Angra - Live in São Paulo

Sorti le: 20/02/2003

Par Fanny Layani

Label: NTS

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Enregistré en décembre 2001, Live in São Paulo achève la présentation du nouveau line-up d’Angra et permet d’asseoir au plus vite les nouveaux arrivés en restant sur le devant de la scène entre deux disques. Le groupe joue la sécurité en enregistrant « à la maison » et en proposant un répertoire équilibré: hors les diverses introductions, six titres de l’ancienne formation pour sept de Rebirth, un solo de batterie et la reprise de « The Number of the Beast ».

Angra s’était taillé une réelle réputation sur scène. Qu’en est-il aujourd’hui ? Même si l’on peut regretter son orientation plus « traditionaliste », le groupe semble en forme et stabilisé, et les craintes que l’on pouvait avoir sur les capacités d’Edu Falaschi à reprendre les parties de chant d’Andre Matos s’avèrent infondées : l’homme s’en sort plus qu’honorablement, principalement dans le registre agressif ( « Nothing To Say », irréprochable), même s’il semble un peu à la peine dans les suraigus (« Carry On »). Au rang des heureuses confirmations figure aussi la maîtrise instrumentale. Ce n’est en rien une surprise concernant la paire de guitaristes Loureiro- Bittencourt qui se montre toujours aussi efficace et précise, mais Aquiles Priester (batterie) et Felipe Andreoli (basse) devaient encore fournir leurs preuves. C’est chose faite pour le batteur, qui confirme nos impressions : une frappe moins dense que Ricardo Confessori, un jeu plus axé metal traditionnel, mais un homme qui tient très bien son rang, même si l’on peut s’interroger quant à l’intérêt du solo qui clôt le premier disque. Quant au bassiste, il est difficile de se prononcer, le pauvre disparaissant presque entièrement au mixage.
C’est en effet là que le bât blesse : pourquoi diable le groupe s’est-il autoproduit ? Le volume général est bien faible et le public totalement inaudible. Mais surtout – et c’est plus grave – l’équilibre général est loin de leur rendre justice : basse inexistante sauf en solo, claviers en retrait, batterie plus mitigée (très claire et précise pour les aigus, pas de graves), et un chant distant. Comme sur Rebirth, seules les guitares sont à l’honneur. Certains titres récents paraissent un peu faibles en regard de brûlots antérieurs : ainsi « Unholy Wars », meilleur titre de Rebirth, pâtit d’une prestation brute nuisant à sa structure, et on regrette l’absence des titres les plus forts d’Angra (« Carolina IV », « Holy Land »). On ne s’attardera enfin pas sur l’artwork, plutôt raté : le montage entre la pochette de Rebirth et la photo live n’est pas des plus réussis, sans parler du gros plan sur les baskets d’Edu et la collection de paire de fesses en quatrième de couverture…

Sans aucun doute, le DVD qui accompagne cet album, ajoutant un aspect visuel bienvenu, sera plus intéressant et permettra de juger du charisme des petits nouveaux !