Steve Howe - Skyline

Sorti le: 10/12/2002

Par Djul

Label: InsideOut Music

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Après une tournée américaine de Yes, ayant à nouveau remporté un beau succès, Steve Howe revient pour un nouvel album solo uniquement composé de nouveaux titres (il est important de le préciser, les derniers disques de Steve variant entre inédits, comme sur Natural Timbre en 2001, et relectures des classiques de Yes avec la série des Homebrew).

Sur Skyline, Steve Howe est accompagné de Paul Sutin aux claviers et aux percussions et… c’est tout ! C’est d’ailleurs le premier reproche que l’on peut faire, car la trame musicale, sans véritable section rythmique, devient singulièrement limitée, et ce même si Howe empoigne quelquefois la basse, comme sur « Avenue de Bel Air »… Pour le reste, que dire de ce disque ? Qu’il s’adresse aux guitaristes, c’est une évidence dès le premier abord, et qui s’impose encore plus après plusieurs écoutes. En effet, malgré le goût prononcé de Howe pour la mélodie et sa technique toute personnelle, il est difficile pour le novice de s’enfiler cette heure de morceaux juste « pour le plaisir », comme dirait Herbert. Dès « Small Acts of Human Kindness » et ses claviers vaporeux, saupoudrés de chœurs sucrés, on sent bien la limite de l’exercice de style… ce qui est d’autant plus navrant que sur ce même titre, Howe mêle de belle manière électrique et acoustique et aurait pu parvenir à un résultat tout autre. Certains titres sortent tout de même du lot, comme le paisible et latin « Meridian Strings », tout en finesse, ou « Moon Song », quasi translucide avec ses quelques longues notes sur fond d’ambient. On note aussi la part importante faite à l’improvisation et aux mélodies, avec une petite influence Guitar Trio en (beaucoup) moins démonstratif.

Bref, ce disque est relaxant et doux mais peut très vite donner à l’auditeur la vitalité d’un retraité sous tranxène, d’autant qu’il contient également des morceaux bien moins inspirés, tels le pâle « Shifting Sands », le difficile « Resonnance », ou « Moment in Time » et ses mauvais claviers. Steve semble s’être fait plaisir, en réalisant un disque dans un genre quasi new age qu’il n’avait jamais abordé sur un album entier. La question reste de savoir si ce disque expérimental peut intéresser un public plus vaste que celui constitué de son auteur.