Symphony X

17/05/2003

-

Par Julien Weyer

Photos:

Site du groupe :

LIVE REPORT : SYMPHONY X

 

Artiste : Symphony X
Lieu : Paris, Zénith
Date : 19 avril 2003
Photos : Dan Tordjman

Set-list : Intro – Evolution – Inferno – Wicked – Communion & the Oracle – King of Terrors – Out of the Ashes – The Accolade part. I & II – Sea of Lies – Of Sins and Shadows

Après un passage en fin d’année 2000 à l’Elysée Montmartre, Symphony X se « contentait » ce 19 avril 2003 d’une place en milieu d’affiche entre Thunderstone et Stratovarius, mais au Zénith ! C’est dire à quel point ce concert était attendu, tant par leurs fans exclusifs que par les amateurs de « speed melodic metal ».

Dans une salle quasi-pleine, l’impatience est palpable avant même l’entrée en scène de Thunderstone. Un bon point : le concert commence presque à l’heure. La surprise n’est pas au rendez-vous avec les Finlandais de Thunderstone, dont le style est très proche de Stratovarius. Toutefois leur prestation sympathique et carrée soulève un enthousiasme d’autant plus méritoire que la majorité du public n’est venue que pour la suite ! Le chanteur le sait et demande avec autant d’humour que de réalisme : « Êtes-vous prêts pour Symphony X ? Pour Stratovarius ? Pour une autre chanson ? ». L’astuce lui permet de glaner un rappel, assez entraînant, pour le plaisir de ses fans.

Après une courte introduction « symphonique » donnée par Michael Pinella aux claviers, ses compères arrivent sur scène et démarrent vite et fort avec « Evolution ». Si Russell Allen est un peu juste dans les aigus sur les premiers titres et si Michael Romeo laisse échapper quelques erreurs, c’est pour mieux nous impressionner par la suite : le premier par une aisance incontestable dans tous les registres, le second par son jeu limpide, entièrement au service de la mélodie et non de son propre ego. Les autres, moins exposés, ont chacun droit à leur morceau de bravoure : l’introduction de « Sea of Lies » à la basse par Michael Lepond, ou les soli de Michael Pinella au clavier sur
« The Accolade ».

L’exécution, c’est bien, mais un vrai spectacle, c’est mieux et sur ce point le groupe doit beaucoup à Russell Allen. Malgré le peu d’outils à sa disposition, le gaillard chauffe la salle comme peu savent le faire. Sur « King of Terrors », Russell fait le pitre avec un masque pendant le solo de guitare, et nous explique ensuite combien cette date était attendue par le groupe. N’en ferait-il pas un peu trop ? Non, en tout cas pas en ce qui le concerne : la veille, en haut de la Tour Eiffel, il a tout simplement demandé sa main à sa fiancée présente dans la salle (NdRC : nous avions à ce moment rendez-vous avec lui pour une interview qu’il avait – avec raison, qui en aurait douté ? – annulée pour l’occasion) ! Le public, à son tour conquis, reprend en chœur « Sea of Lies »… mais pas assez bien au goût de Russell, qui joue alors au jeu bien connu du « Mais dites-moi donc, quel côté chante le plus fort ? ». Après un « Of Sins and Shadows » dévastateur, il est temps pour le groupe de céder la place à Stratovarius, au terme de soixante et quelques minutes bien entendu trop courtes.

Cette soirée aura confirmé si besoin était tout le potentiel scénique du groupe. Hormis la durée, le seul gros regret est venu comme souvent du son : trop fort, écrasant voix et instruments, il devient tout juste correct avec des bouchons dans les oreilles. A quoi bon ? On ne peut dès lors qu’espérer voir Symphony X un jour en tête d’affiche, avec des moyens à leur mesure. Et pourquoi pas, comme nous le confiait Russell (encore lui !) dans une interview à l’automne dernier, avec un orchestre symphonique ?

Julien Weyer

site web : http://www.symphonyx.com