Opeth

30/10/2003

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Par Fanny Layani

Photos:

Site du groupe :

LIVE REPORT : OPETH

 

Artiste : Opeth
Lieu : Paris / Café de la Danse
Date : 27 septembre 2003
Photos :
www.opeth.com
(la qualité de nos photos du concert était insuffisante pour une publication)

Set-list : L’intégralité de Damnation – To bid you farewell – Drapery Falls (1er couplet, à la demande du public) – Face of Melinda – Benighted – Soldier Of Fortune – Harvest.

Le 27 septembre 2003, Opeth donnait à Paris un concert annoncé comme « acoustique ». Ce ne fut pas vraiment le cas, mais vous auriez tout de même pu y emmener votre grand-mère ! La prochaine fois, pensez-y : l’occasion ne se refuse pas d’entendre et de vivre en direct un groupe de progressive-death-metal d’une telle qualité, toujours obscur mais sur un mode plus apaisant qu’inquiétant.

Avant même de commencer, ce concert était l’occasion de tordre le cou – on ne s’en lasse pas – à certaines idées reçues toujours tenaces hors des cercles avertis. Alors qu’Opeth se consacre à un genre musical des plus marginaux, tous les billets étaient vendus bien avant le jour j, et ce, quasiment sans la moindre promotion pour un concert annoncé moins de quatre semaines auparavant. Ainsi un groupe de death-metal (horreur !) peut facilement remplir une salle de 500 personnes à Paris, alors même que le show proposé à des âmes perdues par ces suppôts de Satan est censé être intégralement acoustique ! La participation de The Old Dead Tree, initialement prévu en première partie, a d’ailleurs été annulée une dizaine de jours auparavant, suite à une décision du Café de la Danse de ne plus héberger de concerts de metal !

C’est dans une ambiance chaleureuse et avec « Windowpane » qu’Opeth ouvre le concert. Surprise : le son est amplifié et les guitares électriques ! Heureusement pour les responsables de la salle et pour nos oreilles, le volume est mesuré et la qualité satisfaisante. Nous avons droit en fait à l’intégralité de Damnation, dans l’ordre de l’album.
Grâce à une mise en place impeccable, les musiciens confirment nos impressions : l’écoute de chaque composition est vraiment agréable, malgré la mélancolie qui s’en dégage. Ajoutez à cela un éclairage plutôt intimiste et vous obtenez un public de metalleux et metalleuses calme et attentif, en phase avec l’émotion musicale hormis quelques hurleurs pseudo-comiques en mal de reconnaissance (on pardonnera quand même un peu à ceux qui ont fait le voyage depuis Aurillac !). Dans ces conditions, les membres du groupe ne s’épanchent guère mais l’humeur est bonne, surtout celle de Michael Ackerfeld qui blague avec ses compères comme avec son auditoire. Au détour d’une réponse à une provocation « humoristique », on apprend qu’il a vu Baise-moi mais peu apprécié (« bad movie ») : pas assez hard, peut-être ? Plus sérieusement et comme de nombreux autres artistes suédois, Opeth dédie un titre de son concert – « Hope Leaves » – à la ministre Anna Lindh, assassinée récemment.

Les grands classiques mélodiques du groupe, joués plutôt à la fin du concert, prennent paradoxalement une autre dimension dans une interprétation plus sobre. Sans l’ombre d’un doute, ces morceaux sont des valeurs sûres, qui ne démentent pas leur réputation. Une reprise un peu sirupeuse et pas particulièrement audacieuse de « Soldier of Fortune » du Purple époque Coverdale, bien qu’à première vue incongrue, passe cependant assez bien. Outre les “Windowpane” et “Death Whispered a Lullaby” de Damnation, « To Bid You Farewell” et “Harvest”, (le Roi des Aulnes d’Opeth) ont été autant de moments forts qui ont ravi un public de toutes façons entièrement acquis à la cause du groupe. En faisant montre à la fois de simplicité et d’une grande polyvalence, Opeth souligne que, décidément, certains death-metalleux-blousons-noirs gagnent à être connus !

Fanny Layani et Julien Weyer

site web : http://www.opeth.com

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