Opeth

19/02/2003

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Par Djul

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LIVE REPORT : OPETH

 

Artiste : Opeth
Lieu : Paris / La Locomotive
Date : 9 février 2003

Set-list : Intro – The lepper affinity – Advent – Deliverance – The drapery falls – Godhead’s lament – Credence – Bleak – A fair judgement – Demon of the fall

Première date de la tournée européenne du groupe, ce nouveau concert des suédois en France était l’occasion de découvrir enfin les titres du superbe Deliverance en live, mais aussi les deux groupes proposés en première partie.

Ellispsis, chroniqué dans nos pages et dont un titre est disponible dans la section « Ecoute », ouvre le bal, devant un public un peu froid. Les morceaux retenus n’étaient pas forcément les plus expérimentaux du répertoire d’Ellipsis et le chant particulier d’Emmanuelson, encore plus théâtral qu’en studio, en a surpris plus d’un. Et pourtant, quelle maîtrise ! Ellipsis aurait peut-être dû choisir quelques morceaux moins heavy pour convaincre une audience plus large, le bilan à l’applaudimètre s’étant révélé mitigé.
Madder Mortem arrive ensuite sur scène pour une prestation qui divise incontestablement l’assistance. De son côté, la rédaction rentre malgré son devoir d’objectivité dans les rangs des « anti », tant ce groupe fait à nos yeux preuve d’une mise en place souvent inexistante, la chanteuse délivrant des lignes de chants d’une rare indigence. Les musiciens qui l’accompagnent ne démontrent pas beaucoup plus leurs mérites et, avec soulagement, nous voyons Madder Mortem saluer le public.
Trois heures après le début des hostilités, l’artillerie manœuvre et cette très longue attente est enfin récompensée. Opeth arrive sur scène après une courte introduction planante et propose d’entrée de jeu « The Lepper Affinity », condensé de tous les genres abordés par le groupe depuis trois albums. On se rend vite compte que du point de vue du jeu de scène, Mikael et ses amis n’ont pas vraiment gagné en charisme, le contact avec le public et entre les membres du groupe étant réduit à leur strict minimum. Martin Lopez retient l’attention par la décontraction confondante dont il fait preuve malgré le rythme implacable qu’il insuffle aux morceaux tandis que Mikael reste le point de ralliement des regards, surtout lorsqu’il passe si naturellement des vocaux les plus brutaux au registre le plus léger, défendant, hors le passage à la Paradise Lost de « The Drapery Falls », chaque note sans difficulté. Mais quoi qu’il en soit, c’est bien ce qui sort des enceintes qui met le public par terre : une musique bouillonnante exécutée avec une précision redoutable, mais aussi avec les tripes, et servie – une fois n’est pas coutume – par un son proche de la perfection.
Force est de constater que les deux titres de Deliverance proposés sont les grands moments de la soirée :
« Deliverance » et son énorme dynamique sur la conclusion, et « A fair judgment », véritable révélation live, dont la deuxième partie est peut-être ce qu’Opeth nous a offert de meilleur. Point d’avant-goût de Damnation, dont la sortie est repoussée au mois de mai, et le groupe nous quitte sur un « See you on next tour » frustrant. En effet, après une heure et demie de concert, intense certes, mais bien courte au vu du répertoire d’Opeth, on se dit que le groupe a gardé des cartouches pour la suite de la tournée, et qu’il faudra revenir dans six mois. Pourtant, il y a de quoi nous faire trépigner d’avance !

Djul

site web : http://www.opeth.com

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