Sun Caged – Sun Caged



Origine : Pays-bas
Style : Metal progressif
Formé en : 1999
Line-up : Marcel Coenen (guitare), Andre Vuurboom (chant), Roel Van Helden (batterie), Rob van der Loo (basse), Joost van den Broek (claviers)
Dernier album :
Sun Caged (2003)

Sun Caged par Sun Caged fut certainement l’une des arlésiennes de 2003. Quatre mois après la sortie du premier album de son groupe, Marcel Coenen dresse un premier bilan. Il nous dévoile aussi quelques unes de ses influences et revient sur le départ du batteur emblématique de S.C. : Dennis Leeflang.

Progressia : Quatre mois ont passé depuis la sortie de Sun Caged, l’heure est au bilan. Quels sont tes commentaires ? Sais-tu dans quels pays l’album a été le mieux accueilli ?
Marcel Coenen
: Nous sommes ravis, nous avons eu des retours plus que satisfaisants. A vrai dire on ne s’attendait pas autant d’enthousiasme de la part des magazines et des fans. Nous sommes heureux de voir que l’attente en valait la peine. Bien sûr il y a toujours des gens qui ont des arguments contraire. Dans un sens tant mieux, ça veut dire qu’ils ne sont pas indifférents à notre musique, nous n’avons eu que très peu de commentaires négatifs. En plus, il y aura toujours des gens pour faire des comparaisons avec tel ou tel groupe, ça ne me gène absolument pas. Quant à savoir où l’album a le mieux marché, il est difficile de répondre : nous n’avons pas d’infos a ce sujet.

Enfin Sun Caged a fait ses débuts sur une scène française en septembre dernier lors du Raismesfest. Mais tu avais déjà rencontré le public français avec Lemur Voice… Qu’ont pensé tes collègues des Français ?
J’adore la France. Blague à part et sans passer la pommade à un journaliste français, le public était génial et a vraiment semblé apprécier notre musique. Avec Lemur Voice, c’était la même chose, nous avons été très bien accueillis et très bien traités. Quant à mes collègues, non seulement ils étaient ravis de jouer en France, mais ils ont également salué l’organisation du festival. Je dirais que le seul point négatif mais indépendant des organisateurs est qu’il faisait un peu froid sur scène mais ça, ils n’y pouvaient rien !

Avez-vous à cette occasion noté une différence de culture ou d’attitude du public français par rapport a d’autres pays ou vous avez joué ?
Non pas vraiment dans la mesure ou nous n’avons joué qu’au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France et en Belgique. Jusqu’à présent les attitudes sont plus ou moins les mêmes : ce sont tous des fans de metal progressif donc ils ont à peu près les mêmes goûts. D’un point de vue purement culturel, je n’ai pas vraiment fait attention, si ce n’est qu’en France le fromage est excellent !

Avant de parler de l’album accepterais-tu d’expliquer ce qu’il s’est passé avec Dennis ?
Quand Dennis, Rob et moi-même avons crée le groupe en 1999, l’alchimie était parfaite. Quand nous avons commencé à composer, nous notions déjà quelques différences. Dans une certaine mesure c’est normal et c’est qui donne un certain intérêt à la chose, essayer de faire cohabiter ces différences, ce que nous avons réussi a faire en mélangeant nos influences respectives. Plus tard, nous avons fait face à des changements dans nos vies tant sur le plan personnel que musical. Rob, Joost, André et moi sommes très occupés d’un point de vue musical. Je veux dire par là que nous cherchons toujours à être de meilleurs musiciens : par conséquent nous travaillons toujours nos instruments, nos compositions et notre technique. Nous avons remarqué de Dennis avait changé et que le progressif ne semblait plus l’attirer autant qu’avant. Qu’on se comprenne bien : Dennis est un excellent batteur, son départ ne remet pas en cause son talent, mais nous avions besoin de quelqu’un avec les mêmes rêves que nous et qui puisse nous pousser vers l’avant. Nous avons constaté que Dennis n’était pas en mesure de nous donner cela et réciproquement. Cela l’a amené à s’intéresser à un style de musique plus simple. C’est pourquoi il a crée The Saturnine. D’après ce qu’il m’en a dit, c’est plus dans la veine de groupes comme Tool ou A Perfect Circle. Donc c’est très différent musicalement de ce que fait Sun Caged. Un autre point sur lequel j’insiste énormément : il n’y a aucun ressentiment entre nous, nous sommes toujours amis et sommes toujours en contact mais le fait est qu’il valait mieux que nous nous séparions parce que nous sentions qu’il n’avait plus sa place dans Sun Caged. D’un commun accord nous nous sommes séparés et avons commencé à chercher un autre batteur.

