Etcetera - Tales of Ardour and Deceit

Sorti le: 19/11/2003

Par Djul

Label: Musea

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Etcetera est un duo d’origine danoise emmené par Franck Carvalho, multi-instrumentiste qui ne laisse à son acolyte Johnnie McLoy que la batterie, et aux invités le chant ou quelques parties instrumentales. Tales of Ardour and Deceit est le second album de cette formation dont, avouons-le, nous ne connaissions pas l’existence jusqu’alors, et qui se revendique d’une influence années soixante-dix.

Il est bien difficile de se faire une idée de ce que vaut Etcetera, du fait de l’hétérogénéité, notamment qualitative, des titres enregistrés. Commençons donc par les louanges, avec en première ligne « The Song of the Marsh Stig », en introduction du disque. Tout au long de ces seize minutes, l’amateur de progressif scandinave et de références plus anciennes se régalera : aidé par Michael Munch-Hansen au chant, dans un registre proche de Jan-Erik Liljeström (Anekdoten), le duo délivre une musique épique à la King Crimson, non sans quelques rappels de Genesis (break central guitares/claviers), avec un son puissant et une énergie communicative. Après cette entrée en matière surprenante dans le meilleur sens du terme, le groupe calme le jeu avec un titre paisible, articulé autour d’une voix et d’un orgue Hammond, toujours assez proche de l’école moderne suédoise. Quant à « The Exit », son atmosphère sombre s’inscrit également dans ce mouvement.

Hélas au-delà de ces trois excellents titres, Etcetera change son fusil d’épaule et devient une sorte de Yes-bis, moins pertinent. Si « The Lady of Castella » est une composition élégante qui se transforme en titre à la Yes, avec un jeu de guitare à la Steve Howe, le mixage approximatif entre moog et guitares saturées plombe malheureusement le tout. « Kentish Suite », avec ses arpèges claviers/guitares fait sans aucun doute référence à Yes, mais l’exercice de style est ici moins réussi car laissant une certaine part aux clichés, même si la partie centrale mélangeant moog et saxophones sauve le titre. « The Ghost of Yang Part 1 » va même jusqu’à emprunter le son si particulier de Squire, et s’avère être, outre un autre long titre, celui qui exploite le mieux la référence aux auteurs de Fragile.

Tales of Ardour and Deceit pèche donc par son approche trop dichotomique et académique. Balançant constamment entre deux références, Yes et King Crimson, mais s’en sortant nettement mieux lorsqu’il s’approprie la musique du dernier, il ne parvient pas à convaincre sur la longueur malgré certaines qualités réelles.