Orphaned Land

24/06/2018

Le Point Ephémère - Paris

Par Dan Tordjman

Photos: Dan Tordjman

Site du groupe : http://orphaned-land.com/

Setlist :

The Cave / All Is One / Ocean Land / The Kiss of Babylon / Chains Fall To Gravity / Like Orpheus / We Do Not Resist / Sapari / Let The Truce Be Known / Birth Of The Three / Brother / In Propaganda / All Knowing Eye / Take my Hand / In Thy Never Ending Way / Rappel : Only The Dead Have Seen The End Of War / Norra El Norra / Ornaments of Gold

Près de quatre mois après son dernier passage, Orphaned Land est de retour dans la capitale. Si nous avons passé sous silence leur concert donné au Petit Bain en février dernier, cette occasion était prétexte pour une séance de rattrapage.

Le concert a de quoi surprendre mais pourtant, c’est bien dans le cadre du quatorzième Festival des Cultures Juives de Paris qu’Orphaned Land investit ce soir le Point Ephémère. A contexte exceptionnel, concert exceptionnel. Kobi Farhi l’a annoncé, ce soir, c’est fromage et dessert puisque le groupe donnera un set de deux heures, plus long qu’à l’accoutumée. Bien qu’en toute logique Unsung Prophets & Dead Messiahs est mis en avant, toute la discographie, à l’exception d’El Norra Alila sera mise à l’honneur. C’est avec « The Cave » que Orphaned Land investit la scène. Si Uri Zelha est intenable, maltraitant constamment sa basse et son cou, Idan Amsalem, Kobi Farhi et Chen Balbus (fiévreux, mais on n’a rien vu) sont tout sourire et ce, tout du long du concert. Si le dernier album se taille part du lion, le reste est un « best of » de ce que sait faire le groupe. On regrette petit à petit le son un peu déséquilibré : les guitares sont écrasées par la basse d’Uri Zelha bien accompagné par un Matan Shmuely intenable derrière sa batterie, bien content que la Colombie ne joue pas le soir du concert. Coupe du Monde oblige ce dernier a épousé l’équipe de sa charmante femme. Ceci explique cela et ça le motive à envoyer du lourd sur « All Is One » ou encore « We Do Not Resist ».

Quant à Kobi Farhi, il confirme son aisance sur scène, tant dans le registre lyrique que guttural. Véritable point de communication, l’Israélien sait fédérer et ce, quelles que soient les origines des spectateurs. Le contexte évoqué en début d’article n’est en rien un frein à la mixité habituellement visible aux concerts d’Orphaned Land : juifs, chrétiens, musulmans font la fête ensemble, permettant le temps d’une soirée de mettre de côté toutes sortes de conflits et de calmer l’ambiance avec les bien sentis « Chains Fall To Gravity », « Brother » et « Let The Truce Be Known »… A la bonne heure.

Il y eut bien quelques moments de frénésie musicale. Témoin ce « Sapari » dantesque, repris à tue-tête par une grande partie de l’audience. Ça a dansé en mode oriental au Point Ephémère et c’était fort appréciable. Autre grand moment : l’enchaînement « In Propaganda » et « All Knowing Eye » sur lequel Idan Amselem gratifia le public d’un joli solo. Le calme avant la tempête venue du Proche Orient avec, en rappel, le tellurique « Only The Dead Have Seen The End Of War » et l’incontournable « Norra El Norra » qui est au groupe ce que « The Number Of The Beast » est à Iron Maiden.

Orphaned Land a une nouvelle fois séduit, malgré un son peu clair. Et c’est donc après deux heures de set que les Israéliens sont descendus dans le public pour « selfies » et autographes. Une soirée où tous les peuples ont fait la paix, réunis par et pour l’amour de la musique. Comme on le dit en hébreu Shalom et en arabe Salam. Et en hébreu, merci se dit Toda.

PS : un immense merci au Festival des Cultures Juives et en particulier, à Fabienne Cohen Salmon qui nous a permis de couvrir le concert.