– Voyage en Suède

FOCUS : VOYAGE EN SUEDE, AOÛT 2003

 

Lieu : Malmö et Göteborg, P60
Date : 15-26 août
Photos : Dan Tordjman

Certains vous diront qu’il faut être fou pour aller en Suède en plein été. Pas si sûr, surtout lorsque cela nous permet d’échapper à la canicule qui a touché la France récemment. De plus, être invité par un membre de ACT et avoir rendez-vous à Göteborg avec Mattias Eklundh (Freak Kitchen), le tout ponctué par une répétition d’Andromeda, ne se refuse pas ! C’est avec quelques pull-overs dans les valises que nous décollons, pour dix jours en Suède en compagnie de Thomas Lejon, le batteur d’ACT et d’Andromeda, principal maître de cérémonie pendant ce périple. Action !

Ce voyage en Suède, dont l’idée remonte au mois d’avril, est né d’une discussion téléphonique avec Thomas Lejon le jour de son anniversaire : pourquoi ne pas passer quelques jours chez lui, début août 2003, pour une escapade à Göteborg ? Il s’agit tout de même de LA ville metal en Suède d’ou sont issus Evergrey, In Flames, Soilwork, et tant d’autres…

15 août 2003 : Malmö n’étant pas accessible directement, il faut prendre l’avion à Copenhague, puis un train qui rejoint la Suède. A l’arrivée à seize heures, gare centrale, Thomas Lejon est là avec son amie Ylva. Première constatation, climatique : on est loin des quarante degrés atteints en France ! Après avoir trinqué à notre arrivée, nous nous préparons à sortir : par un heureux hasard, ce jour marque aussi l’ouverture du festival annuel de Malmö ! En Suède, tout est propice à la fête et l’on ne compte plus les Kraftsisvka, fêtes où l’alcool coule à flots, accompagnant les écrevisses. C’est également l’occasion d’un grand nombre de concerts gratuits !

Le lendemain matin, après un premier petit-déjeuner suédois (mais où diable sont les Krisprolls ???), Thomas nous emmène chez… Ikea pour une visite du magasin culte suédois (NdRC : Lasciate ogni speranza, voi che’ntrate). Puis visite la ville, au son de quelques concerts de jazz bien sympathiques, alors que vient la première surprise du séjour : Thomas a organisé un rendez-vous avec ses acolytes de ACT. C’est en début de soirée, dans un café de la ville, que nous retrouvons avec plaisir Jerry Sahlin, Ola Andersson et Peter Asp. Seul Herman Saming manque à l’appel, mais il a la plus belle des excuses : il vient de se marier et les deux tourtereaux sont en voyage de noces.

19 août 2003 : Retour à la gare : le train part pour Göteborg, une ville qui donna naissance à nombre de groupes de metal, le foyer actuel du genre en Suède. Les trottoirs et bars grouillent de gosses au T-shirt estampillé Iron Maiden ou d’autres. Nous posons nos valises à l’hôtel devant lequel arrive ensuite, dans une camionnette digne de Scoubidou, le déjanté Mattias Eklundh. Nous nous rendons dans un bar de la ville et Mattias fait alors part de ses nouveaux apprentissages en français : “Je suis un pignouf“ (NdRC : Omnia vincit labor improbus !). Et Mattias d’enchaîner avec les deux images de veille ornant l’écran de son téléphone portable : Frank Zappa (on connaît l’admiration d’Eklundh pour le Grand Wazoo) et Ken Kercheval, le fameux Cliff Barnes de Dallas : “Cliff Barnes est LE parfait serial loser, les cheveux grisonnants, déprimant sans cesse, noyant ses chagrins dans l’alcool, etc… J’adore ce mec !“. Hélas le temps est compté. Rendez-vous est pris pour dans trois semaines, à la Raismesfest.

