Witsend - Cosmos and Chaos (Remast.)

Sorti le: 04/02/2004

Par Dan Tordjman

Label: Syzygy Music Enterprises

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Signalons d’emblée qu’il ne s’agit pas ici d’un nouvel album du défunt Witsend : sortie initialement en 1993, cette version remastered 2004 a pour principal but de réparer une erreur de pressage qui présentait les titres dans le désordre. Techniquement, Cosmos and Chaos représente le seul legs passé de la formation connue aujourd’hui sous le nom de Syzygy, qui sortit un album dix ans plus tard et dont les musiciens sont exactement les mêmes : Carl Baldassarre aux guitares, mandoline et chant, Sam Giunta aux claviers et Paul Mihacevich à la batterie et percussion. La découverte d’un autre groupe du même nom a motivé ce changement d’appellation.

Articulée autour d’un trio guitare–claviers–batterie, on pourrait penser que cette formation américaine est un descendant direct d’ELP. Que nenni. Mais c’est néanmoins dans des “vieux pots“ comme Rush, Yes, Kansas ou Genesis qu’il faudra puiser pour tenter de décrire cette bonne soupe. En grande partie instrumental, l’album débute avec “Voyager“, dont les parties de guitare rappelle Kerry Livgren, par leur aspect “euphorique“. Cette entrée en matière plutôt réussie est suivie du seul le titre chanté, “Circadian Rhythm“, où les réminiscences de Genesis (cf. les parties de guitares acoustiques) ou de Yes – impossible de ne pas penser à “Cans & Brahms“ à l’écoute de “Poetry In B Minor” – sont très présentes. Saluons d’ailleurs ici le travail effectué sur les arrangements : aucun instrument n’empiète sur l’autre, le tout au service d’une véritable cohésion.

Les musiciens de Wistend ont mûrement écrit un album mettant en avant le très bon niveau des protagonistes, comme en témoignent des compositions alambiquées et percutantes, comme “Mount Ethereal“, “Closure“ et “Strange Loop II“. Les riffs sont très efficaces, sans pour autant mettre la mélodie en retrait, les titres sont bien construits et recèlent des mélodies délicieusement ciselées. Un vrai travail d’orfèvre, donc, que l’on doit de découvrir et qui fait de Cosmos To Chaos un disque intéressant, que les curieux au nez creux auront à cœur d’acquérir.