King Crimson – King Crimson



Origine : Royaume-Uni
Style : Rock progressif
Formé en : 1969
Line-up: Robert Fripp (guitare), Adrian Belew (chant, guitare), Trey Gunn (basse), Pat Mastelotto (batterie)
Dernier album : The Construktion of Light (2000)

On ne peut refuser pareille occasion ! Interviewer Adrian Belew, co-leader de King Crimson, c’est avoir en face de soi vingt-cinq ans d’histoire du rock progressif, mais aussi de rock tout court. Rappelons le CV du Monsieur : Talking Heads, Nine Inch Nails, Tori Amos, Crash Test Dummies, ou encore… David Bowie. Bref, on pouvait espérer des confidences. On en a eu ! Progressia: Revenons tout d’abord sur The Construktion of Light. Il s’agissait d’un album très heavy et extrême, comparé à vos précédentes réalisations…
Adrian Belew : Je suis très satisfait de The Construktion of Light ! La composition et l’enregistrement de cet album ont été aussi amusants qu’il est possible pour un album de King Crimson ! (rires) Le terme « amusant » n’est pas celui que je choisirais habituellement pour un disque de King Crimson, mais peut être que, pour moi, le fait de le réaliser dans mon studio a rendu l’expérience encore plus sympathique ! Pour ce qui est du contenu du disque, j’adore des chansons comme « The Construktion of Light », « Prozac Blues », qui est très drôle (NDJ : Adrian a complètement trafiqué ses vocaux pour sonner comme un vieux bluesman !) ou « Lark’s Tongue… », qui a également contribué à élever encore le niveau du groupe. Naturellement, j’apprécie beaucoup de moments du disque.

Vous n’aviez pas peur de déstabiliser vos fans ? Sincèrement, je vous ai vu à l’Olympia et sur scène, l’album sonne bien plus comme du métal que comme du rock…
Nous ne voulions décevoir personne bien entendu, mais nous souhaitions amener le groupe vers un contexte rock, voire heavy rock. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons recruté Pat Mastelotto à la batterie : il possède une frappe puissante, et je crois que le groupe va se diriger de plus en plus vers ce genre.

Vous avez tourné avec Tool aux Etats-Unis. Avez-vous apprécié la tournée, et vois-tu des connections entre vos deux groupes ?
Je vois des connections effectivement. Ils ont mentionné dans la presse que nous étions une de leurs influences, ce qui est très gentil de leur part, et parfois, je l’entends dans leur musique. Mais le plus souvent, je trouve qu’ils ont vraiment leur style. Apprécier un groupe ne veut pas dire sonner comme lui. Pour la tournée, c’était une superbe combinaison. L’idée était qu’ils avaient un public plus jeune que nous, et nous pensions que ce public pouvait réagir positivement à notre musique en concert. La tournée s’est très bien passée. La plupart du temps, un tiers, voire la moitié du public venait pour voir ce que nous valions (NDJ : sacrilège !), ce qui est assez typique lorsque l’on est un groupe de première partie, mais nous terminions sous les applaudissements : nous avons donc gagné un public. Les musiciens de Tool sont des gens adorables et talentueux. J’adore leur aspect visuel, c’est quelque chose que nous n’avons pas, nous arrivons sur scène et nous jouons.

Est-ce à cause du coût de l’installation que vous n’avez pas d’effets visuels, ou est-ce un réel choix ?
Robert (NDJ : Fripp, guitariste originel et maître Yoda du progressif) ne semble pas vouloir d’un tel aspect pour nos concerts. De mon côté, j’en serais pourtant ravi, cela nous permettrait de nous mettre en phase avec les standards des productions scéniques modernes. D’un autre côté, King Crimson est vraiment une expérience musicale, c’est donc peut être mieux ainsi !

The Power to Believe est arrivé assez rapidement. Est-ce un signe que King Crimson accélérera son rythme de production dans le futur ?
Robert et moi-même travaillons en ce sens. Notre partenariat musical, qui a aujourd’hui plus de vingt et un ans, est à la base très lent, et cela en devient même parfois un processus douloureux. J’adorerais que nous puissions utiliser nos idées et les mettre en œuvre plus vite. Si cela arrive, et nous y travaillons, nous arriverons à sortir plus de disques. Je ne promets rien, mais c’est une idée qui me séduit !

