Opus Est - Opus 1

Sorti le: 18/11/2003

Par Pierre Graffin

Label: Musea

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Opus Est est un groupe suédois, qui naquit en 1978 pour disparaître en 1983 du fait de son manque de succès. Opus 1, initialement paru l’année de la mort du groupe, est aujourd’hui réédité par Musea dans une version agrémentée de trois titres bonus.

Cet album s’inscrit complètement dans la vague néo progressif, et donc caractérisé par un son très synthétique et dominé par des claviers et une batterie assez proéminente. Néanmoins, si la voix de Hâkan Nilsson évoque vaguement celle de Peter Hammill, de feu Van Der Graaf Generator, la comparaison s’arrête là : cet album est plombé de bout en bout par un manque d’inspiration flagrant.
Même si l’on fait abstraction d’une production datée et de sonorités qui auraient volontiers trouvé leur place sur les premiers Marillion, I.Q. ou même Yes époque 90125 (les claviers de « The Bonfire »), Opus 1 s’engouffre dans tous les clichés du genre : une section rythmique outrancière, des textes pompeux et un ensemble déstructuré où les claviers tentent vainement de dissimuler l’indigence des mélodies, même quand ils s’emploient à un pillage en règle de Supertramp (« Miss Gee »).

Certes, les musiciens ne sont pas foncièrement mauvais techniquement parlant et le travail de Kent Olofsson, bassiste et guitariste, est même remarquable sur les titres où il est le plus sollicité (« Times » notamment). L’homme réussira d’ailleurs par la suite une carrière brillante dans la musique contemporaine, musique de chambre et électronique. Mais dans l’ensemble, la monotonie des compositions empêche un quelconque des onze titres de se détacher du lot, tous finissant par s’engluer dans une soupe aussi insipide qu’indigeste. Bref, même replacé dans son contexte, on peut s’interroger sur l’utilité de sa réédition.