles à retenir, elles sont malheureusement des plus banales.
La production de ce disque rappelle immanquablement les années quatre-vingt, qu’il s’agisse du son des guitares ou celui des claviers, véritables images d’Epinal de cette époque. Le son de batterie n’offre que peu de dynamique à l’ensemble et manque cruellement de pêche, tout comme le jeu de Darren Bland qui donne l’impression de ne pas varier tout au long de l’album. Heureusement, la basse, parfaitement audible, réserve de bonnes surprises et groove tout au long de Redress the Balance. On retiendra particulièrement l’introduction de « Outside In », du meilleur goût, ainsi que la bonne interaction entre Andy Lawton et Brian Donkin, les deux chanteurs-guitaristes de la troupe. Même si l’un fait immanquablement penser à Peter Gabriel et l’autre à Fish, leurs voix, assez monocordes au demeurant, se complètent plutôt bien et apportent un plus à l’ensemble. Les parties de guitares, bien que peu originales, s’entremêlent parfois avec bonheur dans des harmonisations bien trouvées.
Enfin, certains passages « tarte à la crème » sont regrettables, comme ce riff « galopant » digne d’un Iron Maiden, qui débarque tel un cheveu sur la soupe dans le pourtant très réussi « Rebellion », probablement le morceau le plus abouti et développé de l’album.

Bien ancré dans les années quatre-vingt, ce Redress the Balance, témoigne d’une époque riche en belles mélodies mais n’intéressera probablement que les inconditionnels absolus du néo-progressif, du fait d’un cruel manque d’originalité.