Vous sortez un EP, Happy with what you have to be happy with (cf. chronique disponible en ligne) avant l’album, comme Vroom avant i. Pourquoi ?
Pour la bonne et simple raison que le EP contient des morceaux qui n’auraient pas trouvé leur place sur l’album mais qui restent puissants et intéressants et que nous ne voulions pas sacrifier. Nous avons donc décidé de faire un EP éclectique et un album plus cohérent et thématique. Happy with what you have to be happy with contient donc un morceau blues, un morceau live, des aïku (NDJ : petits poèmes japonais, théoriquement en 17 pieds), et deux morceaux qui figureront sur l’album, mais dans des versions différentes : « Eyes Wide Open » en acoustique et le morceau titre. Les deux albums s’entremêlent mais les titres les plus forts sont sur « The Power to Believe ».

Je dirais que le nouvel album est un équilibre entre des morceaux typés « Projekt » (NDJ : quatre émanations de King Crimson, divisé en petites unités) et du matériel très traditionnel pour Krimson. Qu’en penses-tu ?
Je suis assez d’accord avec toi, car certains morceaux sont vraiment basés sur l’écriture de Robert, plus qu’aucun autre album de King Crimson. Nous travaillons sur l’album depuis deux ans, et j’ai dit à Robert que je souhaitais accomplir sa vision de ce que devrait être Krimson. Je souhaitais avoir un rôle de support plutôt que d’essayer d’imposer mes vues. Je voulais voir ce que cela donnait de laisser Robert Fripp faire un album de King Crimson aujourd’hui. On retrouve sur ce disque des schémas typiques qui ont fait connaître sa musique, qui revisitent en quelque sorte des albums comme Red ou Lark’s…, renouvelés et réécrits, comme sur « Level Five », mais aussi des morceaux plus électriques. Je crois que le niveau de composition est élevé. L’aspect « Projekt » vient, je crois, de l’implication de Pat et Trey (NDJ : Gunn, Stick et Warr guitar). Trey a participé à tous les « Projekts », Pat a été impliqué dans trois d’entre eux, et je n’ai participé qu’à un seul de ces disques. C’est vraiment leur domaine réservé. De mon côté, le groupe essaye de conserver ce que je peux lui apporter et dont il a besoin (rires) !

Il y a beaucoup de vocoder sur tes parties de chant. Comment est-ce arrivé ?
Tout s’est fait en un jour (rires) ! Je me suis assis et je lisais des aïku, à proximité de mon enregistreur. J’en lis depuis à peu près un an, et j’ai demandé au groupe de me laisser les enregistrer, sans préjuger de ce qu’on en ferait plus tard. Robert et David Singleton (NDJ : le coproducteur) ont repris ces parties et les ont placées tout au long de l’album, comme des interludes thématiques. Je n’ai rien fait de plus, donc pour ceux qui apprécient, remerciez Robert, pour les autres, ne m’en voulez pas !

Ce n’était donc pas prémédité…
Non. Ce n’est qu’après l’enregistrement que nous nous sommes aperçus qu’il fallait du ciment entre les morceaux. Les parties en vocoder ne sont pas un vrai concept, ce sont juste des transitions.

As-tu un morceau favori sur The Power to Believe ?
Laisse-moi y réfléchir… Probablement « Happy with what you have to be happy with », je l’adore ! Je suis très heureux d’avoir utilisé ce morceau, instrumental au départ, et d’avoir trouvé une manière de chanter dessus. Autrement, il n’aurait pas été si réussi. Je me suis dit qu’en y travaillant, je pouvais arriver à chanter dessus malgré les mesures asymétriques. Mais il était difficile de trouver comment, et cela m’a bien pris quatre jours. Ce titre m’est donc un peu plus cher puisque l’apprivoiser m’a pris du temps. J’adore le côté électrique, et je crois que ce titre contribue à élever le niveau de ce que Robert et moi proposons du point de vue de la guitare. « Level Five » est à mon sens une version moderne de la série des « Lark’s Tongue… », et « Facts of Life » est vraiment une réinvention du blues moderne, presque quelque chose que Cream aurait pu sortir si le groupe ne s’était pas séparé. Quoi d’autre ? « Eyes Wide Open » bien sûr. J’en suis très satisfait : nous étions assis avec Robert, calmement, en train d’intercaler des parties de guitares et je croyais que tout ceci allait rester en l’état, une improvisation parmi d’autres. Puis j’ai dit à Robert que je voulais vraiment chanter dessus. J’ai ajouté les paroles, l’ensemble des couplets et refrains : c’est vraiment mon domaine de prédilection, la composition, et je dois dire que cela a bien fonctionné sur cet album.

