Eden Rose - On the Way to Eden

Sorti le: 20/11/2003

Par Djul

Label: Musea

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Muséa continue d’entretenir la « mémoire collective » de la grande famille du progressif avec ses rééditions. Ressorti du tréfonds des âges, et plus exactement de l’année 1970, Eden Rose est en fait le prédécesseur d’un groupe français parmi les plus « connus » de la scène progressive de l’époque, Sandrose, qui n’a sorti qu’un album, éponyme et culte (l’une des meilleurs ventes de Muséa, soit dit en passant) sur lequel se distinguait notamment la chanteuse Rose (tant pour sa jolie voix et que pour son accent… prononcé !), le reste du groupe délivrant une musique psychédélique mais toujours efficace. Il y eut donc auparavant l’éphémère Eden Rose qui nous occupe aujourd’hui.

Composé par un trio de jeunes musiciens français rejoint par Jean-Pierre Alarcen (guitariste leader de Sandrose, dont le rôle est plus effacé ici) et enregistré à Paris dans une précipitation telle que le groupe ne sait pas qui a mixé l’album, On the Way to Eden peut être considéré comme un disque de « pré-progressif », au sens où l’ambition musicale de cette musique instrumentale est évidente, mais les influences sont sans conteste à rechercher du côté des années soixante. On pense tour à tour à The Grateful Dead, Janis Joplin ou The Jimi Hendrix Experience, plutôt qu’à King Crimson, Yes ou VDGG, qui en sont, il est vrai, à leurs débuts. Sur ce disque, c’est Henri Garella qui se taille la part du lion et les amateurs d’orgue Hammond en auront pour leur argent : il ne s’arrête jamais ! Jean Pierre Alarcen est toujours aussi agréable à entendre, en vrai guitariste rock qu’il est, avec des solos classiques mais efficaces. Les trois premières compositions sont les plus marquantes de l’album, « On the Way to Eden » en tête avec son ambiance psychédélique et ses jolies harmonies surannées (Air peut s’en retourner dans ses pénates !). « Faster and Faster », instrumental – comme tous les titres d’ailleurs – endiablé, porte bien son nom, et « Sad Dream » rappelle les débuts de Gary Moore, avec un petit clin d’œil – involontaire ? – à un titre des Rubettes ! Le reste de On the Way to Eden est dans la même veine, et évidemment, le charme anachronique de l’album s’estompe un peu.

Quelques mois plus tard seulement, Sandrose permettait à ces musiciens d’entrer de plain-pied dans la décennie en cours. Au final, cet album n’intéressera donc que les puristes du genre « pré-progressif », les plus curieux et les fans de Sandrose en mal d’envolées romantiques et planantes pour leurs soirées « encens et patchouli », et ça n’est déjà pas mal !