La transition est toute trouvée : présente-nous votre nouveau batteur Roel Van Helden ! Peux-tu nous dire ce qu’il vous a apporté ? Quel est le petit truc en plus qui vous a fait penser que c’était l’homme de la situation ? Avez-vous eu beaucoup de candidats ?
Effectivement nous avons organisé pas mal d’auditions mais nous avions établi au préalable une liste de batteurs sur lesquels nous avions des vues. J’ai suggéré au groupe de faire un essai avec Roel ; dans la mesure où il fait partie de mon nouveau groupe solo je sais ce qu’il vaut. Nous avons auditionné deux autres batteurs mais Roel a réussi a apprendre l’intégralité de notre album en une semaine ! Ça a été un point positif indéniable dans notre choix. De plus, lors de l’audition nous avons senti que le courant passait extrêmement bien entre nous. C’est vraiment un excellent musicien doublé d’un type super. Le genre de personne parfait pour Sun Caged !

A-t-il un lien de parenté avec le DJ Armand Van Helden auteur notamment d’un remix de Tori Amos ?
(rires) On ne me l’avait jamais sortie celle là ! Faudra que je lui pose la question !

Comment expliquer, avant même la sortie de l’album que votre disque serait un des plus attendus en 2003 ? Je pense qu’on peut énormément remercier Internet. Je suis pour ma part énormément sur le net. Je parle avec des gens et je poste beaucoup sur les forums. Un point non négligeable et qui y est pour beaucoup dans notre renommée est mon passé dans Lemur Voice. A partir de là, les gens qui aimaient ce groupe se sont intéressés a Sun Caged quand Lemur Voice a splitté. Nous cherchions de très bons musiciens pour ce groupe : pas seulement des monstres de technique mais des gens capables d’écrire avec feeling et de jouer avec émotion. Je pense que tout ceci mis bout à bout nous a aidés et a fait monter la sauce avant la sortie de l’album.

Il est surprenant de voir que vous êtes a l’aise en ce qui concerne l’écriture de titres aux structures complexes comme “Secrets Of Flight“ ou “Sun Caged“. Mais à coté de ça, il y a un titre comme “Hollow“ qui est très accrocheur dont la structure est très proche du traditionnel “couplet refrain couplet“. Quelle est votre approche de la composition ? Est-ce que vous jammez entre vous ou bien est-ce le fruit d’un travail individuel qui est soumis au groupe et sur lequel vous travaillez tous ensemble ?
En fait nous utilisons les 2 manières. Il nous arrive de composer en groupe et dans ce cas, deux ou trois personnes s’assoient ensemble et écrivent. “Secrets Of Flight“ est un titre écrit par Rob et moi-même que nous avons mis en place chez moi en structurant la chanson avec ma boîte à rythmes. “Sun Caged“ est un vieux titre, en fait c’est le premier que nous avons écrit. Les riffs utilisés devaient servir pour Lemur Voice, mais ces messieurs ont pensé que c’était trop bourrin donc ça a servi pour “Sun Caged“ qui s’appelait initialement “Scar Winter“. “Hollow“ a été écrit par André et Joost : tout comme Rob et moi, ils se sont assis et ont commencé a bosser dessus. Il faut savoir qu’ils n’habitent pas très loin l’un de l’autre et qu’il en est de même pour Rob et moi.

Si onprend en référence votre premier disque, peux-tu nous dire dans quelle direction musicale envisagez-vous d’aller ? Qu’écoutes-tu en ce moment ?
En ce moment nos idées sont similaires à celles présentes sur l’album à la différence près qu’il y a plus d’éléments extrêmes. Rob et moi avons écrit un titre très heavy et je suis curieux de voir comment cela va rendre quand tout le groupe le jouera. Tu sais nous ne nous considérons pas comme un groupe avec des limites. Nous essayons toujours des nouvelles choses. Mais ça sonnera toujours comme du Sun Caged et c’est dans cette optique que nous travaillons. En ce moment j’écoute tout et n’importe quoi : cela va du Jazz Rock-Fusion au Metal Extreme donc ça varie entre Meshuggah, Sting, Mike Oldfield, Ronny Heimdall ou Dizzy Mizzy Lizzy. C’est certes très différent mais ça m’influence. Pour moi écouter et écrire de la musique sont deux choses différentes qui demandent chacune d’être un état d’esprit différent. Ce que j’écris est très progressif mais ce que j’écoute est tout sauf du prog’. Oh j’oubliais : un autre groupe que j’écoute beaucoup en ce moment et que je recommande à vos lecteurs est Mnemic !

Trois membres de Sun Caged sont impliqués dans des projets parallèles. N’as-tu pas peur que cela amène des difficultés pour Sun Caged, si par exemple l’un d’entre vous compose ou tourne pour un autre artiste ?
Sun Caged sera toujours notre priorité. C’est valable pour chacun d’entre nous. C’est quelque chose que nous avons clairement défini donc je ne m’inquiète pas pour ça !