Krimson est maintenant une petite unité de quatre personnes. Cela signifie t-il que vous allez oublier le concept des « Projekts », ou au contraire, d’autres personnes pourraient-elles être impliquées ?
C’est une question qui concerne surtout Robert, mais mon sentiment est que nous allons nous concentrer sur cette unité, car il est difficile de tout mener de front. Les « Projekts » ont été un bon champ d’expérience pour nos futures compositions, mais je ne crois pas que nous en ayons encore besoin en ce moment. Si aujourd’hui, l’un d’entre nous entreprenait un « Projekt », celui-ci n’aurait qu’une durée de vie limitée.

Pour ce qui est du processus de composition, comment naît aujourd’hui une chanson de King Crimson ?
La plupart du temps, tout commence par une collaboration entre Robert et moi-même. Nous mettons nos idées en perspectives, et travaillons ensuite séparément sur chacune d’entre elles. Puis, nous les retravaillons ensemble. S’il s’agit d’un morceau strictement instrumental, Robert sera le plus impliqué, et le groupe travaillera ensemble sur de nombreuses façons de le jouer et sur tous les arrangements. Si ce que nous avons commencé semble être une chanson, alors c’est moi qui m’en charge seul. Je n’ai pas besoin du groupe : je m’occupe des paroles, des couplets, des ponts, puis j’apporte la chanson au groupe. D’une manière plus générale, je crois qu’il est important pour King Crimson d’avoir une base de départ commune entre Robert et moi, je n’aime pas apporter directement mes chansons au groupe. Je souhaite avoir la bénédiction de Robert (rires) ! Non ce n’est pas le bon mot, je souhaite que Robert s’implique dès le début, pour s’assurer que le titre est bien dans le ton, parce qu’au fond, je crois qu’il a le contrôle de la qualité des chansons de Crimson. C’est lui qui est capable de dire ce qui est ou n’est pas Crimson. Et il n’y a rien de mal à ça : si j’apporte une chanson toute faite, elle finira probablement sur un de mes albums solo (rires) !

C’est assez étrange… Après tout, tu es le co-leader du groupe depuis plus de vingt ans maintenant !
Oui, mais je crois malgré tout que les choses se passent bien si Robert a son mot à dire dès le début. Nous travaillons moins bien dans d’autres circonstances. Je suis heureux de mon rôle dans King Crimson. Il y a tellement d’autres aspects de ma carrière dont je suis totalement responsable : pour un album solo, je ferai tout : jouer de tous les instruments, tout composer, tout produire, jusqu’à la pochette ! Quand je suis dans un groupe, c’est une collaboration, et nous sommes en interaction les uns avec les autres. Robert a besoin de savoir qu’il a le dernier mot, et cela me va. Et c’est comme ça depuis vingt et un ans (rires) !

Toujours sur le plan de la composition, comment mêlez vous les parties de guitares entre elles : les rendez-vous cohérentes ou les distribuez-vous ?
Robert et moi travaillons ensemble depuis si longtemps que lorsque nous composons, tout se passe naturellement, presque sans parler à vrai dire. Tel riff ira naturellement à Robert ou à moi. Généralement, nous travaillons les riffs, puis nous les divisons. Nous faisons beaucoup d’« offsets », où chacun joue sa ligne et entre chacun de ces passages, nous essayons dans la mesure du possible, de jouer la même chose. Au bout du compte, c’est presque mathématique, pour s’assurer que chaque partie se mêle à l’autre et que nous retombons sur nos pieds. Comme tu le sais, dans King Crimson, la quasi-totalité du répertoire est faite de mesures asymétriques, donc, si je joue en 11 et Robert en 10, il faut bien séparer les lignes tout en sachant où et comment les reconnecter. Mais c’est assez naturel, nous faisons tout dans mon studio, et on fait chauffer les guitares, jusqu’à y arriver (rires) !

