Simon Phillips - Protocol 4

Sorti le: 12/12/2017

Par Aleksandr Lézy

Label: Phantom Recordings

Site: http://www.simon-phillips.com

On pourrait le présenter comme l’un des batteurs de Toto mais aussi comme le batteur jouant sur « Moonlight Shadow » de Mike Oldfield,  Sowing the Seeds of Love » de Tears for Fears ou encore « Say It Ain’t So » de Murray Head entre autres. Mais le résumer à cela serait d’une inélégance sans égale. Au-delà de ses collaborations, de son apport au monde de la batterie, Simon Phillips est ce que l’on appelle un géant de la musique. Passons sur son impressionnante discographie pour s’attarder sur ce nouvel album solo.

Après avoir laissé de côté ses échappées métalliques avec Derek Sherinian et enchaîné directement et de manière très active dans le trio de la pianiste japonaise Hiromi, Simon Phillips n’a pas pour autant laissé tomber son projet personnel débuté en 1988 avec Protocol. En 1995 et 1997 sortent coup sur coup les excellents Symbiosis et Another Lifetime puis vers le début 2000, c’est le vide dans sa carrière solo, trop occupé qu’il est avec les musiciens susnommés. En 2013 et 2015, c’est la reprise avec Protocol II et Protocol III.
Suite logique d’une carrière assumée, Protocol 4 se défait des chiffres romains, du brillant Andy Timmons à la guitare pour l’excellent Greg Howe et de Steve Weingart (claviériste du Dave Weckl Band) pour le jeune Dennis Hamm, du CAB de Bunny Brunel et Dennis Chambers, lui-même remplacé récemment pour raisons médicales par Virgil Donati. C’est un peu compliqué, mais on y arrive.
Simon Phillips compose tout de A à Z et pour un batteur, c’est plutôt édifiant tant la qualité des compositions est élevée ! On retrouve la patte de l’Anglais sur neuf morceaux aux allures jazz fusion à l’ancienne, assaisonnés de relents progressifs. Se succédant à toute allure, ces pistes rendent cet album ultra homogène. Sur le plan de l’intérêt, l’auditeur échappe à l’effet de surprise. Même si la qualité est au rendez-vous, l’on est plutôt sur quelque chose de convenu, où le jeu redoutable du batteur n’est pas plus mis en avant ou en valeur que cela, comparé au reste du groupe. Entre le festival de soli hallucinants de Greg Howe, le niveau de jeu de chacun et les ambiances générales, tout est réuni pour faire de Protocol 4 un très bon album de musique instrumentale.