Fleuves, nuages et volatiles

En mai dernier, Chromatique a eu le privilège d’être invité aux studios Downtown de Strasbourg par Pierre Wawrzyniak, pendant l’enregistrement du premier album d’Oiapok. Ex Camembert, le bassiste et maître compositeur de ce collectif alsacien formé en 2020 nous a détaillé par le menu la genèse et les projets de son nouveau groupe.

Oiapok est, à un « y » près, le nom d’un fleuve guyanais. Pourquoi ce nom ?

J’ai lu un roman qui s’appelle « Aventures en Guyane » d’un explorateur français nommé Raymond Maufrais. C’est très bien écrit, c’est une espèce de quête d’identité, de quête de ses limites. Le mec part tout seul en remontant l’Oyapok, pour rejoindre la source d’un autre fleuve en traversant la jungle. Le roman est assez bouleversant car à un moment, il se paume, et croit qu’il va mourir. On retrouve son journal plusieurs années plus tard.

Ghost Rhythm a sorti un album sur ce thème également. Il parle d’un autre explorateur du XIXème siècle, Henri Coudreau, qui a remonté le fleuve en cherchant les imaginaires monts Tumuc-Humac. Il est d’ailleurs mort pendant l’une de ses expéditions. A croire que tout le monde s’intéresse à l’Oyapok en ce moment !

On est justement en contact avec Ghost Rhythm, on voudrait faire une soirée autour de l’Oyapok. Xavier [Gélard, batterie] adore ce qu’on fait, il y a des atomes crochus, ça fait plaisir. Donc pourquoi Oiapok ? On s’est un peu creusé la tête, on voulait quelque chose de symbolique : l’Oyapok est un fleuve qui traverse l’Amazonie, or on sait que l’Amazonie est en train de se faire défoncer par Bolsonaro, c’est un poumon vert, il y a des mines d’or illégales, beaucoup de pollution… Bref, c’est l’un des endroits où l’enjeu de la planète est en train de se jouer. Et ça, c’est beau. Mais on n’était pas encore sûrs qu’Oyapok était le mot qu’il fallait jusqu’à ce qu’on découvre qu’un astre du nom de Chariclo qui vient dans le système solaire assez régulièrement possède deux ceintures d’astéroïdes dont l’une s’appelle Oiapoque, du fleuve qui forme la frontière nord du Brésil, et l’autre [Chuí] sa frontière sud. Et la musique brésilienne, c’est [Hermeto] Pascoal. Tout ce faisceau d’éléments un peu dadaïstes a énormément de sens pour nous. On a donc modifié l’orthographe pour s’approprier le mot. Oiapok est une invitation à partir à l’aventure, sur Terre et dans les étoiles aussi. Ce sont tous ces éléments qui sont contenus dans notre premier album.

Pourquoi le « risque » d’un nouveau nom, alors que vous êtes déjà connus sous le nom Camembert ? Est-ce à cause d’un changement de direction musicale ou simplement à cause du changement de lineup ?

C’est un changement de direction artistique qui inclut la direction musicale. Ce changement s’est fait naturellement lorsqu’on a composé certains des morceaux qui figureront sur l’album, notamment « Le Concierge ». C’est l’histoire d’un homme qui promène son chien, c’est une histoire vraie, c’est le concierge de mon immeuble parisien. Je le croise un soir à minuit en revenant de soirée, on parle d’astrophysique et je ne le revois pas le lendemain : en fait, il est mort. Donc du coup j’ai écrit ce morceau, qui est un peu la vie de ce mec passionné, contre toute attente, d’astrophysique, cette belle rencontre nocturne, et ensuite ça part un peu vers les étoiles. C’est la vie de ce mec qui bosse ignoré de tout le monde et l’astrophysique. Par ailleurs, j’ai fait un mission de géophysique il y a 5 ans sur le plateau de Burgos,. Je n’étais pas très loin de lieux d’affrontements pendant la guerre civile espagnole, et je lisais « Le Testament Espagnol » d’Arthur Koestler. Koestler est quelqu’un de très intéressant car il a pensé tout et son contraire et il a traversé tout le vingtième siècle en adhérant à certaines théories puis en se retournant contre elles. C’est quelqu’un avec un vrai esprit critique. Le Testament Espagnol sera un concept album d’une heure qu’on prévoit de réaliser avec des sociétés historiques, en projetant des images de la guerre civile espagnole. Il y a déjà une demi-heure qui est composée depuis environ trois ans, et qu’on joue sur scène [votre serviteur a eu le privilège d’en entendre une partie lors d’un concert en septembre 2020]. Bref je me retrouve avec des morceaux qui ne parlent plus d’aliens ou de l’énergie sexuelle des lapins, et notre nom c’est Camembert ! Donc le nom Oiapok est une transition naturelle !