Élargissons le sujet, notre lectorat n’étant pas forcément au fait de ce qu’est Krimson. Comment leur décrirais-tu votre musique ?
Je dirais que c’est une musique complexe, polyrythmique, dense et très moderne. King Crimson est intense, dans la musique et dans les sons, le niveau de technicité étant anormalement élevé (chacun dans le groupe maîtrise son instrument !). Les chansons sont souvent inhabituelles, mais écoutables, jamais complètement barrées, mais elles se superposent à de la musique complètement barrée (rires) ! C’est un groupe qui depuis plus de trente ans met un point d’honneur à tout secouer et avancer, ce n’est pas un groupe qui fera la même chose d’un album à l’autre. Il a ses influences, il m’a influencé avant que je le rejoigne, et il continue à influencer des artistes contemporains, comme Les Claypol (NdJ : Primus), Tool ou Trent Reznor.

Dirais-tu que, tout au long de sa carrière, la singularité a été un mantra pour le groupe ?
Je suis complètement d’accord. Crimson est une force musicale si reconnaissable que, malgré le nombre d’ingrédients qui composent le groupe, on les retrouve d’un album à l’autre. Il est difficile de nous catégoriser, autrement qu’en disant que nous faisons du King Crimson, et la plupart des fans le reconnaissent. Mais King Crimson a un spectre musical très large, qui va de la musique expérimentale d’avant-garde jusqu’à des chansons, au sens traditionnel du terme, et qui supportent, je crois, le test du temps. Cela se vérifie depuis le premier album : on y trouve « 21st Schizoid Man » qui est très avant garde, suivi par « I Talk to the Wind », une ballade que les Beatles auraient pu composer. C’est donc cette combinaison de contrastes qui a jalonné toute la carrière du groupe.

Tu as été fan de Krimson avant d’en faire partie. Quel album antérieur à ton arrivée conseillerais-tu aux novices ?
Je recommanderais le premier et le dernier, soit In the Court of the Crimson King, et Red. Ce qu’il y a entre les deux est également bon, mais ces disques restent les sommets de cette période. Si on va ensuite jusqu’aux années 80 et 90, lorsque je suis arrivé dans le groupe, je recommande particulièrement Discipline, qui semble être un mètre-étalon. C’est le premier disque que nous avons fait ensemble : les idées fusaient, tout sortait facilement et librement. C’est aussi une période charnière, durant laquelle nous étions à l’avant-garde de la musique, en utilisant toute les nouvelles technologies de l’époque. Puis je recommanderais Thrak, ou The Construktion… Si cela vous plaît, vous pouvez ajouter tout ce qu’il y a entre ces albums (rires) !

Tu as mentionné Red : il y a comme une mythologie autour de cet album, qui semble être l’album préféré de 50 % des fans de progressif… Comment expliques-tu cela ?
La force de ce disque vient des membres du groupe, tout simplement. Ils avaient tous une telle puissance dans leur manière de jouer, et proposaient une musique intéressante, mais surtout intense. Je crois que ce que je préfère chez Krimson, c’est cet aller-retour entre la tension et le relâchement, la musique monte en puissance et soudain, elle se libère pour te laisser reprendre ton souffle… puis te prend à nouveau à la gorge (rires) !

Sur la prochaine tournée, allez vous ressortir de vieux morceaux ?
Je crois que nous allons effectivement le faire. Nous en revenons toujours à réinventer King Crimson, et à établir de nouvelles versions des standards du groupe. Nous allons donc essayer le plus possible de jouer les morceaux que nous avons fait revivre. Mais, en même temps, tout ce passé musical nous est offert et nous pouvons y piocher à volonté. Cela nous permet aussi de voir comment ces titres sonnent aujourd’hui. Sur la dernière tournée, nous avons même joué quelques morceaux des années 80 ; c’était le moment de le faire : « Frame by Frame », « Elephant Talk », ou « Thela» sonnent toujours frais !

