Univers Zero - Rhytmix

Sorti le: 04/09/2002

Par Djul

Label: Cuneiform Records / Orkhestra

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Après avoir passé en revue quelques pièces maîtresses d’Univers Zero dans nos derniers numéros, voici leur oeuvre la plus récente, à la fois dans la continuité et dans la rupture vis-à-vis de leur passé discographique. Deux choses restent acquises : le batteur et multi-instrumentiste de génie Daniel Denis reste aux commandes, et il n’aime toujours pas les chanteurs !

On retrouve tout d’abord sur ce  » Rythmix  » une instrumentation riche, avec hautbois, cordes et cuivres, qui fera le bonheur des amateurs de la formule unique du groupe dont l’ambition initiale aurait pu être de se montrer le plus classique des formations de progressif. On retrouve ce credo sur l’album :  » Terres noires  » est une construction habituelle pour le groupe, qui développe un thème assez sombre de manière très rigoureuse, tandis que  » Rêve cyclique « , plein de cassures rythmiques et d’enluminures complexes apportées par Michel Berckmans rappelle bien leurs débuts. De même, avec  » The Invisible Light « , ou  » Forêts inviolées  » le groupe nous rappelle à quel point il peut être émouvant. Il n’en reste pas moins que ce nouvel album est très déconcertant, avec d’autres titres beaucoup moins proches de l’univers Zero (facile). Ainsi,  » Rouages  » est une fusion étonnante entre la musique industrielle (dont le groupe est, par beaucoup d’aspects, l’un des fondateurs) et des influences médiévales, avec utilisation d’instruments électroniques. Cet aspect très mécanique et lancinant est également présent sur  » Phobia « . Les tendances les plus  » rock in opposition  » explorées dans les années 80 par Denis sont d’ailleurs très présentes sur le disque, comme le doublé  » Zorh March  » et  » Zébulon « .

Que reste-t-il de  » Rhytmix  » sur la durée ? L’album a bien des côtés plaisants : véritable panorama du passé du groupe, par ses incursions dans les musiques classiques, électroniques et nouvelles, il souligne à quel point Univers Zero est un groupe polyvalent. Le choix de morceaux courts facilite également l’assimilation, ce qui, au vu de leur grande complexité est un bien. En revanche, difficile de retrouver le souffle épique voire sombre des premiers disques. Plus encore, l’aspect très dissonant et tordu de beaucoup des compositions en restreint l’accès aux fans du groupe ou aux musicologues avertis. En ce sens Univers Zero apporte toujours sa contribution aux musiques nouvelles, mais s’est aussi affranchi de toute convention, laissant l’auditeur en manque de mélodies et de repères.