Peter Gabriel

01/06/2003

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Par Djul

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L’émouvant et paisible « Mercy Street » est débuté a capella par tous les membres du groupe, rejoints par un flûtiste, avant que Mélanie ne monte dans une barque posée sur la circonférence de la « Ground Stage » pour
« naviguer » le long de celle-ci, les éclairages formant des « vagues ». La lune se transforme alors en une énorme boule de plastique semi-transparente et le single « Digging in the Dirt » débute, interprété de manière épileptique et sauvage.

« Growing Up » est l’occasion pour Peter Gabriel de pénétrer dans cette boule qui descend et d’époustoufler à nouveau le public en arrivant à longer la scène et à bondir en tous sens en la maniant de l’intérieur. Après une course poursuite avec Rhodes, la sphère rejoint son réceptacle central et signe la fin de l’aspect
« show » du concert, et « Animal Nation », en hommage aux singes bonobo, constitue le plus dispensable morceau de la set-list, malgré son refrain accrocheur.

Lors de la présentation du groupe, Peter y va de sa petite blague graveleuse pour les garçons, applaudis comme il se doit, surtout Levin. Pour conclure la première partie du concert, le groupe joue le classique « Solsburry Hill », dans une version moins orchestrale et plus électrique, plus rapide aussi, tandis que le Gab’ enfourche un vélo pour chanter le titre.

Le public annonce l’inévitable « Sledgehammer », où Peter revêt son « habit de lumières », fait d’ampoules, pour se donner en spectacle devant un Bercy en délire, rappelant que le chanteur reste un artiste grand public, lequel évite cependant de doubler trop facilement la mise en ne jouant pas « Steam ».

Comme pour se légitimer, Peter Gabriel enchaîne sur le morceau le plus progressif de Up, « Signal To Noise », où une colonne de tissu part du centre vers le haut de la scène, telle une pile électrique, dans laquelle se cache le batteur. Tony Levin prend le violoncelle pour une version moins brutale que sur Up, la voix de Nusrat Fateh Ali Khan étant samplée. Le morceau monte en puissance, tandis que paradoxalement chaque musicien quitte la scène au fur et à mesure par deux trappes. Un grand moment !

Pour le premier rappel, Gabriel introduit un nouvel invité, et non des moindres, puisqu’il s’agit de Youssou N’Dour, pour – on s’en doutait – interpréter « In Your Eyes », aidé par la chanteuse Sevarah. Youssou nous régale avec sa voix inimitable et harangue Bercy. En second rappel, le groupe propose un « Talk To Me » plein d’emphase et sans fioritures scéniques. Gabriel finit seul, comme il avait commencé, au piano pour un poignant hommage à son père,
« Father and Son ».

Que dire de ce « concert », tant il n’existe aujourd’hui aucun équivalent à ces méga shows comme il y en avait dans les années 80 ? C’est l’extrême sophistication et les paraboles que constituent toutes ces trouvailles qui frappent l’imagination du public, proposant une nouvelle approche de chaque titre interprété ce soir-là. Si l’on devait jouer au jeu des comparaisons avec le « Secret World Tour », on pourrait également noter à quel point ce concert fut moins « variété » que son prédécesseur, tant le son était puissant et les interprétations sans compromission. Peter Gabriel a également arrêté d’enchaîner les poses et se consacre bien plus à sa musique aujourd’hui. Après un tel moment il ne peut plus faillir à sa promesse de nous livrer un nouvel album sous peu. C’est l’assurance de pouvoir à nouveau rêver un peu pendant plus de deux heures.

Djul

site web : http://www.petergabriel.com

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