Comme il y a eu du changement depuis Camembert, est-ce que tu peux me présenter les musiciens ?

A la batterie, il y a Matthieu Lenormand, qui a été recruté l’année dernière. Il fait du jazz et il a aussi beaucoup travaillé dans le classique, et c’est aussi un spécialiste des harmonies vocales. C’est donc quelqu’un qui sait faire du drum’n’bass, du hip-hop, plein de trucs, et qui est super agréable. Valentin Metz, aux guitares, va faire le mix de l’album. Il a été le guitariste de Camembert aussi, donc un compère de longue date. Guillaume Gravelin à la harpe est aussi un compère de longue date de Camembert. Il y a Mélanie Gerber, alias LéLa Frite, au chant ; on bosse avec elle depuis trois ans. En fait je ne voulais pas de chanteur ni de chanteuse avant de tomber sur elle ; je me suis dit qu’elle allait vraiment apporter quelque chose. Depuis c’est devenu comme une sœur, vraiment. On fait tout ensemble, de la cave au grenier.

Le chant est souvent le point faible de ce genre de groupe, à cause de son statut hybride, vu qu’il n’y a pas ce « chanteur charismatique » qui chante tout le temps. C’est un poste difficile, il faut trouver quelqu’un qui ait les bonnes compétences. Il y a des milliers d’exemples de chant foireux dans le milieu des musiques progressives.

Bien sûr, et elle a vraiment ce statut d’« alien », avec son style propre qui s’intègre vraiment super bien. Donc la nouvelle direction artistique d’Oiapok intègre aussi la dimension Mélanie, le chant. Ensuite, on a deux trombonistes : Étienne Agard qui est arrivé l’année dernière sur Strasbourg, et qu’on a recruté. On a parlé d’influences et il a dit : « Mes trois groupes préférés c’est Jaga Jazzist, Snarky Puppy et Tigran Hamasyan ». Je lui ai répondu : « C’est aussi les trois groupes que je préfère actuellement, donc : welcome ! ». Ensuite, sur l’album, on a Frédéric Durrmann, chef d’orchestre du No Limit Orchestra qui joue de la musique de jeux vidéos, de films, et qui est très actif sur Strasbourg. Il a par exemple organisé un jeu de piste qui s’appelle Eurogeek à l’aide d’une application. Ce sont donc des gens qui sont connectés, ils font des parties de gaming live où l’orchestre joue, ils reprennent des trucs de Zelda, et ça marche du tonnerre. Frédéric par contre va partir car il n’a plus le temps, le No Limit Orchestra prend beaucoup trop d’ampleur pour qu’il puisse encore être là. Enfin, il y a Clarissa Imperatore, qui est aussi membre du No Limit Orchestra; Xylophoniste, Vibraphoniste, Flûtiste, elle fait également des backing vocals et des percussions. Elle apporte vraiment plein de couleurs. Elle a énormément de technique et peut nous apporter des couleurs à la Zappa, à la Steve Reich, et les flûtes qu’elle a ramené d’Amazonie élargissent pas mal la palette sonore.

Vous avez financé l’album avec Ulule, site de crowdfunding. Sachant que vous étiez auparavant sur le label Altrock, pourquoi ce choix ? Une mauvaise expérience avec ce label ? Un désir d’indépendance, de faire ce que vous voulez ?

