Musique Noise - Fulmines Intégrales

Sorti le: 18/03/2003

Par Djul

Label: Musea

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Musea, dans le cadre de sa politique de rééditions CD des œuvres progressives du monde entier, nous propose celles de Musique Noise, groupe français à géométrie variable fondé en 1986 par des membres de Société Anonyme (!) et Eskaton. Fulmines Intégrales, comme son nom l’indique, contient l’intégralité du répertoire enregistré du groupe, c’est-à-dire l’album Fulmines Regularis (1988) ainsi que les quatre titres enregistrés par le groupe en 1992, à sept musiciens, avant sa dissolution en 1994.

Musique Noise est indéniablement influencé par le courant Zeuhl fondé par Magma. Dès le premier morceau, « Pas encore », le mot est lâché et nous reviendra en tête tout au long de ces 70 minutes de musique. L’emploi d’un chant habité, servant d’instrument et non de véhicule à des paroles, les allers et retours entre voix masculines et féminines, véritable marque de fabrique des créateurs de MDK, y est pour beaucoup. Néanmoins, Musique Noise utilise ces procédés d’une manière moins oppressante et répétitive que Magma, si bien que l’ambiance rappelle les œuvres les plus « enjouées » du groupe de Christian Vander, comme Udu Wudu ou Atthak. Par ailleurs, le groupe se démarque plus clairement de son aïeul par la musique composée, avec un aspect jazz rock particulièrement agréable à l’écoute. Evitant l’écueil de la musique hypnotique, Musique Noise offre une musique plus légère et gracieuse, évoquant par exemple le Gong des années Gazeuse, Soft Machine ou les œuvres d’Allan Holdsworth, avec des cuivres ronflants, des claviers qui marquent le rythme et un recours aux percussions. Le niveau technique est assez élevé, avec une vitesse d’exécution souvent surprenante. « Unique au monde » par exemple ou « L’étroit huit » et son rythme trépidant, servi par les claviers en folie de Denis Levasseur, sont deux exemples de la réussite de cette formule.

Le son n’a pas trop vieilli, même si l’on semble plus être face à un album enregistré dans les années soixante-dix qu’au milieu des années quatre-vingt, la production étant beaucoup plus claire sur les quatre derniers titres. Fulmines Integrales est donc réservé à un public averti, l’aspect ouvert de sa musique étant contrebalancé par ces vocaux si particuliers, notamment lorsqu’ils sont employés sur des textes en français.