21 août 2003 : De retour à Malmö après deux jours pluvieux mais néanmoins agréables à Göteborg, répétition d’Andromeda. Le groupe est au grand complet et travaille d’arrache-pied son répertoire avec leur tout nouveau bassiste, Fabian Gustavsson. Se succèdent dont “The Words Unspoken“, “Reaching Deep Within“, “Mirages“ et une version très réussie de “II=I“ sur laquelle David Fremberg est impressionant de puissance, tandis que Johan Reinholdz déroule ses solos avec facilité. Après la répétition, la soirée s’organise chez David, à coup de bières et de fous rires. David s’avère être le plus grand fan du monde de Kiss : il possède au moins 200 disques en rapport avec le groupe, que ce soient des bootlegs, des versions démos ou remixées, mais aussi les comic-books et des photos dédicacées de Peter Criss et d’Ace Frehley accrochées au mur. Le reste de sa discothèque est d’ailleurs tout aussi impressionnant : un bon millier de CD et peut-être 500 vinyles.

David nous montre une vidéo ou il évolue dans son milieu « professionnel » : la chanson. Il est effectivement chanteur-guitariste dans un groupe de reprises pop-rock, sur un bateau qui effectue des aller-retours entre la Suède et la Finlande huit jours par mois, ce qui lui laisse beaucoup de temps libre. L’homme se débrouille de fait très bien à la guitare, en plus de ses qualités de chanteur. La soirée continue avec un fonds sonore mélangeant Kiss, Judas Priest, Iron Maiden et les interventions de Johan Reinholdz, imbibé comme une éponge, qui termine assis par terre après avoir cassé une chaise, ce qui lui vaut un nouveau sobriquet, jusque-là attribué à David, « Lodis », clochard en Suédois, et qui, vu les circonstances lui sied à merveille !

23 août 2003 : Au programme du jour, ACT en répétition ! Herman a un imprévu de dernière minute et est absent, mais la séance est maintenue : “Waltz With Mother Nature“, “The Wandering“, “Wake Up“ et découverte d’un nouveau titre, “Hippest Flop“. C’est alors que Jerry nous demande de… chanter ! C’est donc tout fier que Dan Tordjman fut, l’espace de deux titres – “Abandoned World“ et “Mr Landlord“ – et pour la cause de Progressia et du public progressif français, le chanteur d’ACT. Mais les musiciens travaillent aussi, et mettent en place et en direct une nouvelle composition sous les directives de Jerry. Le titre est particulièrement efficace, et la mélodie se retient terriblement aisément.

A la fin de la répétition, nouvelle soirée avec Peter, Thomas et Jerry chez… Tomas Erlandsson, l’ancien batteur d’ACT, pour passer quelques heures et quelques bières. Le maître de maison est un adorable fou furieux chaleureusement, ainsi que sa compagne dont les heureux possesseurs de Last Epic connaissent la voix puisqu’elle répond à Herman Saming sur la deuxième partie de « The Effect ».
Le bougre a lui aussi une sacrée collection de CD, moins impressionnante que celle de David Fremberg mais bien plus riche en matériel inédit puisqu’il dispose d’enregistrements publics d’ACT datant de l’époque où Jens Appelgren était encore dans le groupe. La discussion porte sur les groupes des années 80, et plus particulièrement sur Dead Or Alive (« You spin me right round, baby right round like a record baby »), Dr and The Medics ou Nik Kershaw… Un grand moment ! Tomas E. met la France à l’honneur en débouchant une bouteille de Château-Neuf-Du-Pape, qui lui fut offerte pour son diplôme ! Jerry fait également part en privé du nouveau matériel – prometteur – qu’il a composé, et la fête s’achève vers quatre heures du matin.

25 août 2003 : Journée dédiée au shopping et au tourisme, avant un rapide rendez-vous avec Herman, le temps d’échanger sur la dernière tournée et de parler de l’opération ACT menée par Progressia, en partenariat avec le label Atenzia.

26 août 2003 : En fin d’après-midi, retour vers la gare de Malmö avec Thomas et Ylva, pour prendre le train de Copenhague. Après ces deux semaines un peu plus près du cercle polaire, une première réflexion s’impose : malgré une réputation qui veut que les gens du Nord soient assez à l’image de leur climat, la preuve est faite que dans ce pays du froid, les gens ont le cœur chaud.

Progressia remercie chaleureusement Thomas Lejon pour son assistance et sa disponibilité au cours de ces quelques jours.

Dan Tordjman

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