La première expérience sur Schnörgl Attahk, c’était merveilleux, car c’était Marcello [Marinone] qui gérait AltRock. Ensuite il a vendu le label à Ma.Ra.Cash Records qui, grosso modo, ne s’occupe pas très bien de ses groupes, ne fait aucune communication, signe des contrats puis conteste les contrats signés. Avec cette très mauvaise expérience chez Ma.Ra.Cash, on s’est dit : si c’est pour signer avec Cuneiform et devoir racheter nos CD dix balles, autant les produire nous-mêmes, sachant que tout le monde le fait. Au vu des derniers concerts qu’on a donnés en Allemagne, au Portugal, on voit bien que c’est un modèle beaucoup plus rentable, surtout que maintenant il y a les moyens technologiques d’aller directement du producteur au consommateur. On avait déjà fait un crowdfunding pour Negative Toe, car les labels ne financent pas du tout le studio. Donc de toute manière il y a besoin d’un financement. Nous avons aussi un besoin d’indépendance, et là, ça a payé puisqu’on a quand même levé 7200 €. Ce n’est pas spectaculaire, mais contre toute attente on a fait mieux que le précédent crowdfunding. Et donc bonne nouvelle : on peut faire un pressage de beaux vinyles bleus. Notre objectif était de 300 exemplaires si on atteignait 8000 €. Donc on va essayer de booster le nombre de disques pressés en proposant des précommandes. On a mis un lien pour ça sur Bandcamp, mais on n’a prévenu personne. On va faire la campagne de com’ après le studio, car on était un petit peu occupé [l’annonce a été faite le 1er juin sur la page Facebook du groupe]. Pour ce pressage on va travailler avec M Com’ Musique.

Petite question provoc’ : à qui s’adresse votre musique ?

[Rires] Récemment un programmateur nous a dit que la musique de Camembert – sans qu’il ait écouté la musique d’Oiapok – s’adressait à un public « vieillissant ». Donc ça veut dire que le rock prog’ et même le BO de films de science-fiction, ça s’adresse à un public vieillissant…

Vous êtes des jeunes qui font de la musique de vieux, c’est ça ?

Oui, c’est ça ! C’est ce que je perçois dans cette communauté, d’où mon choix aussi de changer pour Oiapok, de s’émanciper un peu aussi de tout ça, car je ne voyais pas comment j’allais pouvoir faire un truc vraiment nouveau, sachant que Negative Toe avait quand même poussé le bouchon très très loin ! Je pense que notre musique s’adresse à tout le monde, et qu’on pourrait même abandonner l’étiquette « rock progressif ». Actuellement quand tu dis que tu fais du rock progressif, tu peux faire par exemple du Pendragon, et nous on n’est pas du tout là-dedans.

C’est une étiquette un peu difficile à porter ?

Avec Camembert elle nous a énormément servi, dans le sens positif du terme. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup d’influences qui viennent du rock progressif, mais j’intègre aussi tout ce qui est future jazz, le new jazz produit par Gilles Peterson, des trucs à la Snarky Puppy, le drum’n’bass d’Herbie Hancock des années deux mille ou le drum’n’bass londonien qui inclue de grands ensembles symphoniques comme 4Hero, ou encore Jagga Jazzist, autre groupe phare.

Justement, en parlant des influences : sur votre page Ulule vous revendiquez Herbie Hancock, Hermeto Pascoal, Björk – par rapport au chant ? – et aussi, sur votre site, Zappa, Gentle Giant, Jerry Goldsmith, ce qui m’a d’ailleurs un peu surpris. Ce sont tes influences musicales ou vos influences musicales ?