Qu’est-ce qui t’a poussé à sortir un album solo ? Peux-tu dire à nos lecteurs ce qu’il contient ? Pourquoi avoir ajouté un VCD ?
J’ai toujours été fan de musique instrumentale. J’ai longtemps adoré et écouté en boucle les disques de Vai, Satriani, MacAlpine etc. J’ai logiquement voulu faire ce genre de disque pour pouvoir montrer ce dont je suis capable. J’ai participé il y a six ans à un grand concours aux Pays-Bas. Je me suis mis a écrire des titres autour de vieux riffs que j’avais en réserve depuis un long moment et en 1999 j’ai sorti une première version de Guitar talk qui comprenait 7 titres sur CDR, rien de plus. Quand Sun Caged a signé chez Lion Music, j’ai demandé a Lasse, le boss du label, s’il serait intéressé pour sortir mon disque chez lui et il m’a répondu positivement. Concernant le VCD, c’est une autre histoire. C’est une personne de Thaïlande qui s’appelle Warrawut, qui est a l’origine du VCD. Il distribue les disques de Lion Music en Thaïlande. Après avoir entendu mon album, il m’a contacté pour me dire qu’il voulait faire quelque chose de spécial avec. En visitant mon site et en voyant toutes mes vidéos dessus, il m’a demandé si je voulais enregistrer une vidéo avec tous mes titres ce à quoi j’ai répondu oui.

Si la fée Clochette te propose de monter le groupe de tes rêves et d’enregistrer un album avec ce groupe, qui choisirais-tu ? Petite précision importante la fée ne peut ressusciter les morts et il ne peut y avoir plus de 5 personnes dans le studio, toi inclus, plus le producteur…
A la batterie, sans hésiter Virgil Donati, ce mec est phénoménal, le meilleur batteur que j’aie vu ces dernières années. A la basse je prendrais certainement Victor Wooten. Aux claviers, je pense que je prendrais Rick Wakeman. Pour le chant, j’adorerais travailler avec Tori Amos. Je m’autoriserais néanmoins un invité au violoncelle en la personne d’un des membres d’Apocalyptica. Musicalement ça serait très varié : du très calme au très violent. Quant au choix du producteur… aïe pas évident ! je pense que je choisirais Erwin Musper qui a notamment produit des disques de Van Halen.

Nous avons recueilli des questions des membres de notre forum : l’un d’entre eux se demande pourquoi André s’est calmé au niveau de ses parties vocales comparé à ce qu’il faisait dans Jera.
Tout simplement parce que Sun Caged est très différent de Jera. Je pense qu’André n’est pas restreint avec nous. Au contraire, il se permet plus de choses vocalement que dans Jera.

Est-ce qu’à terme, vous envisagez de vous éloigner de l’influence de Dream Theater, qui reste aujourd’hui l’influence numéro 1 dans ce style ?
Bien sûr. Aujourd’hui si vous jouez du progressif vous serez obligatoirement comparés à Dream Theater. C’est indéniable, c’est le plus grand groupe dans le genre. Nous continuerons à écrire et jouer la musique que nous aimons. Si ça sonne comme du Dream Theater, dans ce cas c’est qu’ils sont toujours aussi influents. Et puis il ne faut pas se voiler la face : je trouve très gratifiant d’être comparés à Dream Theater.

Justement quelle est ton avis sur Dream Theater aujourd’hui ? Beaucoup de fans leur jettent la pierre à cause de leur nouvelle direction musicale qui est plus heavy que progressive. En tant que fan acceptes-tu leur démarche ?
En ce qui me concerne, je n’aime pas leur nouvelle direction artistique. Je préfère leurs anciens disques surtout la période Images And Words et Awake. Comme je le disais tout à l’heure, je suis plus branché maintenant par Strapping Young Lad, Meshuggah…

N’avez-vous jamais été tentés d’inclure des éléments de musique exotique comme des percussions africaines par exemple ?
Pourquoi pas ? Nous l’avons déjà fait par le passé sur Curiosity Kills, un titre de la démo Dominion. C’était intéressant et nous pourrions effectivement réitérer l’expérience. On ne sait jamais…

Beaucoup de fans pensent que Sun Caged s’inscrit dans la continuité de Lemur Voice… d’accord ou pas d’accord ?
Pas d’accord : Lemur Voice est très différent, avec un tas d’influences différentes. Est-ce que le fait que je sois le seul membre de LV dans Sun Caged a une incidence sur la musique du groupe ? Non, je ne pense pas. Dans ce cas Sun Caged sonne aussi comme Within Temptation, vu que Dennis a fait partie de ce groupe…

Un des membres de notre forum est allé sur ton site et voudrait savoir qui sont ces charmantes demoiselles ?
(rires) Il n’a pas vu qu’il y avait des hommes aussi ! de toute façon je ne lâcherai ni numéros de téléphone, ni emails !

Tu es également DJ sur www.seismicradio.com : voudrais tu nous présenter cette webradio à laquelle tu participes ?
Bien sûr ! Il s’agit d’une webradio underground sur laquelle nous passons de la musique que nous sommes autorisés à passer. Nous avons l’accord des groupes et de leurs managements. Pour ma part j’officie depuis les débuts de la radio soit près de cinq ans. Du fun en perspective. Mon émission à lieu tous les jeudis soir à 23 heures. J’espère vous y retrouver !