Blue Öyster Cult - The Symbol Remains

Sorti le: 16/11/2020

Par Florent Canepa

Label: Frontiers Music

Site: http://www.blueoystercult.com/

BöC, des initiales gravées dans les tables de l’histoire, des attributs visuels en forme de point d’interrogation cruciforme inversé, des présences scéniques ininterrompues. BöC, c’est en effet tout un symbole, finalement toujours rutilant d’actualité. Riche d’une discographie extra-terrestre et plurielle (du psyché rock 70’s au FM synthé 80’s jusqu’au come-back du début de millénaire), le fleuron New Yorkais n’a finalement plus grand chose à prouver mais en revanche toutes les chances de (potentiellement) décevoir.

Le Cult déroule donc quatorze compositions au format très pop-rock (les morceaux dépassent rarement la barre des cinq minutes) et à l’esprit très accessible. Parfois même légèrement et sympathiquement passéiste à l’image de ce « Tainted Blood » (chanté par Richie Castellano, qui accompagne le groupe depuis les années 2000) qui n’aurait pas dépareillé sur un album de Rainbow, période Joe Lynn Turner. « Edge of the world » offre une structure ultra-pop qui ferait rougir même Toto. Peu de complexités sonores seront donc ici offertes à l’auditeur mais une autoroute rock US solide et reluisante, émaillée de petits clins d’œil, ici surf (« Nightmare Epiphany »), là blues (« The Machine », comme AC/DC ou ZZ Top), honky-tonk (« Train true », old-school à mort) ou même thrash metal (« Stand and fight » et son gros riff Metallica). Certains titres plus complexes se détachent tout de même : « The Alchemist » nous plonge dans une ambiance qui rappelle celle du Phantom of the Paradise de De Palma qui aurait avalé Iron Maiden.

Cela faisait tout de même près de 20 ans que BöC ne nous avait pas offert de livraison discographique (Curse Of The Hidden Mirror, datant de 2001) mais avait bien sûr continué d’offrir des performances musclées à la rencontre de son public fervent. C’est grâce à la force et la pugnacité de ses deux têtes historiques, les chanteurs et guitaristes Eric Bloom et Donald Roeser (« Buck Dharma ») que le groupe peut traverser les époques la tête haute et les six cordes acérées. Alors, certes, ce n’est pas cet album qu’il faudra retenir absolument dans la grande hagiographie du groupe. Mais, il a le mérite de montrer les talents naturels de ses acteurs principaux et de se démarquer dans un univers où les vieilles gloires ont souvent le teint blafard. Le BöC, lui, a la peau dure et le décibel qui perdure !