Sais-tu quand vous passerez en Europe, et évidemment en France ?
Le planning que j’ai ne concerne que les Etats-Unis et le Japon, ce qui nous mène jusqu’en avril prochain. Ensuite, une tournée des festivals européens est prévue. Mais pour l’instant nous n’avons aucune date européenne. Je peux toutefois te dire que 2003 va être une année de tournée pour Krimson que nous adorons jouer ici et que nous voulons revenir ! Hélas, je ne suis pas en charge de ces questions.

Encore une chose sur Krimson : comment se passent les relations avec votre nouveau label ?
Je crois que lorsque l’on change de label, il y a un renouveau, les relations sont à nouveau plus fraîches, avec de nouvelles personnes, et je crois que Sanctuary (NdRC. : qui a signé Helloween, Iron Maiden entre autres…) va apporter tout son enthousiasme au groupe. Nous pensons que nous n’avons pas bénéficié de suffisamment de promotion auparavant, et nous souhaitons être épaulés, afin de trouver un nouveau public. King Crimson a déjà atteint un « plafond », en termes de public, comme beaucoup de groupes. Mais je ne crois pas une seule seconde que ce public, certes large, représente tout notre public potentiel. Nombreux sont ceux qui peuvent nous apprécier, mais qui ne nous connaissent pas. J’espère que Sanctuary va établir une stratégie afin d’atteindre ces gens.

Passons maintenant rapidement à ta carrière solo. Tu as collaboré avec des gens aussi différents que Trent Reznor et Tori Amos… Qu’apportes-tu à ces artistes ?
Je leur apporte ma capacité à retranscrire à la guitare différentes idées. Si tu m’apportes une partition, je peux te proposer au moins cinq façons différentes de l’améliorer. Et lorsque je joue avec David Bowie ou Tori Amos, ces artistes m’apportent leur musique et me laissent libre de leur proposer mon point de vue. C’est très excitant pour moi d’observer leur travail et leur manière de travailler, et pour eux, c’est l’occasion d’inclure de nouveaux éléments à leur musique. Ce n’est pas le point central de ma carrière, mon temps étant partagé entre mes propres albums solos et King Crimson, mais ces collaborations m’apportent beaucoup. Musicalement parlant, je suis assez flexible, tandis que si je travaille pour moi ou pour King Crimson, j’aurais tendance à être plus rigide, car j’ai une idée très précise de ce qu’il faut faire. Lorsque je travaille pour quelqu’un d’autre, je suis complètement ouvert, je ne connais pas sa musique, je n’ai pas d’idées préconçues, donc quoiqu’il joue, je lui propose mon point de vue, et il l’adopte s’il le trouve intéressant. Cela me permet de prendre du recul : il y a deux semaines, j’étais sur scène avec Les Claypool, c’était génial !

Et ta carrière solo ?
Je propose gratuitement sur mon site quelques morceaux (www.adrianabelew.net), dont « Indifference and Incompetence », et je suis très excité par les titres en préparation pour mon nouvel album. Je n’ai malheureusement pas assez de temps à y consacrer, car Crimson a été remis en route pour deux ans, mais je crois qu’aujourd’hui, j’ai une idée vraiment précise de ce que je veux faire, et j’apprends beaucoup des nouvelles technologies. De nombreuses personnes utilisent le looping ou l’enregistrement numérique. Or je n’ai jamais utilisé ces possibilités en solo ni avec King Crimson, alors que c’est désormais un genre à part entière. Je travaille en fait sur deux albums solos. Le premier est orienté vers le « looping », l’autre est un power trio, quelque chose de beaucoup plus orienté guitares…

Pas de nom pour le moment ?
Non, pas pour le moment, mais vingt-quatre titres sont déjà prêts. J’ai également une collection de titres rares, qui devrait sortir l’année prochaine. C’est une rétrospective de tout ce que j’ai fait auparavant, qui s’appellera Dust. Cela devrait être un coffret, puisqu’on en est à plus de cent chansons (rires) !