Le premier morceau de Negative Toe, c’était du proto-Jerry Goldsmith déjà. Ce sont mes influences musicales, puisque c’est moi qui compose tout de la cave au grenier. Dans Oiapok j’assume vraiment les fonctions de directeur artistique, avec les partitions, « toi tu fais ci, toi tu fais ça ». C’est un peu lourd à porter, mais ça marche. Donc les influences, ce sont les miennes. Pour Jerry Goldsmith, c’est quelqu’un qui a fait un nombre incalculable de bandes originales de film et exploré tous les styles, du jazz funk jusqu’à la musique sérielle, avec La planète des singes [le film originel de 1968 et l’une des suites, Les évadés de la planète des singes, de 1971], c’est quelqu’un qui a apporté énormément de couleur, on pense au [Pierre fredonne un air] de Alien. C’est l’un des plus grands explorateurs sonores du siècle dernier. Et dans l’invitation au voyage d’Oiapok, il y a l’invitation à découvrir de nouvelles sonorités. Dans Oiapok, il y a beaucoup d’effets, et Jerry Goldsmith, c’est du vocabulaire pour moi.

OisoLün, en un seul mot, est le nom du premier album. Quels en sont les thèmes centraux ?

OisoLün c’est un oiseau imaginaire, c’est une chimère, en voie de disparition, le dernier de son espèce, qui survole notre monde écologiquement dévasté, dans lequel il y a des conflits terribles, des migrations climatiques, des dictatures qui se mettent en place. On est dans un monde qui est de plus en plus orwellien, un monde dans lequel on ne peut plus vraiment avoir de débat. En France, il y a des choses qu’on ne peut plus dire, on est tout de suite catalogué. C’est donc non seulement un monde écologiquement dévasté mais aussi un monde moralement dévasté. Et l’oiseau survole ça, comme témoin d’une période tout de même assez sombre, mais dans laquelle il y a néanmoins pas mal d’espoir. On a créé un néologisme en s’appropriant son orthographe. Le morceau qui s’appelle « OisoLün » est chanté en français, il est très court et parle de ces thèmes avec des paroles très simples.

Concrètement, ça sort quand ?

Concrètement ça va sortir cet été, à la rentrée au maximum, cela va dépendre de certaines dates de concert qu’on aura ou pas [En août, un report de la sortie a été annoncé. L’album est actuellement en phase de mastering]. Ce qui est certain, c’est qu’il sera sorti pour le Freakshow Artrock Festival le 9 octobre.

Connais-tu déjà l’affiche du festival ?

Je sais qu’il y a Hydropuls, Free Human Zoo et quelques autres, en cours de confirmation [L’affiche complète est disponible sur la page Facebook de l’événement]. On y sera bien accueilli, c’est un peu notre fan-club ultime : tout le monde nous prend dans les bras… Bon là, avec le Covid ça risque d’être un peu différent [Rires] !

Transition idéale pour ma prochaine question : comment se passe la composition et l’enregistrement en période de Covid ?

On a dû retarder pas mal de répèt’, comme tous les groupes, à cause des périodes de confinement. Et en même temps, il y eu cette impulsion : quand on est entré dans le premier confinement, je me suis dit : « tu as le temps, tu vas pouvoir faire des trucs ». Et c’est comme ça qu’on a sorti notre premier single, « So Empty It Looks Real » dédié à Maufrais, qu’on a entièrement enregistré à distance, chacun sa partie chez lui. Le Covid nous a octroyé du temps pour avancer dans le projet, donc ce fut une transition plutôt positive. On a eu deux concerts en septembre, et un autre en décembre avec la ville de Strasbourg, auquel je n’ai pas participé car j’étais en mission à Mayotte. Je me suis fait remplacer par Theron Fuhrmann, qui est aussi un membre de la famille du groupe, superbe bassiste brésilien. Il joue mieux que moi sur pas mal de plans [Rires] !

Quels sont tes projets avant et après la sortie de l’album ?

