– Bohemian Rhapsody : Epic Biopic

C’est sans doute la première fois qu’un film est couvert dans ces colonnes. L’avenir dira si cela se reproduira. Mais quand il s’agit d’un film retraçant l’ascension au sommet de Queen avec en point d’orgue leur prestation au Live Aid de 1985, difficile de faire l’impasse. Nous avons tenté de résister. En vain. Attention spoilers !

Scepticisme ou excitation ? Chef d’œuvre ou déception ? Autant de sentiments qui se mélangent au moment de l’extinction des lumières. Avec un premier clin d’œil réussi par la Fox, au moment où débute son célèbre jingle passé à la moulinette par Brian May, avec foultitude de guitares harmonisées donnant davantage de royauté au thème, le dépoussiérant un peu, au passage. Si l’on put voir au travers des bandes annonces le mimétisme et le casting réussi, qu’en est-il vraiment sur toute la durée du film ? Eh bien, force est de constater que les acteurs collent vraiment à leur personnage. A tout seigneur tout honneur, Rami Malek est à créditer d’une excellente prestation. Que ce soit aux débuts du groupe, cheveux longs et glabre ou cheveux courts et moustachu, l’Américain a vraiment su s’approprier les mimiques de l’illustre bête de scène qu’était Freddie Mercury. Là où la ressemblance est vraiment confondante, c’est concernant Brian May. Le guitariste frisé est campé à merveille par Gwilym Lee tant physiquement… que vocalement. Le timbre de voix de l’acteur est une réplique parfaite. Un réel coup de maître. Les prestations Ben Hardy et Joe Mazello interprétant respectivement Roger Taylor et John Deacon sont également à relever, même si on aurait voulu peut-être voir la facette plus excentrique du batteur. Bryan Singer a également voulu mettre l’accent sur la relation de Freddie Mercury avec Mary Austin. Amoureuse au départ, amicale par la suite, l’emphase est mise sur le changement progressif d’orientation sexuelle de Freddie Mercury. Et, il faut l’admettre, c’est plutôt bien fait.

Et la musique, dans tout ça ? Cela fait plaisir d’entendre des vieux brûlots du groupe tels « Doing All Right », « Keep Yourself Alive », ou « Seven Seas Of Rhye ». Les fans des premières heures n’auraient sans doute pas dit non à « Father To Son » ou « Ogre Battle ». Plusieurs moments forts sont à souligner : Le premier est le passage du groupe à Top Of The Pops où l’on force les musiciens à faire du play-back, ce qui provoque la colère des May, Taylor et consorts. Le deuxième est la première diffusion de « Bohemian Rhapsody » à la radio par Kenny Everett. Enfin, le troisième, vous vous en doutez est la performance de Queen au Live Aid qui clôt le film avec brio. L’auteur de ces lignes s’est même surpris à voir son poil dressé et taper dans ses mains sur « Radio GaGa ».

Cependant, il convient de dire que certaines choses ne passent pas auprès des fans geek de Queen, catégorie dans laquelle votre serviteur se range volontiers. Quelques anachronismes sérieux sont à pointer du doigt. Tout d’abord, cette scène où est jouée « Fat Bottomed Girls » (sortie en 1978) voit John Deacon V2 (comprendre par-là, cheveux courts, jean et chemise) et Brian May V1 avec ses tuniques mystiques. Là où le souffle fut négativement coupé, c’est de voir la mise en place et la composition de « We Will Rock You » après la sortie de The Game. Non, Bryan Singer. Non, non et non ! A ce stade, ceci ne s’appelle plus un anachronisme, c’est une hérésie ! A se demander comment Brian May et Roger Taylor ont pu cautionner ceci ! De plus, quand on connaît la vie de Freddie Mercury, avant d’avoir vu ce film, l’on sait que le chanteur vivait à 100 à l’heure, bien loin d’un mode de vie monacale. Il aurait été intéressant de voir un côté plus rock and roll, moins propre et lissé. Ce sont là, les seuls points noirs à relever sur ce film qui dans l’ensemble s’avère être un bon biopic avec en point d’orgue un final au Live Aid absolument dantesque qui n’enlève rien à la prestation réussie des acteurs. Anyway, the wind blows, …

PS : Mike Myers est génial dans le film. A vous de le trouver !
PPS : si l’envie vous a pris de vous replonger dans l’histoire du groupe, ce dossier est fait pour vous : http://chromatique.net/articles/dossiers/item/10318-Queen