On est sur plusieurs dates cet été, pas encore confirmées [qui finalement n’ont pu avoir lieu], le Freakshow Artrock Festival, donc, et le projet majeur du groupe : un spectacle pour enfant qui s’appelle « Le nuage bleu » en collaboration avec le musée Tomi Ungerer, financé par la Direction Régionale des Actions Culturelles et par la mairie de Strasbourg. Ce sera un spectacle d’une durée comprise entre 20 et 30 minutes qui s’adresse aux enfants à partir de 4 ans comme le livre d’Ungerer. C’est l’histoire d’un nuage qui refuse de pleuvoir. Tous les autres nuages sont gris et lui est bleu. Les autres nuages se foutent un peu de sa poire. Tout ce qu’il traverse devient bleu et il devient un sujet d’adoration mondial. Il voyage, et devient super populaire parce qu’il est un peu différent. Jusqu’au jour où il se balade au-dessus du désert et aperçoit un gros nuage de fumée. Et ce gros nuage de fumée – c’est ce qui est absolument génial dans ce livre d’Ungerer – c’est la guerre civile dans un village entre des gens de différentes couleurs de peau. Ils sont en train de se courir après avec des machettes, il y a des pleurs, des cris. C’est le choc quand tu lis ça à un enfant, ça provoque des questions : pourquoi ? Pourquoi c’est comme ça ? Donc le nuage décide de pleuvoir, tout le monde devient bleu, le conflit s’arrête. Mais il reste quelqu’un qui a gardé sa couleur d’origine car il est resté sous un parapluie. On pourra trouver une analogie politique très facilement… L’idée c’était donc de mettre ça en musique, à partir des planches originales disponibles au musée Tomi Ungerer. Le début sera une sorte de diaporama, car on n’a pas le droit de modifier les dessins originaux ou de faire des incrustations. J’ai ensuite inscrit ça dans une histoire de réfugiés climatiques : une mère et sa fille fuient un village qui a brûlé en Afrique et vont traverser le désert. Il y a aura donc différentes comptines pour enfants. Le nuage bleu, c’est l’histoire que la mère raconte à sa fille pour la rassurer, aux pires moments du désespoir. Elles vont ensuite traverser la Méditerranée, et ça s’arrêtera sur une vue des côtes européennes, la fille qui pose des questions à sa mère, et la comptine « Doucement s’en va le jour » pour que la fille s’endorme. Le but principal de ce projet est de faire en sorte que les enfants posent des questions aux parents et que les parents puissent répondre de manière pragmatique. Pourquoi le village a brûlé ? Pourquoi il n‘y avait plus d’eau ? Pourquoi ci ? Pourquoi ça ? Et par les questions de l’enfant il s’agit d’amener les parents à une espèce de prise de conscience. Ça peut paraître un peu pompeux comme ça, mais ça doit permettre de retourner tous les clichés qu’on a sur les migrants climatiques.

C’est donc un peu politisé dans l’esprit ? Ou au moins humaniste ?

Oui, c’est une approche humaniste. Alors bien sûr qu’il y a des conflits politiques, mais en fait ce sont des conflits sur les ressources. La majorité des migrants climatiques sont juste des gens qui fuient des conditions de vie terribles et en arrivant ici, ils sont traités de tous les noms et ça fait vraiment de la peine. Et je pense que pour retourner cette situation, ça passe par la sensibilisation des enfants.

Quelque chose à ajouter ?

L’année prochaine, on a donc le projet de mettre en scène « Le Testament Espagnol » d’Arthur Koestler en intégralité, avec la projection de photos de la guerre civile espagnole, ce sera un projet assez conséquent, avec de la mise en scène, la sortie d’un concept album. Il faudra donc surveiller les crowdfunding ! On a aussi du matériel composé pour un autre album, qui sera beaucoup plus radical, c’est à dire moins dans la poésie, plus radical au niveau musical. On va sans doute y croiser du jazz métal arabe ou de la musique contemporaine, mais tout en restant dans une optique plus épurée que ce qu’on faisait avec Camembert. Dernière chose super cool : Mélanie Gerber, Guillaume Gravelin et moi-même avons enregistré pour Paolo Botta des morceaux pour son prochain album, le second SKE. Et par exemple sur ce même album, il y a le bassiste de Goblin !

Une date de sortie ?

Je crois qu’il est finalisé, il faut que Paolo le presse, et je crois qu’il est en train de s’arranger avec Marcello Marinone pour le sortir. Il est fini, mixé, et sera sans doute un album très complexe [il s’appelle Insolubilia, il est sorti le 11 juillet]. Le premier SKE, en comparaison, était simple !